(ARCHIE) something about the sunshine

Beaucoup de choses à mettre au point, à discuter avec ton frère. Avec l’hôtel de Johanne, le loto, mais surtout avec Enola de retour dans ta vie, t’es un peu perdu, même si tu avances. Tu n’iras pas t’en plaindre. Pour la première fois depuis de longs mois tu apprécies les moments passés avec Ciera et tu ne te plains pas ni ne te lamentes du départ de Layla. L’impression d’avoir enfin retrouver l’oxygène dans cet air putride qu’était ta vie.

Tu lui as donné un rendez-vous dans un appartement vide aux premiers abords mais qui déjà signifie beaucoup pour toi. Un nouveau départ, qui n’implique pas de jouer les parasites dans la vie de ton frère, même si ça ne t’empêchera pas de continuer globalement ton train de vie. Métro, boulot, dodo, comme on dit.

- Tu dois te demander pourquoi je t’ai fait venir, dis-tu amusé alors que tu viens à peine de le saluer tandis qu’il t’a rejoint. Mais je te promets, je n’ai pas de lubie débile en tête. Pour une fois.

Généralement, lorsque ton frère t’appelle, tu ne t’inquiètes pas, du moins pas outre mesure. Tu sais ce qu’il a traversé, tu sais que les choses ne sont pas toujours faciles mais tu connais aussi sa force de caractère : quoiqu’il arrive, il se relève toujours, Beck. Tu ne lui avoueras jamais, mais tu l’admires, de ce côté là. Pourtant, cette fois, quelque chose est étrange. Il t’a donné une adresse, sans rien t’expliquer. Ça ne lui ressemble pas. En fait, ça t’intrigue autant que ça t’inquiète et tu ne mets pas longtemps à finalement le rejoindre à l’adresse indiquée. Tu te retrouves devant une porte, celle d’un immeuble. Tu lui adresses un sourire et lui tends la main pour enchainer sur votre check dont seuls vous avez le secret « Qu’est ce qui t’arrive Beck ? C’est quoi, ici ? L’adresse de la babysitter de Ciera ? Tu sais que j’ai arrêté de draguer en sortie de crèche, et puis, j’touche pas aux nounous de ma nièce, c’est un principe ! » tu ricanes et, curieux, t’attends : t’as besoin d’explications.

Tu ricanes devant la boutade de ton frère. Il a de la chance que t'aies pas fait venir sa meuf en scred, dinguerie que tu aurais totalement été en mesure de faire si jamais. Mais pas cette fois. Tu sais que Johanne lui aurait certainement tiré la gueule, ou aurait simplement rongé son frein devant ce trait d'humour. Tu la comprends, c'est pas forcément un sujet, surtout pas après ce qu'ils ont vécu. Tu lèves les yeux au ciel.

- Ton humour ne s'arrange pas, à toi ! affirmes-tu sans pour autant te priver d'un petit sourire en coin. Non, moi non plus je cherche pas en crèche. Le retour d'Enola dans ta vie te suffit même à oublier ta peine de cœur, c'est fou, non ?! Non, j'ai une petite annonce à te faire, à vrai dire. Oh, me regarde pas comme ça, c'est pas comme si je pouvais te demander en mariage, frangin !

Tu te permets ce trait d’humour douteux comme t’as l’habitude de le faire. Marque de fabrique, tu t’en es jamais privé. Oh, bien évidemment, tu fais tout de même bien plus attention depuis que Jo est de retour en ville : jusqu’ici pas d’enjeu. Personne à vexer ou à blesser, tu pouvais te permettre de taper plus ou moins sur tout et n’importe quoi sans penser un traitre mot de ce que tu penses : la vanne pour la vanne. Tu adresses un sourire sarcastique à ton frère. Tu lui demanderais bien de ne « pas en dire un mot à Jo », mais Beck te colle suffisamment tous les jours pour savoir que tu fanfaronnes simplement histoire de faire marrer la galerie. Tu lui adresses un clin d’oeil moqueur « j’peux te rappeler qu’on partage la moitié d’un neurone toi et moi et que, techniquement, on a le même humour scabreux ? Bah ouais mon pote ! Les chiens font pas des chats !» Tu ricanes et arques un sourcil « alors quoi ? C’est quoi ton annonce ? T’es enceint ? Tu sais que c’est humainement impossible? » moqueur, tu t’allumes une cigarettes et finis par perdre patience devant tant de mystère « allez frangin, accouches ! Qu’est ce qui se passe ?! » que tu lances sans tenir. On repassera, niveau choix d’expressions… on tient une thématique.

Tu roules des yeux, un petit sourire en coin naissant sur la commissure de tes lèvres. Putain, Archie ! On te refait pas, mon vieux. Mais en vérité, Beck, toi non plus on ne te refera pas. Ton frère est pas n'importe qui, sinon quoi t'aurais sans doute mal pris sa vanne.

- La moitié d'un neurone... dis plutôt que tu as la moitié d'un de mes neurones, mais j'en ai plus que ça, moi, quand même ! Bon, peut-être pas. Mais en termes de conneries, certainement, si. En revanche, tu viens d'insulter ta mère, là, tu sais ? Parce que votre père... bah... vous savez pas. Tu ricanes. T'as vraiment aucune patience, Archie. Et pourtant t'as dit ça en étant mort de rire. Pour toute réponse, tu poses ton poing sur sa clavicule, mimant un coup sans le geste, juste en appuyant légèrement à ce niveau là. T'es con. Tu essaies tant bien que mal de reprendre ton sérieux. Bon, t'as raison. Donc... TADAAAAAA ! Devant l'air interloqué de ton frère, tu reprends. Je te présente mon nouvel appart'. Comme ça Ciera et moi débarrassons le plancher de chez toi et Jo et toi pouvez vivre dans votre petit nid d'amour sans nous avoir dans les pattes ! Cette histoire de loterie, vous en avez discuté, mais t'as pas eu la sensation que ton frère jumeau ait pris toute l'ampleur de ce que ça signifiait. Alors voilà, maintenant, c'est fait !