“Tu veux manger un bout avant de rentrer?” Ses lèvres vinrent se poser sur ma joue et je lui souris doucement, le voyant secouer négativement la tête par la suite tout en déposant une main dans le dos de la petite qui était endormie dans ses bras, lui embrassant le crâne par la même occasion “Je pars tôt demain matin et je dois encore la ramener à sa mère et tu connais Camille…” je soupirais doucement avant d’hocher la tête et d’embrasser ma petite tête rousse préférée “Tu l’embrasseras pour moi? Je t’aime, s’il te plaît sois prudent…” Je quittais mon frère et ma nièce avant de ne faire signe à un taxi pour rentrer chez moi.

J’avais réussis à convaincre mon frère de m’accompagner à un vernissage proche de Lambeth. Le smoking lui allait à ravire et je m’étais apprêtée pour l’occasion. C’était sa dernière soirée avant de ne repartir en opex et j’avais espéré que l’arrivée d’Emma le fasse arrêter l’armée… alors que nous étions dans les bouchons, mon attention se porta sur les rues illuminées de Londres. C’était une ville tellement vivante… Londres avait cette saveur particulière, une réelle pochette surprise anglaise qui ne cessait de vous surprendre. Je levais un sourcil, détaillant un des bâtiments de la rue, ne sachant pas vraiment pourquoi l’endroit avait capté mon attention. Chez Giocco … il ne me fallut que quelques secondes pour remettre les choses en ordre dans la tête “Arretez-vous! Je vais descendre ici!” Je fouillais dans ma pochette pour sortir un billet pendant que mon chauffeur se rangea sur une place livraison pour me laisser descendre “Merci beaucoup, gardez la monnaie ! Bonne soirée à vous!”

J’étais restée une bonne minute plantée devant le restaurant avant de ne me décider à pousser les portes de celui-ci. Une délicieuse odeur vint me chatouiller les narines, la salle était bondée malgré l’heure tardive, les gens étaient pour la plus part à la fin de leur repas et je souris quand on vint m’accueillir, me demandant si j’avais une réservation “Bonsoir…” je me pinçais les lèvres et me sentais un peu idiote “Je … non…” je vis l’homme se pincer les lèvres et consulter son agenda en secouant la tête. Les cuisines allaient certainement bientôt fermer et je sentais que le maître de salle ne semblait pas enclin à m’accorder une faveur, aussi je répondis avant qu’il ne s’excuse et j’enchaînais “Je suis une amie de Matthew, est-ce qu’il est là ce soir?” C’était du culot pur et dur, ça passait ou ça cassait et je pouvoir voir le blondinet me toiser de la tête aux pieds avant d’hocher la tête “Patientez ici je vous prie, je vais voir ce que je peux faire. Vous êtes Madame?”Je lui souris doucement, croisant les doigts pour que le brun n’ai pas oublié mon nom “Thomas. Holly Thomas”

 « Chez Giocco », c’était le coup de feu. Les plats se succédaient, Logan n’avait pas un temps de pause. En tant que chef cuisinier il était responsable non seulement de la qualité des plats mais également de la bonne organisation de la cuisine et d’un délai d’attente raisonnable pour les clients. N’étant pas cuisinier de formation ni de métier, le policier avait trouvé une place de chef dans un restaurant qui servait de la nourriture de qualité, pleine de saveurs et avec des produits locaux mais sans chichis. Il n’avait pas le niveau pour faire une cuisine raffinée ou gastronomique. La nourriture était simple, les choix étaient limités pour ne pas perdre en efficacité et lui éviter de se perdre dans la multiplicité des plats mais la carte changeait régulièrement au gré des saisons, de la disponibilité des produits mais aussi de ses envies.Les pâtes étaient des pâtes fraîches faites maison déclinées dans toute la richesse des recettes italiennes : bolognaise, carabonara, pesto, arabiata, sauce tomate, truffes. Au-delà il y avait un plat du jour un peu plus créatif et original. L’escalope milanaise avait aussi son petit succès et le tiramisu était très apprécié des habitués qui constituaient l’essentiel de la clientèle. Logan avait toujours affectionné la cuisine italienne, c’était celle qu’il maîtrisait le mieux, alors lorsqu’il avait été temps de construire sa couverture, c’est auprès de ce restaurant qu’il avait choisi de candidater. Le restaurant était décoré dans le plus pur style de la trattoria italienne : murs en brique rouge, feuilles de lierre en guise de décorations végétales, poutres apparentes, tables et chaises en bois, plafonnier de style industriel. Seules les nappes couleurs blanches immaculées dérogeait au style nappes à carreaux rouges et blanches des trattoria italiennes typiques et ce pour redonner un aspect plus moderne et plus chic au lieu. Le restaurant marchait bien, au point que le policier en oubliait presque son vrai métier.

Le second service était en train de s’achever lorsque Lucas, l’un des serveurs vint se pencher à l’oreille de Logan. « Chef, une certaine Holly Thomas est ici. Elle n’a pas réservé mais elle dit que c’est une amie à vous ». Bien qu’habitué à ce genre de situations stressante le sang du policier/chef cuisiner ne fit qu’un tour. Holly était venue, comme elle lui avait dit...mais elle n’avait pas prévenu de son arrivée. Il était pris de court, mais la capacité d’adaptation et d’improvisation étaient des qualités dont devait savoir faire preuve un flic sous couverture. « Il reste une table de libre ? » « Oui la 6 vient d’être libérée, les clients quittent les restaurants petit à petit... on est en toute fin de service chef » « Ne vous en faites pas je m’en occupe, tout le monde finira le service à l’heure prévue, je fermerai le restaurant. Vous pouvez l’installer table 6. Donnez -lui le menu, je viendrai prendre la commande moi-même » « Bien chef », répondit Lucas avec un petit sourire comprenant que cette cliente était spéciale pour le chef cuisinier. Il était hors de question pour lui de demander à son équipe de rester plus tard pour servir une cliente arrivée tardivement, et ce quelle que soit cette cliente. Il était heureux qu’Holly se soit présentée au restaurant, il commençait à désespérer et à croire que son plan avait fini par tomber à l’eau. Il s’occuperait lui-même de cuisiner son plat, de la découpe des ingrédients auquel est habituellement assigné un commis au service à table, en passant par toutes les étapes de la réalisation du plat. Il envoya les derniers desserts, puis passa à l’évier pour se laver les mains. « Service terminé les gars on a envoyé les derniers desserts ! Merci pour ce soir et bravo, c’était un service sans accrocs ! Je m’occupe de la dernière cliente, vous pouvez ranger et nettoyer, je veux que tout soit nickel ! », lança t-il avant de quitter les cuisines. Il avait beau ne pas être un vrai cuisinier, il savait qu’en tant que chef, il fallait se faire entendre et respecter de sa brigade. Puis il entra en salle, rejetant une serviette sur son épaule. Le restaurant était aux trois quarts vide, les derniers clients en train de déguster leurs desserts lui jetèrent un regard surpris en le voyant sortir de la cuisine, habillé de sa veste de cuisinier et de son tablier. Le brun leur adressa un sourire accompagné d’un « bonsoir » poli avant de se diriger vers Holly. « En voilà une qui tient ses promesses…Bonsoir Holly. J’avoue que je suis un peu pris de court, on ferme à cette heure-ci. Me voilà obligé de cuisiner moi-même votre dîner...si c’est calculé, c’est bien joué », lança t-il sur un ton joyeux avant de se pencher vers elle sur le ton de la confidence. « Si je peux me permettre je vous conseille le plat du jour, les gnocchis colorés à la betterave, ricotta aux herbes et légumes de saison. C’est délicieux, surtout avec un chianti pour accompagner...j’espère que vous n’êtes pas allergique au gluten », lança t-il un petit sourire aux lèvres.

Je remerciais le serveur qui vint m’installer à une table après l’avoir dressée pour moi et je me pinçais les lèvres, me sentant rougir car je devinais que le restaurant allait bientôt fermer ses portes en vu des employés qui s’activaient à tout ranger et je ne pus m’empêcher de me sentir mal à l’aise en voyant l’établissement se vider doucement pendant qu’on venait m’allumer une bougie et me proposer à boire tout en m’apportant le menu. Tu es dans l’abus me soufflait ma conscience et je rougissais de nouveau.

Alors que le serveur retournait derrière le bar, je m’attardais sur l’environnement dans lequel je baignais. Les sourires sur les lèvres des couples laissaient à deviner que la nourriture était bonne, tous les clients semblaient avoir passé une agréable soirée. Je relevais la tête quand on s’approchait de moi et sourit doucement, me pincant une fois de plus les lèvres et je piquais un phare aussitôt qu’il commença sa phrase avant de ne secouer la tête “Bonsoir Matthew… je … non!” j’attrapais ma pochette en secouant la tête, confuse à l’idée de le retenir, mais avant que je ne puisse me lever, le brun enchaîna, se penchant légèrement vers moi et je pris le temps de redécouvrir les traits de son visage. Le voir ainsi lui donnait un certain charme, c’était un très bel homme qui ne devait avoir plus d’une femme à ses pieds. Je pouvais voir les employés et quelques clients nous jeter des regards et je ne me sentais pas légitime quand à la gentillesse dont il faisait preuve à mon égard, mais je ne pus m’empêcher de rester clouer à ma chaise, lui rendant son sourire avant de réussir à ouvrir la bouche “Vous avez bonne mine, ça fait plaisir à voir…” c’était sincère. Il avait beaucoup plus de couleurs que quand je l’avais ramassé une dizaine de jours auparavant sur intervention. Ses iris vertes avaient une toute autre couleur à la l’heure de la bougie et je me mordis doucement la lèvre, genee à l’idée de déranger. “Matthew… C’est plus qu’adorable de votre part, mais j’étais sur le chemin du retour et quand j’ai vu le nom du restaurant … je …” J’avais l’impression de me tourner en ridicule, cela ne me ressemblait pas, j’étais belle et bien rentrée sans réfléchir dans ce restaurant, j’étouffais un rire en secouant doucement la tête, ça me ressemblait bien ça… C’est à ce moment là que le blondinet de tout à l’heure revint avec un verre avant de ne me présenter la bouteille, et je le remerciais avant de ne continuer “Je n’avais pas vu l’heure en entrant… Vous devez être fatigué et vous avez peut-être une femme et des enfants qui vous attendent à la maison et je m’en voudrais de vous faire faire des heures supplémentaires… croyez-moi, je sais ce que c’est que d’enchaîner…” Je bu une gorgée de mon verre et ouvrit ma pochette pour en sortir un billet que je posais sur la table, levant par la suite mes yeux vers cet homme dont le regard bienveillant m’indiquait d’avance que ma présence ne dérangeait pas, et je me pinçais à nouveau les lèvres.

Cette fois-ci, Logan était dans son élément, au du moins autant dans son élément qu’on peut l’être dans une vie et un métier qui n’est pas la sienne. Il était bien plus à l’aise que sur dans une ambulance, à l’inverse d’Holly qui semblait gênée. Sa peau légèrement rougie, son regard fuyant et son petit sourire gênée lui donnaient pourtant plus de charme qu’autre chose. Elle était touchante, si bien que le policier se surprit à avoir envie de la prendre dans ses bras. Holly n’était pas une femme fatale parce qu’elle n’avait pas conscience de son charme et de sa beauté, mais nul doute que si elle le voulait elle ferait des ravages auprès de la gente masculine. Il se pencha vers elle d’un air joyeux et enthousiaste, essayant de la détendre en lui suggérant le plat du jour. Il essayait de lui faire comprendre qu’il était heureux de la voir, quelle que soit son heure d’arrivée, mais elle semblait plus mal à l’aise qu’autre chose, comme si elle avait peur de déranger. Elle étouffa un rire gêné, fuyant toujours le regard du chef cuisinier et cherchant à se justifier pour son arrivée tardive. Il voulut la rassurer mais ils furent interrompus par Lucas qui vint lui proposer un verre de vin. Comme prit sur le fait, Logan se redressa, s’éloignant légèrement d’Holly. Il se doutait bien que Lucas avait compris qu’il avait des vues sur la jolie brune, il n’aurait pas laissé ouvert le restaurant pour n’importe qui, mais ce n’était pas la peine de donner plus d’eau à son moulin. Dans une cuisine, il y a une hiérarchie et si Lucas n’oserait jamais le taquiner, il fallait qu’il reste le chef aux yeux du serveur. Lorsqu’il eut servi Holly, Lucas s’éloigna, les laissant seuls. La jolie brune reprit la parole en bafouillant des excuses, expliquant qu’elle le retenait peut-être vis-à-vis de ses obligations familiales et qu’elle ne voulait pas qu’il reste tard juste pour elle. Elle prit une gorgée de vin pour se donner du courage et sorti un billet, lui faisant ainsi comprendre qu’elle ne le dérangerait pas plus longtemps que le temps de finir son verre. « Holly… restez je vous en prie, ça me ferait plaisir, vraiment. Je suis désolé si je vous ai donné l’impression que vous me dérangiez, ça n’est absolument pas le cas et ce n’était pas mon intention. Je n’ai ni femme ni enfant qui m’attendent à la maison et ça me ferait vraiment plaisir de cuisiner pour vous. Et puis qui sait, si vous acceptez de m’aider je pourrais vous apprendre un truc ou deux », répondit-il d’un ton doux. Il se félicita dans un coin de sa tête qu’elle ait évoqué le fait qu’il puisse avoir femme et enfants, cela lui avait permis de lui glisser l’information qu’il était célibataire et donc disponible. Il posa doucement et furtivement sa main sur le bras de la jeune femme pour appuyer un contact physique rassurant sans s’y attarder de peur de la mettre davantage mal à l’aise et d’être vu par Lucas. « Vous vous êtes occupée de moi quand j’en avais besoin, laissez-moi prendre soin de vous. Je ne vous sauverai pas la vie comme vous avez très certainement sauvé la mienne mais c’est ma façon à moi de vous remercier. Regardez le menu, je reviens », acheva t-il en s’éloignant en direction de Lucas sans laisser à Holly le temps de réagir. « Tu peux y aller, je m’occupe du reste », le congédia t-il. Tandis qu’il retournait en cuisine, les derniers clients qui quittaient le restaurant le remercièrent pour le repas qu’ils avaient trouvé délicieux. Logan les remercia pour le compliment et repassa rapidement en cuisine. La brigade était en train de finir le nettoyage, la cuisine était toute propre. Il remercia son équipe, leur souhaita une bonne nui et retourna auprès d’Holly. « Dites-moi que vous avez décidé de rester... », reprit-il en posant ses mains sur le dossier de la chaise qui se trouvait en face de la jeune femme.

Sa façon de murmurer mon prénom ne me laissa pas indifférente et je me pinçais les lèvres. Son regard était doux et son ton presque suppliant. La sincérité qu’il mettait dans ses mots me toucha et je ne pus réprimander un léger sourire. Sa main sur mon bras appuya son discours et je lui souris un peu plus, hochant la tête pour capituler. “Vous vous êtes occupé de moi quand j’en avais besoin, laissez-moi prendre soin de vous. […] Regardez le menu, je reviens” L’homme ne me laissa pas le temps de répondre qu’il fils de mon champs de vision et j’attrapais mon verre pour en boire une autre gorgée et regarder le menu, sa bienveillance m’ayant convaincu.

La carte était simple mais mettait l’eau à la bouche. La découverte du menu me donna envie de retourner en Italie Et je levais les yeux quand le brun revint vers moi et je posais la carte en hochant la tête “Oui… mais seulement si vous m’acceptez comme comis et que vous vous joignez à moi… je me sentirais moins coupable de vous faire travailler en dehors de vos heures d’ouverture …” J’attrapais mon verre pour en boire une gorgee avant de ne reposer mon verre “Vous savez, vous ne me devez rien Matthew, je n’avais fait que mon travail…” Le serveur nous fit un signe de la main avant de nous saluer et de prendre la porte, me laissant seule avec l’homme qui me faisait face et je sortais un élastique de ma pochette pour attacher mes cheveux dans une queue de cheval avant de ne me lever “Est-ce que vous avez le droit de boire un verre avec moi chef avant que je ne vous annonce mon choix?” Est-ce que c’était le champagne que j’avais bu avec mon frère à la galerie qui commençait à me monter à la tête ou simplement l’énergie que dégageait Matthew qui me mettait d’un coup bien plus à l’aise que je ne l’étais il y a une dizaine de minutes ? Je n’étais pas certaine, mais il y avait quelque chose de rassurant chez lui et j’espérais qu’il accepte mes petites requêtes et je me sentais rougir aussitôt, comprenant qu’il y avait deux sens à cette dernière phrase, aussi je rajoutais “Vous n’allez pas me laisser boire seule comme une dépressive, si?”

Il était clair que séduire Holly Thomas relevait d’une mission et rien n’était plus important qu’une mission aux yeux du policier. Cela signifiait agir dans l’intérêt du plus grand nombre en recueillant un maximum d’informations pour mettre un individu dangereux hors d’état de nuire. Pour autant il s’agissait sans doute de la mission la plus plaisante que le policier ait eu à mener. Holly était une très belle femme et il découvrait une personne avenante, pleine d’humour, profondément attentive aux autres. La timidité qui faisait rougir ses joues ne la rendait que plus désirable, il songea à cet instant qu’il devrait prendre garde à ne pas se brûler les ailes dans sa mission. Il devrait garder en tête de ne pas s’attacher. Holly Thomas remplissait un rôle dans une mission plus grande qu’elle et plus grande que lui. Il n’avait pas peur de tomber amoureux, il ne l’avait jamais été, certains trouveraient cela triste, lui préférait considérer que sa vie était dédiée à servir une autre cause. A vrai dire, il ne pensait pas être capable de ressentir ce genre de sentiments. Il aimait ses parents, sa sœur et son chien mais d’un amour filial, il aimait le sexe avec des relations courtes durées, mais l’amour au sens romantique du terme, il ne pensait pas être capable d’en éprouver. Il lui laissa un moment pour faire son choix, espérant que la jeune femme décide de rester, puis il revint vers elle.

La jeune femme rougis de nouveau lorsqu’elle lui proposa de l’accompagner pour boire un verre et lui faire une offre de service comme commis. « Marché conclu, je n’en attendais pas moins de vous. Nous cuisinerons et mangerons ensemble pour le meilleur et pour le pire », répondit le chef cuisinier, visiblement amusé. Holly reprit son sérieux un instant pour lui confier qu’elle considérait que lui sauver la vie était son travail et relevait de son devoir. Il songea avec amertume que si le devoir de la jeune femme consistait à lui sauver la vie, le sien le conduisait à lui mentir et à jouer avec ses sentiments. Ce n’était pas juste, elle ne connassait pas même son vrai prénom, mais il n’avait pas le choix. Il salua Lucas qui quittait le restaurant et lui souhaita une bonne soirée. Lorsqu’Holly réitéra sa proposition de l’accompagner dans la boisson, le policier comprit que ce moment de partage lui tenait à coeur. « Avec plaisir, je vais me chercher un verre », annonça t-il avant de s’éloigner vers le bar. Il récupéra un verre à pied et revint auprès d’Holly pour se servir un verre de vin rouge. Il s’assit face à elle et leva son verre pour trinquer avec son invitée. « Trinquons à votre venue ici, je vous ai déjà dit que j’étais content de vous voir ? », reprit-il en souriant, insistant une nouvelle fois sur cet aspect pour essayer d’écarter définitivement d’elle tout sentiment de gêne et de culpabilité. Il bu une gorgée de vin et se reconcentra rapidement sur la jeune femme « Donc vous avez déjà choisi...», reprit-il en se calant au fond de la chaise, un petit sourire énigmatique au coin des lèvres.« Vous savez que le choix d’un plat en révèle beaucoup sur la personnalité de quelqu’un ? », lança t-il sur le ton de la plaisanterie.

Je ne pus m’empêcher de rire en l’entendant quand il scella notre accord “pour le meilleur et pour le pire”. Matthew avait été réceptif à mon humour lors de mon intervention, cela ne m’étonnait pas de constater qu’il en était doté également, et j’attrapais mon verre pour en boire une gorgée avant d’hocher la tête “Ça sera pour le meilleur alors, dans la vie comme en cuisine, je ne prends que les good vibes” lui répondis-je, mon sourire schotché sur mes lèvres.

Je trinquais avec lui avant de ne porter le bordeaux à mes lèvres. “Vous me flattez… sachez que c’est réciproque et que je suis reconnaissante de pouvoir bénéficier d’un moment exclusif…” je lui montrais l’endroit d’un geste de la main avant de sourire un peu plus, le restaurant rappelait les trattoria italiennes avec une pointe de touche moderne qui apportait du cachet à cet espace. J’hochais la tête quand il me demanda si j’avais choisis avant de ne lever un sourcil interrogateur quand il poursuivit “Vous savez que le choix d’un plat en révèle beaucoup sur la personnalité de quelqu’un?” Je souris en me mordant la lèvre inférieur, attrapant de nouveau le menu “Bien, je vais devoir changer alors afin de ne pas être prise pour un mouton.” Je me pinçais les lèvres pour tenter de ne pas sourire avant de ne planter mon regard plein de malice dans le sien, étouffant un nouveau rire

Logan fût prit au dépourvu. Lorsqu’Holly se mordit la lèvre, il éprouva une brusque montée de désir. Cette femme était terriblement sexy, et elle n’en avait aucune idée. Elle avait un côté très innocent, elle même reconnaissait qu’elle prenait toujours les choses du bon côté. Elle n’était pas du genre méfiante donc elle se laisserait berner et la mission serait peut être plus simple que prévu, mais si la séduire était un vrai moment de plaisir, lui mentir était nettement moins agréable, elle ne méritait pas ça. C’est peut être là dedans que résiderait la difficulté. Holly lui confia être également heureuse d’être là et de profiter d’un moment pour elle. Lorsqu’il la provoqua avec légèreté, elle entra dans son jeu. « Vous êtes tout sauf un mouton, Holly », reprit-il un peu plus sérieusement en plongeant ses yeux dans les iris verts de le jeune femme.

Il reprit une gorgée de vin avant de reprendre la parole, retrouvant la malice dans le regard. « Je peux vous aider si vous voulez. Un plat  avec de la tomate, comme les spaghetti bolognaise ou al pomodoro ça signifie que vous êtes quelqu’un de très sensible et généreux, comme la chaire de la tomate. Le basilic qu’il y a dans une sauce au pesto, ça symbolise la finesse, la délicatesse et la subtilité, le piment dans l’arabbiata c’est évidement le côté fou-fou et piquant, la pancetta dans la carbonara ça donne de la profondeur au plat, vous êtes du genre à vous poser beaucoup de questions. Enfin le plat du jour est entre autre composé de betterave, symbole de la terre, donc de la constance, de l’authenticité et de la fiabilité », expliqua t-il avec un grand sourire qui ne laissait pas de doute sur le fait qu’il avait tout inventé. Il aimait la complicité qu’il y avait entre eux. « Alors dites moi ce que vous mangez je vous dirai qui vous êtes », reprit-il avec un sérieux trop théâtrale pour être prit au premier degré.

Je lui souris sincèrement quand il me confirma ce que je savais déjà et que j’avais dis sur le ton de l’humour: que je n’étais pas un mouton. Tout le monde cherchait à être unique, quelqu’un de plus, moi je voulais faire plus. Avoir mon nom dans un livre d’histoire ne m’intéressait pas, mais l’éducation que j’avais eu, ainsi que mes convictions avaient fait que je m’oriente vers la cause humaine, et Dieu savait pourtant que j’avais encore plus de respect pour les animaux, mais cette planète manquait cruellement de personnes compatissantes, de gens qui s’en faisaient. Ainsi je faisais semblant de jeter un nouveau coup d’œil à la carte avant de ne lever les yeux vers lui, souriant doucement et me pincant un peu plus les lèvres en l’entendant, étouffant un nouveau rire et je secouais la tête, l’écoutant attentivement néanmoins et je baissais la carte, ne cachant plus mon amusement tout en riant doucement et j’attrapais mon verre pour en boire une gorgée “Intéressant … je suppose que tout est une question de perspective, puisque j’aurais, selon ma petite personne, définit les gens sur d’autres critères… si bien sûr on devait les définir par rapport à ce qu’ils mangeaient” je bus une nouvelle gorgée pour me pencher au dessus du menu afin de le détailler “les bolognaises pour moi caractériseraient des personnes nostalgiques, des personnes qui ont besoin d’ancrages. Les carbonara, une valeur sûre. Plus caractéristique des personnes qui aiment leurs habitudes et n’aiment pas être dérangées dans leur quotidien.” Je portais mon verre à mes lèvres pour en savourer le liquide de velour sur ma langue, m’affairant à commenter le reste des plats, essayant d’y attribuer une catégorie de personne et je finis par hausser les épaules avant de le regarder à nouveau “Et il y a ma catégorie, celle des personnes qui se laissent surprendre et place leur confiance en un inconnu dans l’attente d’un petit quelque chose en plus en prenant la suggestion du chef. Des aventuriers, ou encore ceux qui se cherchent, une fois plus, question de point de vu … mais si cela peut vous donner une idée de la personne que je suis puisque nous sommes dans les étiquettes, une chose que je déteste personnellement, sans votre suggestion avisée, je me serais très certainement rabattu sur les tagliatelles à la truffe” je finissais mon verre avant de lui sourire doucement “Et vous Matthew, qui êtes vous?”

S’il s’agissait d’un moyen de créer un lien de complicité plus que d’autre chose, Holly avait des critères différents pour catégoriser les personnalités en fonction des plats. Le brun afficha un petit sourire, elle était entrée dans son jeu. Il n’était évidemment pas question de faire rentrer des gens dans des cases puisque définir les personnes en fonction de leur plat préféré n’avait aucun sens, simplement de créer un moment de jeu et de complicité auquel la jeune femme s’adonnait également avec plaisir. Elle opta finalement pour la suggestion du chef et donc le plat du jour, précisant que sans cela elle aurait probablement choisi les truffes. « Une femme à truffe, je comprends c’est un goût à la fois raffiné et prononcé. La betterave est un produit moins noble, mais je vous promets que vous ne regretterez pas votre choix  », répondit-il en s’avançant sur sa chaise avant de porter une nouvelle fois son verre de vin à ses lèvres. Lorsqu’elle lui retourna la question, le policier ne se laissa pas désarçonner. Il pourrait lui mentir sans vergogne mais il avait envie de mettre de lui dans le personnage de Matthew, comme s’il voulait qu’elle le connaisse réellement lui et pas seulement son personnage. C’était un jeu dangereux de mélanger le réel et la couverture, mais il n’avait aucune envie de lui mentir. « Je réalise maintenant à quel point c’est difficile de répondre à cette question...je suis un bosseur, la réussite professionnelle a toujours été importante pour moi et du coup j’ai des aspirations, des rêves ambitieux qui m’amènent à beaucoup me questionner...je suis une vraie carbonara », répondit-il. Il se leva ensuite, son verre toujours en dans une main et tendit l’autre main à Holly. « On y va ? », proposa t-il. Il éprouva un fugace frisson lorsqu’elle glissa sa main douce et fraîche dans la sienne et il l’attira vers les cuisines. Son sous-chef et son commis avait fait du bon boulot, la cuisine était toute propre. « Ne bougez pas », dit-il en posant son verre sur le plan de travail. Il se dirigea ensuite au fond de la pièce, vers un casier tout en hauteur et en sorti un tablier de cuisiner. « Il vous fait l’équipement ! », lança t-il joyeusement en tendant le vêtement à Holly. Lorsqu’elle l’eut enfilé, il resserra la lanière autour de sa taille en faisant un nœud dans son dos. « Vous voilà prête pour commencer. Vous cuisinez ou vous n’aimez pas spécialement cela ? » Il n’ s’agissait pas d’un jugement mais d’une information dont il avait besoin, il pouvait tout à fait rester à côté d’elle pour avancer pas à pas dans la recette ou la laisser faire certaines choses en autonomie. Il ne voulait la mettre mal à l’aise en ne lui confiant que des taches de commis ou à l’inverse lui imposer des choses plus complexes qui la mettrait en difficulté.

Je secouais la tête en étouffant un rire “Je vous fait confiance, je suis persuadée que ça sera excellent” je n’en doutais pas une seconde, l’odeur qui régnait dans le restaurant quand j’avais poussé la porte d’entrée  était alléchante. Un sourire se posant sur mes lèvres quand je lui retournais la question, essayant de deviner sur quoi son choix allait se porter et je souris un peu plus en l’entendant se décrire, et jamais je n’aurais parié sur les carbonara. Sans attendre il se leva et me tendis la main. Je l’inspectais une demi seconde avant de la saisir pour me lever et le suivre, heureuse d’avoir aperçu l’enseigne du restaurant par la fenêtre de mon taxi, d’avoir reconnu le nom, et d’être entrée sans y réfléchir à deux fois, si on m’avait dis que ma soirée allait prendre une telle tournure, je n’y aurait pas cru.

Les portes bâtantes poussées menaient vers la où la magie opérait. La pièce était dans un état irréprochable et je souris un peu plus avant de ne chercher l’évier du regard. “Ne bougez pas” Matthew s’éclipsa quelques secondes avant de ne revenir avec un tablier qu’il ne tendis et je souris davantage avant d’enfiler le tissu, qu’il vint nouer autour de ma taille. Je le laissais faire, s’entend ses doigts frôler ma peau dans le bas de mon dos nu. Respire Holly. Je déglutis une dernière fois, priant pour que mes joues ne trahissent pas le frisson que son geste agréable m’avait procuré et je me rendis compte que j’avais retenu ma respiration quand je repris mon souffle et j’hochais la tête “A vos ordres chef!” Je n'attendis pas  qu’il me le demande pour filer me laver les mains avant de sourire doucement “J’adore cuisiner, mais je sais d’avance que je n’ai pas votre niveau alors, je vous promets de suivre les instructions à la lettre chef” Je me retournais vers lui tout en essuyant mes mains sur mon tablier et lui servis un sourire. Je n’étais peut être pas cheffe-cuisinière mais j’avais quelques notions en cuisine avec le resto de ma mère, mais je ne savais très bien capable d’accepter de recevoir des ordres et les appliquer sans rochigner.

Le haut que portait la jeune femme était un dos nus, obligeant Logan jouer de son self contrôle lorsque ses doigts effleurèrent la peau de la jeune femme pour attacher le tablier autour de sa taille. Son regard se perdit sur cette peau immaculée. Oh bien sûr ce n’était pas un dos nu qui descendait jusqu’à la cambrure de ses reins, mais cela laissait de la place à son imagination et une chose était certaine : il aimait beaucoup ce qu’il voyait. Reste concentré mon vieux. Ils étaient prêts. Tandis qu’ils se lavaient les mains, Logan en profita pour interroger Holly sur son niveau de cuisine et sur son goût pour cette activité. « Bien, on va commencer par couper la betterave, elle est déjà cuite donc ça va nous faire gagner du temps », lança t-il en sortant les légumes sous vide du garde manger avant de les poser sur le plan de travail. « Vous pouvez les couper en cubes ça suffira, on va les mixer après », reprit-il en sortant un citron vert et une râpe et vint se positionner derrière l’épaule d’Holly. « C’est parfait, maintenant on met quelque zeste de citron vert pour contrebalancer le côté terreux et sucré de la betterave avec un peu d’acidité », expliqua t-il en rapant quelques zestes sur la préparation. « Vous pouvez mettre ça directement dans le mixeur là bas pour les mixer, je vais m’occuper des gnocchis pendant ce temps ».

Il commença à réduire les pommes de terre en purée pour préparer les gnocchis lorsqu’il entendit un bruit métallique suivi d’un cri de surprise. Il se précipita vers la jeune femme qui se tourna vers lui, couverte d ejus de betterave. « Holly... pardon, j’ai oublié de vous dire que le mixeur pouvait être capricieux, pardonnez moi... je suis désolé, ça va ? », demanda t-il inquiet. Son inquiétude n’avait pas lieu d’être, quand elle se tourna vers lui, Holly était prise de fou rire. Une lueur de soulagement apparu dans les yeux du cuisinier et il se mit à rire avec elle, les deux jeunes gens se retrouvant à rire aux éclats. Le fou rire passé, le brun s’empara d’un torchon et l’entoura autour de sa main. « Vous en avez partout, laissez-moi vous aider », dit-il en appliquant avec douceur le tissu sur le visage de la jeune femme pour essuyer le liquide mauve. Son autre main se glissa doucement dans ses cheveux pour maintenir sa tête. Le silence se fit autour d’eux alors que le policier plongeait les yeux dans les splendides iris verts de la brune. Dieu que cette femme était belle. Tandis qu’il finissait d’essuyer les traces de betteraves, la main dans ses cheveux glissa doucement  jusqu’à ses pointes, dans une caresse tendre. Il replaça alors une mèche derrière son oreille avec une grande douceur, le temps semblait suspendu. Le regard du policier glissa sur ses lèvres, puis revint sur ses yeux, il avait terriblement envie de l’embrasser. Doucement Logan, ne précipite pas les choses, laisse-lui le temps d’être un peu plus mordue de toi. Il fallait qu’elle s’accroche à lui, conclure trop tôt cette première phase de séduction risquerait de le faire passer pour un séducteur et un don Juan. Il voulait avoir l’air d’un gentleman, d’un homme respectueux avec lequel on peut envisager une relation de couple, pas une simple conquête d’un soir. Il recula alors son visage de celui de la jeune femme et se racla la gorge pour faire disparaître le malaise qui était en train de naître en lui. « Vos vêtements... Vous n’êtes pas tâchée ? », diversion assez lamentable, mais c’était la seule qui lui était venue dans son esprit qui avait beaucoup de mal à écarter son envie d'embrasser Holly.

Je m’appliquais à la tâche, suivant minutieusement les instructions que me donnait Matthew. Mes doigts se tintèrent d’un léger fushia et cela me fit sourire. “Comme ça?” Je n’eu pas besoin de relever la tête pour sentir sa présence dans mon dos “Chef oui chef” j’étouffais un rire pour cacher mon amusement, je prenais un réel plaisir à me retrouver en cuisine avec lui, ma gêne des premières minutes avait totalement disparu et je ne regrettais pas d’avoir poussé la porte de ce restaurant.

[i"> What the… il n’avait fallut qu’une seconde pour que tout parte en sucette. Le cliquetis métallique de l’appareil m’avait fait lever un sourcil et je m’étais penchée pour inspecter le gadget avant de ne me retrouver couverte de cette mixture mauve. Je voulais immédiatement l’alimentation, et je baissais la tête pour admirer le chef d’oeuvre. Matthew s’était empressé de me rejoindre, se confondant en excuses et je me tournais vers lui, passant mon index sur ma joue avant de ne porter mon doigt à ma bouche et goûter la préparation et je ne tins pas une seconde de plus et parti dans un fou rire “Vous me croyez si je vous dis que ce n’est malheureusement pas la première fois que ça m’arrive?” Je souris un peu plus ce qui provoqua une nouvelle vague de rire qui contamina l’homme en face de moi.

Mes joues me faisaient mal et mes abdos brûlaient, le ridicule de la situation m’avait fait partir dan un fou rire incontrôlable. Une fois la crise passée, le brun entrepris de me débarrasser de mon repas, collé sur mon visage. J’étouffais un nouveau rire, le laissant faire avant de ne me pincer les lèvres quand sa main vint attraper mon visage, se glissant dans mes cheveux pour essuyer mon visage avec un torchon. Quelques centimètres nous séparaient. Je pouvais sentir son souffle sur ma peau et mon regard trouva le sien, et le temps d’une seconde, j’en oubliais que le brun était un inconnu. La chaleur de son corps émanait et je me pinçais la lèvre lorsque ses doigts se perdirent un peu plus dans mes cheveux, déclenchant une avalanche de frissons tout le long de ma colonne vertébrale. Ce moment était suspendu dans l’air qui était devenu électrique, replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. L’air ne parvenait plus dans mes poumons, ma bouche était entrouverte et je savais qu’il y pensait lui aussi, les yeux ne mentaient pas et les siens scrutèrent mes lèvres avant de ne plonger de nouveau dans les miens. Oh lord… Je dégluti doucement, j’autorisais un moment mon cerveau s’autoriser une folie, fantasmant de ses bras qui me soulèvent pour me poser sur ce plan de travail. Je pouvais presque sentir la fraîcheur de l’inox dans mon dos, imaginant la saveur de ses lèvres … Holly stop. Je baissais les yeux pour regarder une seconde ses avants bras et c’est ce moment là qu’il choisit pour se reculer doucement, se raclant la gorge au passage ”Vos vêtements… Vous n’êtes pas tachée?” J’inspectais ma tenue avant de ne secouer la tête “Je ne pense pas…” Je relevais ta tête vers lui pour lui sourire doucement “Et même si vous l’aviez fait exprès de me diriger vers un appareil défaillant pour vous venger de ma taquinerie dans le camion l’autre soir…” je devinais qu’il pouvait lire l’amusement sur mon visage et je lissais les plis de mon tablier avant de ne le regarder à nouveau “Je saurais y mettre un commentaire des plus salé et cela joura indéniablement sur la note, mais… ça me fera une très belle histoire à raconter” je riais doucement avant de ne me diriger vers l’évier à la recherche d’une éponge pour nettoyer mes bêtises. “Vous avez toujours été dans la restauration Matthew?” rinçant l’éponge sous l’eau me raccrocha un peu plus à l’instant présent et, quelque chose chez Matthew me donnait un peu plus envie de connaître cet homme qui, j’étais persuadée, était plein de surprises.

Holly avait un rire extrêmement communicatif, c’était un rire naturel et spontané qui remontait jusqu’à ses yeux brillants de malice. Il était impossible de résister et de ne pas se laisser embarquer dans son fou rire. Holly n’était pas le genre de femme chichiteuse, elle aimait la spontanéité et l’authenticité et cela se ressentait jusque dans l’énergie positive qui émanait d’elle. En la voyant ainsi rayonner, couverte d ejus de betterave, Logan éclata de rire, se tenant les côtes. Il avait peu l’occasion d’avoir de tels fous rire, son boulot portait de tels enjeux… alors rire ainsi sans se poser de questions faisait un bien fou, relâchant toute la tension qui s’était accumulée dans ses épaules. Il s’empara d’un torchon pour essuyer les traces de jus de betterave sur son visage et ses mains se glissèrent doucement dans ses cheveux pour maintenir son visage tandis qu’avec une grande douceur et une tendre application, il nettoyait son visage. Ses yeux se perdirent dans les siens, le silence s’était fait autour d’eux et ils étaient tout proche. Il aurait suffit qu’il se penche en avant pour capturer ses lèvres, ses lèvres délicates et bien dessinées qui donnait envie de les embrasser. Elle voyait dans ses yeux qu’elle aussi en avait envie. Il était facile de désirer une femme comme Holly, elle était belle, ses courbes de femmes étaient fines mais bien dessinées, c’était une femme que n’importe quel homme aurait envie de mettre dans son lit. Pourtant Logan était en train de réaliser qu’elle avait quelque chose en plus : son charme, sa spontanéité, son naturel, son humour. Elle était belle oui, désirable, oui mais aussi touchante et c’était bien là que résidait le danger pour le policier sous couverture imperturbable et froid qu’il devait être pour mener sa mission à son terme. Il éprouva une brusque montée de chaleur, s’imaginant la soulever pour qu’elle enroule ses jambes autour de sa taille avant de l’allonger sur l’inox, de glisser ses lèvres sur la courbe délicate de son cou. Il fallait garder la tête froide, la mission était la priorité. Il se recula légèrement pour remettre de la distance entre eux et éviter de céder à la tentation, enchaînant en lui demandant si elle n’avait pas taché sa jolie robe. Le tablier était là pour la préserver de ce genre de déconvenue mais la betterave avait giclé de partout. Elle prit le temps de faire un auto diagnostic, apparemment ses vêtements avaient été préservés. Elle essaya de le provoquer en plaisantant et il y répondit sur le même ton. « Je vais essayer de me rattraper alors, je vous promets que vous me mettrez cinq étoiles sur trip advisor d’ici la fin de la soirée », répondit-il en faisait une moue un brin arrogante pour lui montrer qu’elle ne l’avait pas le moins du monde déstabilisé. « Oui j'ai toujours voulu de venir chef, j'ai commencé comme commis et j'ai gravit les échelons, la cuisine est une passion. Je n'ia pas fait d'école, j'ai appris sur le tas"», répondit-il. Sa couvertures avait été crée dans les moindre détail, sa vie professionnelle avait évidemment été travaillée pour lui donne run historique crédible en évitant d'être trop compliqué. Il n'y avait évidemment aucune trace de lui dans aucune école de cuisine du pays. Il n'était pas du MI-6 non plus, pas besoin de creer une couverture complexe, il suffisait qu'elle soit crédible « Vous allez vous mettre sur les gnocchis, au moins il n’y a pas de risque d’attaque de betterave. Suivez moï je vais vous montrer », reprit il.

Il retourna sur le plan ou quelques minutes plus tôt il était en train de préparer les gnocchis et ils finirent de préparer la pâte, quand les gnocchis furent formés, il lui montra comment dessiner rouler à la fourchette les petites boules avant d’y apposer les petite rainures caractéristiques sur le dessus. Après lui avoir montré, il passa derrière elle pour l’aider et guida doucement sa main pour lui permettre de sentir le bon geste. Une fois encore ils étaient tout proche, il pouvait sentir son parfum fleuri et délicat. Il ferma les yeux un instant, après tout elle ne pouvait pas voir ce moment de faiblesse. La douceur de sa peau, la proximité de leur corps, son dos nu qui touchait sa veste de cuisine, la tension sexuelle qui aétait né entre eux quelques minutes plus tôt tout appelait une nouvelle fois à la luxure. Et encore une fois il dû faire appel à toute sa force d’auto-persuasion pour ne céder à l’envie de plonger les lèvres dans son cou. Il recula d’un pas pour la mettre à distance, avec un nouveau prétexte, qui tenait un peu mieux la route que la première fois. « Je vous laisse faire seule maintenant, c’est comme ça qu’on apprend ». Il l’observa un instant, faisant redescendre la tension, elle comprenait vite, elle avait parfaitement saisit le geste. « C’est parfait, vous pouvez finir, je vais relancer rapidement un jus de betterave et je reviens », indiqua t-il avant de retourner au garde-manger pour récupérer des betteraves. Il ne mit que quelques minutes à les couper, rajouter les zeste de citron vert et mixer les betteraves avant de retourner auprès d’Holly. « Alors, vous vous en sortez ? »

Ses yeux verts étaient tendres. Leur nuance me rappelait l’améthyste vert et on pouvait y lire son assurance. La proximité entre nos deux corps faisait que j’avais retenu ma respiration. Son regard se posa sur mes lèvres que j’avais entrouverte avant de ne revenir capturer mes yeux. La tension sexuelle etait palpable et je le remerciais mentalement de s’être reculé, me permettant de reprendre doucement mes esprits. Ma tenue avait été épargnée, et je lui souris une fois de plus quand il me promis que le reste de la soirée allait se passer sans encombres, rentrant dans mon jeu en affirmant que je repartirais en lui attribuant une bonne note sur le site tant prisé des mordus de sorties, restaurants et découvertes en tous genres. Je ne cachais pas la surprise sur mon visage quand il m’indiqua n’avoir jamais fait d’école de cuisine et tout appris de lui même sur le tas “C’est culotté et très inspirant, je suis impressionnée” je souris doucement, pensant à ma mère, cette femme merveilleuse qui s’était elle aussi donné les moyens de réussir, se retroussant les manches, sans aucun diplôme afin de se créer un nom et finir par ouvrir son propre restaurant par la suite. Ma mère était sans aucun doute la femme la plus exceptionnelle sur cette planète. Sa voix me rappela à l’ordre quand il me montra comment procéder avec les gnocchis et j’étouffais un rire en l’entendant. Autant mes mains minutieuses pouvaient s’occuper de plaies graves avec précision et délicatesse, autant j’avais toujours été une grande maladroite dans mon quotidien et l’épisode avec le mixeur n’avait pas fait exception ce soir.

J’avais pris soin de retirer ma bague afin de venir plonger mes doigts dans la pâte. Ses mouvements étaient affirmés et je ne pus m’empêcher de sourire en le regardant faire avant de ne prendre le relais, appliquant le jaune d’œuf au centre de la pâte pour la malaxer, l’aidant par la suite à la découpe de celle-ci, nous rapprochant de plus en plus du résultat voulu. Je regardais avec attention, les gnocchis étaient quelque chose que je n’avais jamais fait de moi-même, en inconditinnelle amoureuse des pâtes, je ne leur avais jamais laissé leur chance d’exister dans ma cuisine. J’hochais la tête, attrapant une petite boule pour venir reproduire le geste que l’homme venait de me montrer, un léger sursaut que j’espérais imperceptible m’échappa quand je sentis sa main sur la mienne et par la même occasion, son corps contre mon dos. J’étais loin d’être une femme de petite taille, mais Matthew était un homme imposant et je me sentais ridicule entre ses deux bras qui venaient m’encadrer pour diriger mes gestes. Je me mordis doucement la lèvre tout en me concentrant pour m’appliquer, je me débrouillais bien en cuisine mais n’avais certainement pas la prétention d’avoir le même niveau qu’un chef . Reste concentrée Holly. Je tâchais de ralentir ma respiration afin de ne pas penser à son souffle qui venait caresser ma nuque et la réchauffer. Avec dextérité, je continuais d’apposer le pli sur mes gnocchis et j’hochais la tête, tournant légèrement la tête dans sa direction quand il reprit la parole, mettant de la distance entre nous “Je vous laisse faire seule maintenant, c’est comme ça qu’on apprend” un nouveau sourire dans sa direction et je repris la fabrication des gnocchis sous son œil observateur avant de partir pour relancer une tournée de jus de betterave.

Je finissais le dernier morceau quand il revint vers moi “Il me semble que oui, aucune attaque de roulé de pomme de terre jusque là” je me retournais pour lui faire face avant de lui sourire et je me pinçais les lèvres “Est-ce que je peux vous demander un autre verre de vin avant de continuer…? Il faudrait peut être aussi que l’on s’occupe de vos pâtes…? je me pinçais les lèvres mais repris tout mon sérieux “Ayant une maman italienne, je risque d’être plus que critique à ce niveau là, et soyez certain que ça peut être un motif de dispute si vous comptiez sortir un pot de crème fraîche… c’est sacré les carbonara à la maison…” Même si j’étais plus que sincère, je ne pus réprimander un sourire, étouffant par la suite un rire avant de ne lever les mains en l’air en guise de signe de résiliation “La tua cucina, le tue regole… ”* je secouais la tête “mais si c’est le cas je préfère m’occuper uniquement de mes gnocchis” je ne me sentais pas obligée de lui donner la traduction de la phrase que je venais de lui dire en italien. Tu parlais de culot tout à l’heure Holly? je me mordis la lèvre, mon regard plein de malice en le regardant. Jamais un employé de ma mère ne se serait permis une telle réflexion à son égard, et j’imaginais encore moins Diego, à qui elle a récemment transmis sa toque, accepter qu’on lui parle ainsi dans ses cuisines et ainsi je mimais un zip sur mes lèvres faisant mine de jeter la clé par dessus mon épaules, espérant que Matthew ne le prenne pas mal.

* “ta cuisine, tes règles”

La concentration dont faisait preuve Holly dans la préparation de la pâte à gnocchis était touchante. Il sentait dans chacun de ses gestes l’envie de bien faire et il l’accompagna en lui donnant des conseils. A côté l’un de l’autre, Logan avait tout le loisir de l’observer sous prétexte de la conseiller sans la mettre mal à l’aise. La mèche rebelle de ses cheveux se promenait sur son front, lui donnant un air encore plus concentrée. Elle était à tomber par terre. Il passa derrière elle pour lui montrer le geste du fameux coup de fourchette finale et il la sentit tressaillir lorsqu’il posa la main sur la sienne. Avec douceur, il l’accompagna dans le geste, essayant de son côté de ne pas se laisser happer par l’odeur délicate de son parfum et l’envie subite de poser ses lèvres dans le creux de son cou. Il s’éloigna ensuite, la laissant terminer tandis qu’il relançait un jus de betterave.

Lorsqu’il revint vers elle elle était en train de terminer. « C’est parfait, vous apprenez vite », répondit le brun en jetant un coup d’oeil aux gnocchis avant de reporter sur attention sur la jeune femme qui lui demandait un nouveau verre de vin. « Oui bien sûr », répondit-il en s’emparant de la bouteille de vin laissée et peu plus loin et en leur resservant deux verres. Il en tendit un Holly avant de boire une gorgée du liquide carmin. Il échappa un rire lorsqu’elle sous-entendit qu’il valait mieux pour lui qu’il ne mette pas de crème fraîche dans ses carbonara. Il nota qu’elle avait appelé sa mère par le nom de « maman » plutôt que d’utiliser « ma mère », signe d’une grande tendresse pour la femme qui l’avait élevée. « Oh, j’ignorais que votre maman était italienne, ça met la pression d’un coup. Vous risquez de comparer ma cuisine à celle que vous avez affectionné toute votre enfance jusqu’à votre vie d’adulte, ça n’est pas rien...j’espère que vous ne serez pas déçue », répondit-il avec un petit sourire , bien sûr qu’il savait que sa mère était italienne, il avaiyt fait ses devoirs. Elle prononça quelques mots en Italien, une langue qu’il ne parlait pas et qu’il ne comprenait pas mais qui dans la bouche de la jeune femme trouvait toute sa dimension d’élégance et de finesse. Elle se mordit la lèvre, s’empêchant probablement de rire de sa petite provocation, les yeux brillants de malice. Elle était irrésistible dans ces moments de malice et il doutait qu’elle en jouait. Il y avait probablement une part d’elle qui essayait de le séduire, leur jeu était flagrant, il était évident qu’il y avait une attirance entre eux. Pour autant il doutait du fait qu’elle avait pleinement conscience de son pouvoir d’attraction. Oh elle n’allait pas se tirer si facilement de sa provocation. Elle voulait jouer ? Il savait faire. Il s’approcha d’elle et posa les main de part et d’autre d’elle, posant son verre de vin sur le plan de travail, la coinçant entre son corps et le plan en inox. Il ne la touchait pas mais la proximité de leur corps recréait immédiatement cette tension sexuelle entre eux. Il encra ses yeux dans les siens. Vert sur vert. « Et pour votre gouverne, je ne parle pas un mot d’italien mais ça ne m’empêche pas de faire de la vraie cuisine italienne », répondit-il avec un air de défi, en rapprochant encore son corps du sien jusqu’à la limite de pouvoir la toucher, avant de s’immobiliser. « ...Donc pas de crème fraîche, c’est une hérésie », souffla t-il tout près de ses lèvres, laissant quelques secondes la tension sexuelle entre eux faire son œuvre. C’était une torture pour lui aussi de jouer ainsi avec le feu tout en s’interdisant de la toucher, mais le jeu en valait la chandelle. « Satisfaite ? », reprit-il en se reculant, soufflant volontairement le chaud et le froid pour créer juste assez de frustration chez la jeune femme pour lui donner envie de s’accrocher davantage. Dans un petit sourire satisfait de son effet, il bu une gorgée de vin, fit demi tour et récupéra des pâtes fraîches dans un des immenses frigo de la cuisine. « On a de la chance, on a des restes de spaghettis frais déjà prêt pour mes carbonara. Je m’en charge. Pour les gnocchis comme vous tenez à les terminer, il faut les faire cuire dans le jus de betterave, ça va les colorer en rose, vous allez voir c’est assez sympa à faire. Vous versez dans une casserole avec juste le jus de betterave et vous laissez cuire à feu doux pour bien que ça colore », reprit-il comme si de rien n’était.

“C’est parfait, vous apprenez vite” je n’étais pas peu fière de mon travail en effet, pour une première c’était plutôt bien réussis. Je repensais à la proximité de nos deux corps un peu plus tôt, la délicatesse de ses mains pour me montrer le bon geste. Je me pinçais les rêves, priant silencieusement pour que le rouge sur mes joues se soit estompé depuis.
J’attrapais le verre qu’il me servait, mes doigts frôlant les siens au passage et je reportais mon regard vers le jade de ses yeux le temps d’une seconde avant de ne boire une gorgée et je lui souris sincèrement après évocation de ma mère. Je secouais la tête tout en riant à sa réponse, Matthew ne semblait pas le moins du monde déstabilisé par ma réflexion mais feignait le fait d’avoir la pression et je lui servis un sourire sincère. Gosh, qu’il est beau je portais de nouveau mon verre à mes lèvres, chassant immédiatement cette pensée intrusive de ma tête. Un léger rictus sur le coin de la lèvre me fit tiquer une demi seconde, l’Italien faisait toujours son effet auprès de la gente masculine. Et meme si ces mots étaient naturellement sortis de ma bouche, je ne pus m’empêcher de soutenir son regard, les yeux brillants d’arrogance même cela était loin d’être mon intention. Dans ses yeux, je pus y voir tout un tas de choses, ses iris s’assombrirent le temps d’un instant, rien qui ne m’alertait pour me dire de me méfier, pourtant une petite voix au fond de moi me le soufflait. Ses gestes étaient assurés et je pouvais sentir ma gorge se faire sèche, mon regard se baissant vers ses avants bras imposants pendant que ses mains généreuses vinrent s’applatir sur l’inox, rendant une quelconque échappatoire impossible. J’avais toujours eu un fort caractère et une très grande répartie, et pour une raison qui m’échappait, jettais entrain de perdre tous mes moyens à cet instant précis.  Par réflex ma main disponible vint se poser une seconde sur son abdomen, me laissant imaginer ses abdos dessinés sous sa veste et cet infime contact ne dura qu’une demi seconde. Matthew me bouffait littéralement du regard et je pouvais sentir mon cœur s’emballer, cogner à tout battre contre ma poitrine, fantasmant à l’idée de goûter la saveur sucrée de ses lèvres et je me mordis la joue comme pour trouver la force de ne pas débarrasser cet homme séduisant de ses vêtements et de salir cette cuisine immaculée. Sa voix suave me prise de courte et je pouvais sentir mes jambes faiblir sous mon poids, et pour m’éviter une chute, j’aggripais à mon tour le plan de travail, l’utilisant comme appuie, mais c’était sans compter sur mes doigts qui touchaient les siens et je tournais légèrement la tête pour porter mon regard sur cette proximité avant de ne revenir vers le visage du brun. Les mots qu’il me soufflait me réchauffaient doucement le visage et je me pinçais les lèvres, rêvassant quand ai fait qu’il se penche pour m’embrasser, mais l’inverse de produisit et je soufflais doucement, penaude mais à la fois soulagée, il fallait que je respire et retrouve mes esprits, je n’étais pas venu dans ce but là, ah parce que tu es rentrée avec un but précis Holly? Je m’occupa comme je pus, et pris donc une nouvelle gorgée de vin dans l’espoir d’y voir plus clair à ce qui c’était passé à l’instant “Satisfaite?” j’hochais la tête alors que mon corps entier me criait que non, on me l’a fait pas à moi! me soufflait ma conscience.

Les nouvelles directives de Matthew étaient simples et me permirent de recouvre l’ensemble de mes capacités à réfléchir. Le rendu était propre et je me chargeais de ramener nos verres en salle alors qu’il s’affairait à déposer nos assiettes “D’avantage?” Lui demandais-je, bouteille en vin avant de nous resservir. Je pris une grande inspiration, m’imprégnant de l’odeur alléchante qui venait caresser mes narines avant d’attraper mon verre pour trinquer avec l’homme qui me faisait face “Merci beaucoup Matthew pour tout ça… je passe un très bon moment” je lui souris sincèrement avant de ne boire une gorgée de mon vin et de lui souhaiter bon appétit, plongeant par la suite ma fourchette dans mon plat tout en refermant mes lèvres sur le couvert en argent, mes yeux se fermèrent automatiquement et je savourais cette bouchée en analysant toutes les sensations que cela me procurait, c’était simplement divin. Je rouvrais mes yeux pour découvrir que des magnifiques iris m’inspectaient. Je pris le temps de reprendre une bouchée que je dégustais elle aussi avant de ne capturer un peu de vin dans ma bouche et j’hochais la tête “Je me régale sincèrement… c’est …” je souris, étouffant un rire avant de n’enfourner une fois de plus un gnocchi dans ma bouche “wow”. Jamais je n’aurais imaginé des gnocchis à la betterave. Le balance entre l’agrume et notre légume mauve était parfait, c’était bluffant “Mes compliments au chef” mon compagnon ne semblait pas non plus mécontent de son plat à lui et j’attrapais mon verre pour en boire une gorgée “Comment sont vos carbo?” Je piochais une fois de plus dans mon plat et me régalais toujours autant a chaque bouffée et un sourire se plaqua sur mes lèvres “Je vais revenir maintenant que j’ai l’adresse, c’est certain! […] encore merci Matthew …”

Il avait espéré qu’une forme de tension et d’alchimie se créer entre eux, mais l’attirance qui était en train hein de se nouer entre Holly et lui dépassait de loin toutes ses espérances. A tel point qu’une petite alarme s’était mise à clignoter en lui, il n’avait jamais éprouver autant d’attirance pour une femme. Certes on ne pouvait parler que d’attirance sexuelle à ce stade, mais la force de son désir le déstabilisait lui même. Il ne montra rien de son trouble, entrant dans la provocation d’Holly. A en jugeant par son regard fuyant et la main qu’elle posa furtivement sur son abdomen, comme pour le maintenir à distance, elle ne s’était pas attendu à ce qu’il régisse de cette façon. Il aurait pu reculer mais il voulait la pousser dans ses retranchements, la déstabiliser. Cela fonctionna encore mieux que prévu, mais il ne s’attendait pas à être touché par cette soudaine absence de répartie. Tout se mélangeait en lui, le désir de la faire sienne sur ce plan de travail mais aussi celui plus tendre de la prendre dans ses bras pour lui dire qu’elle ne craignait rien. C’était très étrange d’éprouver en même temps une pulsion de désir sauvage et de tendresse infinie. Il eut l’intuition que la seconde allait considérablement compliquer sa mission. Il suivi son regard lorsqu’elle posa les yeux sur la main qu’elle avait posé involontairement sur la sienne. Ils s’immobilisèrent une seconde, l’image de leurs posées l’une sur l’autre. Logan se pencha alors un peu plus sur elle, lui murmurant quelques mots qui n’avaient aucune importance mais dans lesquels il insuffla suffisamment de tension dans sa voix grave pour lui laisser entrapercevoir la force de son désir. Il s’écarta enfin d’elle, lui demandant si elle était satisfaite et il eut un hochement de tête pour toute réponse. Son visage avait un peu rougit, ses yeux étaient brillants mais c’est son petit sourire de gêne qui la rendait à cet instant irrésistible. Prendre un peu de distance était sans doute salutaire pour le policier.

Ils achevèrent de cuisiner les gnocchis et les spaghettis carbonara. Logan dressa les assiette, intégrant de la ricotta et quelques feuilles de basilic dans l’assiette de gnocchis à la betterave et je jaune d’œuf au centre de l’assiette de carbonara tandis qu’Holly était en train de servir la table. La cuisine terminée, Logan ôta sa veste de cuisinier pour se retrouver en t-shirt et pouvoir déjeuner comme deux jeunes gens au restaurant...un restaurant privatisé. Ils se servirent un nouveau verre de vin, passèrent à table. Ils levèrent leur verre de vin et trinquèrent, Holly se saisissant de l’occasion pour lui indiquer qu’elle passait un très bon moment. « C’est partagé Holly, moi aussi je passe un très bon moment. C’est agréable d’avoir en cuisine une élève attentive et appliquée », répondit-il avec un petit sourire mais une grande douceur, le compliment était sincère. Il burent une gorgée de vin puis attaquèrent leur plat. Logan mourrait de faim, manger tard après avoir passé sa soirée à cuisiner ça a de quoi ouvrir l’appétit ! Il fût ravi d’entendre qu’Holly appréciait ses gnocchis à la betterave. Il afficha un sourire modeste mais il n’avait pas vraiment de doute, il avait déjà eut de très bons retour clients et ce n’était pas pour rien qu’il avait suggéré à la jeune femme ce plat qui sortait un peu des sentiers battus et dont il était certain qu’elle n’en avait jamais mangé ailleurs. C'était toujours agréable quand on vous disait que ce que vous avez imaginé comme recette et mis ensuite en application plaisait. C'était une "cliente" particulière, lui plaire à elle était encore plus important que plaire aux autres. Ne dit-on pas que la séduction passe aussi par le ventre ? « Content que ça vous plaise. D’autant plus à quelqu’un ayant du sang italien dans les veines. Vous croyez que ça plairait à vôtre maman ? », demanda t-il par pure curiosité. Il ne voulait pas lui faire peur en se projetant dans une relation où il pourrait être amené à rencontrer sa mère alors qu’ils ne s’était rien passé entre eux mais son ego de cuisinier était curieux de sa réponse. La jeune femme lui demanda ensuite si ses carbonaras étaient bonne. « Vous voulez goûter ? ». La jeune femme acquiesça et il prit doucement sa fourchette de ses mains pour y enrouler quelques spaghettis, prenant soin d’inclure dans la bouchée de la pancetta, du jaune d’œuf et du parmesan pour en faire une bouchée parfaite. Il tendit ensuite la fourchette face à la bouche de la jeune femme, glissant sa main en dessous pour récupérer les éventuels morceaux de nourritures qui glisseraient de la fourchette. Holly sembla apprécié cette bouchée elle aussi. « Alors ? C’est plus classique comme goût mais les carbo c’est toujours délicieux ». La jolie brune sembla apprécier, précisant qu’elle reviendrai maintenant qu’elle connaissait l’adresse. « Vous êtes la bienvenue quand vous voulez, Holly ». Les remerciement terminé, Logan en profita pour faire un peu plus connaissance, enfin, pour faire en sorte qu’Holly et Matthew fasse un peu plus connaissance, lui connaissait déjà assez largement la vie de la jeune femme. « Alors comme ça votre mère est italienne, vous avez toujours vécu à Londres ? »