Far-West Rules

Far-West Rules @Eve Palmyre ft. SeanSean, plus connu sous le pseudo "Old Man Gamer", en référence à son âge inhabituel pour un gamer et sa forte ressemblance avec Wolverine, était devenu une figure incontournable du streaming. Il avait fait ses armes sur le jeu "Rocket League", étant allé jusqu'à participé aux championnats du monde, mais il jouait volontiers à d'autres jeux lorsqu'il souhaitait la jouer en mode "détente". Ce soir-là, il lança une partie de Red Dead Redemption en ligne. Les plaines du Far West s’étendaient à perte de vue sous un ciel teinté de pourpre. Ses abonnés, comme d’habitude, affluaient pour suivre ses aventures de cowboy solitaire. Il galopait à travers la prairie sur son fidèle cheval, "Freaking Rollins", discutant de la beauté du paysage numérique avec ses fidèles.

Ce jeu, il ne s'en lâcherait jamais. Tout y était magnifique et sublimé par le moteur graphique. Les paysages, les reflets, le réalisme des mécaniques de jeu en mettaient plein les mirettes. Pour toutes ces raisons, Sean en avait fait "son jeu de détente préféré". Bien sûr, il retrouvait fréquemment dans les commentaires des messages du style : C'est parfait Red Dead pour toi, ça doit te rappeler ton enfance ! mais ces remarques, il s'en était acoquiné depuis un moment déjà et cela le faisait plus rire qu'autre chose. Ses abonnés adoraient le taquiner sur son âge et ses cheveux grisonnants, et il leur rendait bien. Derrière son écran, il pouvait se permettre d'être libéré et même souvent exubérant. Il lâchait complètement la bride que lui imposait son introversion. Etre filmé l'aidait beaucoup et il se laissait souvent emporté par l'adrénaline, balayant du revers de la manette sa timidité.

Alors qu’il s'approche d'une petite ferme d'apparence abandonnée pour l'explorer - ou plutôt la braquer (tousse, tousse), il s'arrêta, inspectant les alentours. Rien ne semblait anormal, mais une étrange sensation le gagna. Il murmura à son chat : J'ai un mauvais pressentiment, les gars. Y’a quelque chose qui cloche ici. C'est calme. J'préfère quand c'est un peu plus moins calme. Précautionneusement, il s'avança prudemment dans la grange, canon scié à la main. Si c'est un piège, croyez-moi qu'elle va goûter à la poudre !

Soudain, sans avertissement, une détonation résonna. Un coup de feu retentit, et dans la fraction de seconde qui suivit, l’écran devient noir et blanc. Sean, ou plutôt son personnage, s'effondra au sol. WHAAAAAAT ? Ca venait d'où ça ? Quelqu'un l'a vu ? Les yeux écarquillés, les mains derrière la nuque, il regardait son écran avec un mélange de surprise et d'amusement. Il n’avait rien vu venir. Pas de tireur à l’horizon, pas d’indice visible. Aussitôt réapparu, il retourna fissa sur les lieux du crime, avec une seule idée en tête: la vengeance !

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Far-West Rules

Les jeux vidéo, c’est une pièce de théâtre à ciel ouvert.
Tu paramètres ton premier rôle, lui confères tes peurs et tes espoirs, le déguise et lui souffle ses premières répliques. Dès sa création et la gestion de ses skills dans le menu principal, tu deviens acteur d’une autre vie. Tu te caches derrière un pseudo et un corps qui ne te ressemble pas. Tu fuis ton existence l’espace de quelques heures, comme s’il était possible de mettre sa propre vie en pause.
C’est peut-être pour ça que j’aime autant jouer. Ça me donne un semblant de contrôle sur moi-même...

Le contrôle en question ? Gonfler ou non la poitrine de mon avatar, décider si elle sera grande, petite, rousse, ou brune. La création d’un alter-ego finalement, plus confiante et sûre d’elle que je ne serais jamais.
Les jeux vidéo, c’est une pièce de théâtre à ciel ouvert : chacun s’affaire en coulisse pour se préparer au mieux au lever de rideau. Parce que tout ce qui touche à l’après création est juste une grande comédie où tous les coups sont permis.

J’apprécie particulièrement les jeux à choix et monde ouvert, ça me permet de progresser dans l’univers sans être contrainte par les défis ou la temporalité du jeu. Hogwart Legacy est le parfait exemple de jeu que j’adore, il permet une immersion incroyable dans le monde des sorciers que l’on connaît tous, mêlé à un confort de jeu inégalable. J’aime particulièrement me perdre dans la forêt interdite, dégommer des araignées à coups d’enchantements et remplir mon inventaire pour apprendre de nouveaux sors. Depuis que j’ai acheté le jeu, je n’ai pas beaucoup avancé dans l’histoire principale, préférant voler sur mon balai ou voir me balader jusqu’aux limites de la map en découvrant des créatures toutes plus fantasques les unes que les autres.

Le seul bémol à ce jeu fantastique : il n’a pas, ou du moins pas encore, la fonctionnalité multijoueurs. Du coup, pour évacuer ma frustration, j’ai l’habitude de dériver sur le jeu Red Dead Redemption histoire de parfaire mes facultés de tireuse et de voleuse.

Ce soir n’est pas une exception : j’allume ma console, met mon masque sur mes oreilles et ajuste mon micro sur le côté de ma vie, et lance le jeu en mode Online. Longtemps je me suis tâtée à ouvrir une chaîne Twitch, ne serait-ce que pour partager mon univers, rencontrer de nouvelles têtes et, pourquoi pas, prendre un peu plus confiance en moi. Quand je vois les streamers de mon enfance et la communauté qu’ils se sont créées, parfois je les envies. Mais je n’ai jamais osé sauter le pas, restant la vieweuse silencieuse qui observe sans laisser ni j’aime ni commentaires. Un p’tit fantôme qui ne fait que passer...

Le jeu se lance enfin, je me connecte et garde mon micro ouvert au cas où je croiserais des gens. J’incarne “ Hell Blake ” , une sulfureuse voleuse qui joue de ses charmes pour détrousser tous ceux qui aurait le malheur de croiser sa route. Pas peu fière de mon personnage, je l’ai baptisée à la base d’un jeu de mot avec mon vrai prénom : Eve, qui veux dire la vie . Je voulais me créer un opposé, quelqu’un de plus sombre, déloyal, menteur et tricheur. Quoi de plus contradictoire à la vie que l’enfer...
La belle Hell est grande et élancée, de longs cheveux noirs et armée jusqu’aux dents. Sa maîtrise des armes est le reflet de longues heures à jouer et parfaire mes connaissances, j’ai un petit niveau et je sais me faire discrète. Une véritable brise dans la nuit qui vous fait les poches même quand vous avez les yeux ouverts. Vêtue d’un ensemble suffisamment sombre pour ne pas attirer les regards, j’ai soigneusement choisi tous mes accessoires pour avoir un max de skills. Rien n'est laissé au hasard...
Et on est partis...

Le jeu est relativement calme ce soir, d’habitude je croise toujours des gamins qui braillent dans les micros et qui n’ont aucun respect pour autrui.
Je fais mon petit bonhomme de chemin en chantonnant, préférant subtiliser un cheval que j’abandonnerais pour sauver ma peau que d’en posséder un à moi. Je marche du coup vers une petite ferme et, une fois m’être assurée qu’elle était bien abandonnée, je pénètre à l’intérieur et vole tout ce qui peut être voler. J’en profite aussi pour boire et manger sans me priver.

« J'ai un mauvais pressentiment, les gars. Y’a quelque chose qui cloche ici. » Une voix. Je me tétanise et retiens mon souffle, les doigts levées sur les boutons de ma manette, comme si j’étais réellement en danger. Après une éternité, je fais en sorte que Hell se mette accroupis et rampe sur le sol pour se mettre à couvert le plus silencieusement possible. « Putain... » je chuchote sans que mes lèvres ne bougent, sur le qui-vive. Il n’y aurait pas dû y avoir quelqu’un, c’était la planque parfaite. J’ai été négligente, je n’ai pas suffisamment surveillé mes arrières et me voilà prise au piège, tel un lapin pris dans la cage au loup. Je fronce le nez de frustration et, toujours en retenant mon souffle pour ne pas alerter l’autre joueur de ma présence à travers mon micro, je me glisse derrière la vitre brisée du petit cabanon.

Un homme me tourne le dos et semble attendre quelque chose. Il parle tout seul ? Un streamer... C’est ma chance. Il doit avoir les poches pleines et la tête ailleurs. Trop occupé à discuter avec sa communauté pour surveiller son derrière. Aussi silencieuse que la mort, j’arme mon holster et le vise à travers le carreau brisé qui me donne un angle de tire parfait. J’inspire... j’expire...

BANG

Headshot. Du premier coup. Comme d’habitude.
Pas le temps de fêter ma victoire, il va revenir à la vie et je n’aurais pas le temps de le dépouiller.
Je sors de petite cabane, toujours accroupis, et me planque derrière des attelages où devrais se tenir des chevaux. J’attends qu’il revienne, prête à faire main basse e et, potentiellement, l’humilier devant ses viewers.

« Inutile de me chercher, tu ne me trouveras pas. » je lance suffisamment fort pour qu’il m’entende une fois revenue à la vie. Intelligemment planquée dans son angle mort, je prends soin à y rester à chaque fois qu’il tenterait de bouger pour me retrouver. Même ma voix au lointain ne suffirait pas à lui donner ma position. « Tu ferais mieux de te rendre. Donne-moi tout ce que tu as, ainsi que tes armes. Et peut-être que je ne t’infligerais pas une déculottée de plus devant tes fans. » un sourire narquois se dessine dans ma voix. Quel plaisir de le sentir à ma merci... je pense que je devrais jouer plus souvent à ce jeu.

WildDreamer

Far-West Rules @Eve Palmyre ft. SeanSean était affalé dans son fauteuil, abasourdi. Il entendait encore le bruit assourdissant du coup de feu, amplifié par le silence tout aussi lourd de l'écran de chargement. Ca alors ! Si je m'attendais à ça les gars. Quelqu'un l'a vu ? Sur son écran secondaire où les commentaires de sa communauté de stream déferlaient à toute vitesse, certains se moquaient gentiment de sa défaite, d’autres spéculaient déjà sur la manière dont il pourrait riposter. Mais au fond de lui, Sean savait que cette partie allait être différente. Il n'avait pas seulement été tué. Il avait été piégé, humilié, avec une maîtrise qui le laissait perplexe. Dans le dos, qui plus est. Et devant des milliers de viewers. Impossible pour lui de laisser passer cet affront. Le cow-boy qui s'était joué de lui le regretterait amèrement.

Old Man Gamer réapparu sur une colline voisine, non loin de la fameuse grange, temple de son déshonneur. Sean se tapota les joues pour se concentrer et son personnage enfourcha aussitôt son cheval qui s'élança au galop, son cavalier couché sur sa crinière. On prend les mêmes et on recommence. Let's go ! Aveuglé par la soif de vengeance, il fonça tête baissée dans la grange. Evidemment, il n'y trouva personne. Avant même de prendre la décision de faire demi-tour, à la recherche de son bourreau, la voix narquoise de Hell Blake résonna dans son casque. "Inutile de me chercher, tu ne me trouveras pas." Ainsi donc il avait affaire à une femme. Une femme qui avait l'air de prendre grand plaisir à l'humilier, visiblement.

Dans les commentaires, les railleries allaient bon train: Ahahah, tu t'es fait headshoté par une fille, la honte, Ben dis donc, il s'est ramolli papy gamer ! Si même une fille peut le buter aussi facilement... Même s'il avait été vexé de se faire avoir ainsi, comme un noob, disons-le, et qu'il n'avait que pour seule volonté de se venger, il ne pouvait tolérer ce genre de sexisme sur sa propre chaîne. Hé les gars ! Et les filles ! Qu'on soit bien clair : je ne tolèrerai aucune remarque sexiste ou n'importe quel autre discrimination sur cette chaîne, compris ? Je n'hésiterais pas à bannir si je revois d'autres commentaires de ce genre ! Pour en avoir été victime étant enfant, à cause de son introversion et son incapacité à se faire des amis, il souhaitait aujourd'hui combattre les discriminations sous toutes leurs formes.

Il se reconcentra immédiatement sur sa partie : Me rendre ? Tu m'as bien regarder ? J'ai une tête à me rendre ? Sors de ta cachette tout de suite, si t'as du cran. Se cacher, c'est pour les faibles ! Allez, viens ! Tu parles beaucoup mais agi peu ! Il bougeait le joystick de la caméra dans tous les sens, mais aucune trace de la mécréante. Visiblement, elle n'avait pas l'intention de le confronter en duel et préférait la jouer à la sournoise… L'oreille tendue, il guettait le moindre son de ses déplacements, mais soit elle se déplacer à la manière d'un chat, ou alors elle le regardait immobile de sa cachette, la joueuse se marrant derrière son écran. Un sentiment d'impuissance le gagnait à cause de son incapacité à la débusquer. Il fila à couvert et lança alors tous les bâtons de dynamite et cocktail molotov de sa sacoche dans toutes les directions, dans l'espoir de la toucher ou au minimum la faire sortir de sa cachette et la cueillir avec son fusil à pompe.

Mais où est-elle, bon sang ? demanda t-il tout haut, oubliant que son micro était ouvert… Soudain, il entendit un bruit mais avant même qu'il ait le temps de se retourner, il était déjà mort… Une seconde fois.

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Quand je joue, je suis une autre personne.
Plus confiante, plus mutine. J’ai le premier rôle dans cette univers parallèle et ça me colle à la peau, jouant de mes charmes pour parvenir à mes fins. Comme si Hell Blake étais le symbiote Venom et moi la pauvre petite araignée du quartier. Quand je suis elle ou qu’elle est moi, Eve n’existe plus. Et j’ai honte d’avouer que ça me plaît. J’aimerais parfois être moins désolée de vivre, plus dans l’affrontement et le scandale. Comme Hell Blake qui lorgne sa victime d’un air satisfait. Si elle était l’héroïne d’un Western, elle soufflerait probablement sur son canon fumant avec dédain pour signer son meurtre sanglant. Quelle bad bitch...

Avant qu’il ne respawn, je quitte à la hâte le cabanon de la ferme pour me trouver un endroit plus sûr pour me cacher. Un joueur plus malin se serait déjà empressé de quitter le secteur sans se retourner, préférant fuir que de confronter à nouveau sa victime. Mais c’est plus fort que moi, j’ai les yeux plus gros que le ventre et je ne veux pas passer un côté d’un stuff conséquent. Au vu de l’allure du streamer, j’ai de quoi renflouer les caisses et m’offrir de nouveau skin avec plus de mana. Plus et toujours plus, devenir le plus fort et le plus riche, quitte à faire des choix qu’on ne ferait certainement pas dans la vraie vie.

Une fois certaine que le temps de respawn est écoulé, je me fais la plus discrète possible, osant à peine respirer dans mon micro-casque. Il n’est pas de première génération, il est même carrément vieux disons les termes, et j’ai déjà faillis m’avoir pas mal de fois par sa faute. Discrète comme une chatte dans la nuit mais parfois trop bruyante à cause du stress qui me fait haleter. Je me force d’ailleurs à retenir ma respiration au moment où je vois le malheureux Old man gamer revenir au galop, certainement assoiffé de vengeance. Son assurance est belle à voir, je souris d’un air narquois en l’écoutant parler à sa communauté. Nul doute qu’il a capté que j’étais une femme sans même me voir, j’ai une voix particulièrement féminine donc impossible de faire semblant. Je suis tentée de mettre son stream en fond pour avoir une idée de qui me fait face, mais je refuse de faire du back seat. Mais ses propos sur les femmes pour désamorcer des remarques sexistes me touchent, si je n’étais pas autant déterminée à le dépouiller, je l’épargnerais presque pour le remercier de ne pas être un gros macho prétentieux comme on en croise encore trop. Oui, je suis une femme. Mais j’ai peut-être un meilleur niveau que certains gros streamers qui peuplent la plateforme, et je vais le prouver à nouveau...

‭« Tu as vraiment la tête d’avoir un serpent dans ta botte, cowboy... » je ricane comme une petite fille en chantonnant, n’ayant que faire de ses propos sur ma lâcheté. Son but c’est de me pousser à bout pour que je me dévoile, mais j’ai deux longueurs d’avance sur lui et il ne sait pas à qui il a à faire. Il me le prouve encore une fois en vidant ses munitions sans réfléchir dans l’espoir de me débusquer. Profitant du bruit et de ses mouvements de caméra décrivant son impatience, je profite de l’opportunité pour sauter sur une caisse et me hisser sur une espèce de petit balcon/fenêtre au niveau de la grange. De là, j’ai une vue imprenable sur son coup de folie et son désespoir, riant aux éclats dans mon micro comme une petite fille qui jouerais à la marelle. Mon plan fonctionne à merveille, il craque, se demande où je suis et si j’ai réellement existé. Jubilant, je tire et voilà, un headshot parfait. Je descends de mon perchoir en fredonnant une petite comptine pour enfant, me plaçant pile là où son corps inerte disparaît pour respawn un peu plus loin. Finit de jouer maintenant...

‭« Alors Clint... magnanime je te propose un marché : tu me donnes ton cheval et la moitié de tes ressources, et je veux bien te laisser la vie sauve. » je fais les cents pas et tourne sur moi-même, ma voix trahissant mon sourire victorieux. Je suis à découvert mais qu’importe, il serait bien bête de m’exécuter maintenant sans vergogne. Ce serait trop facile, une victoire amère face à autant d’humiliation devant sa communauté. ‭« Sinon... eh bien.. Tu n’as pas vraiment le choix. » pour appuyer mes propos, je braque mon arme sur lui.

WildDreamer

Far-West Rules @Eve Palmyre ft. SeanQuand je joue, je deviens Old Man Gamer. Exit Sean, exit l'introversion maladive, exit tous mes démons qui m'empêchent de vivre normalement en société. Mais ce soir, je ne suis plus un simple joueur de RDR. Je suis la proie. Deux fois qu’elle m’a eu, cette Hell Blake, et ça commence à me rendre fou. Elle m’humilie devant mes abonnés, se fout de ma gueule, et je sens la frustration monter en moi, une envie de vengeance brûlante. Je n’aime pas perdre, et encore moins me faire ridiculiser. Je me dois de réagir. Je ne peux pas laisser son effronterie impunie. Néanmoins, je reconnais qu'elle est douée. Aussi discrète qu'une louve en chasse, elle a fait de moi son défouloir et je ne peux pas laisser passer ça.

J’ai respawn un peu plus loin, hors de portée immédiate, comme toujours, mais je sais que ce n’est qu’une question de temps avant de recroiser son chemin. De toute façon, les retrouvailles sont inévitables car je compte bien y retourner, tête baissée. Elle doit penser que je vais craquer, que je vais laisser tomber, mais elle ne sait pas à qui elle a affaire. J’ai traversé pire que ça, j’ai roulé ma bosse dans des centaines de jeux, subi des défaites cuisantes, et pourtant, je suis toujours là. Chaque défaite n’est qu’un pas de plus vers la revanche. Je ne peux m'avouer vaincu sans lutter. Pas devant mes abonnés. Ni pour ma fierté personnel. Non par parce que c'est une femme (c'est bien le cadet de mes soucis), mais parce qu'elle cherche à m'humilier et qu'elle y prend goût.

Je l’imagine en train de fanfaronner, de se croire déjà victorieuse, et ça me donne encore plus envie de lui montrer à quel point elle se trompe. Alors que je me rapproche de sa position, je ralentis. Cette fois-ci, pas question de me précipiter. C'est ce qui m'a fait défaut la seconde fois. J’observe donc chaque recoin, chaque détail du paysage, en écoutant attentivement les bruits de la nature et, peut-être, emportée par sa confiance, ceux qu’elle pourrait accidentellement faire. Mais cette fois-ci, pleine de confiance, elle m'attend, debout, au pied de la grange. Elle est tellement sûre d'elle et de son talent qu'elle ne prend pas la peine de se cacher. Et honnêtement, je dois dire que j'adore ça. C'est un défi que je suis prêt à relever. C'en est devenue une affaire personnelle.

Et là, je l’entends, sa voix, provocatrice, encore une fois. Alors Clint… magnanime, je te propose un marché : tu me donnes ton cheval et la moitié de tes ressources, et je veux bien te laisser la vie sauve. Sinon… eh bien... Tu n’as pas vraiment le choix. Son ton est suffisant, presque moqueur. Forte de son avantage psychologique, elle est à découvert, marchant comme une reine sur un champ de bataille imaginaire. Vous avez vu Deadpool 3 ? Vous voyez le moment où Lady Deadpool s'avance d'une démarche ultra féminine pour en découdre avec le Mercenaire à grande bouche ? Si vous visualisez cette scène alors vous avez une idée de la scène qui est en train de se dérouler in game. Elle me menace, me pointe son arme dessus, sûre de sa supériorité.

Sérieux, les gars, vous avez déjà vu un personnage aussi badass que cette fille ? Puis je m'adresse à ma némésis: T’es drôle, gamine. C'est bien. Continue ton p'tit numéro. Maintenant, c'est à mon tour de jouer. Toujours sur ma monture, je m'élance au galop vers la droite, pour contourner la maison des fermiers. Mais au lieu de réapparaitre de l'autre côté de la maison, comme elle pourrait s'y attendre, je stoppe net mon galop, mets pied-à-terre et ordonne à mon cheval de fuir vers l'endroit où se tenait la cowgirl. Comptant sur l'effet de surprise, je ne perds pas une seconde et continue ma route en courant vers la grange. Elle me tourne maintenant le dos et je me cache derrière une botte de foin et ouvre la roue des armes. Je sélectionne le lasso, le fait tournoyer au-dessus de ma tête et le lance en direction de mon ennemie. Ouais, je sais, c'est pas cool d'attaquer dans le dos… Mais ce n'est guère différent que d'attaquer par surprise, n'est-ce pas?

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Quand je joue à Red Dead Redemption Online, je ne suis plus moi-même. Je deviens Hell Blake, une tireuse redoutable, silencieuse comme la nuit et aussi mortelle qu’une vipère. Deux fois, je l’ai eu. Old Man Gamer, comme il aime se faire appeler, est tombé dans mon piège, et à chaque fois, j’ai savouré sa défaite comme une proie prise dans mes griffes. Et ce soir, je le sens, il est en colère, frustré, sur le fil du rasoir. Je l’imagine, rongé par la rage, prêt à tout pour reprendre l’avantage. Mais moi, je suis prête. C’est toujours là que je suis la plus dangereuse, quand mes adversaires pensent qu’ils peuvent inverser la tendance.

Alors que je l'attends, immobile, mon fusil dans les mains, je souris sous mon chapeau. Il doit penser que je suis trop confiante, que je me repose sur mes lauriers. Mais il ne sait pas que cette assurance fait partie du jeu, que chaque geste est calculé. Je le vois galoper vers la droite, contournant la maison des fermiers. Vraiment ? Il pense pouvoir me surprendre avec une manœuvre aussi évidente ? Je garde mon arme braquée, prête à tirer au moment où il resurgira. Mais les secondes passent, et rien. Le silence se fait lourd, oppressant.

Puis je comprends. Il a abandonné sa monture. Un léger sourire étire mes lèvres. Il tente quelque chose de différent. Bien, enfin un peu de défi. Il pense pouvoir me prendre par surprise, mais il a oublié une règle essentielle dans ce monde : c’est toujours la chasseuse qui dicte les règles. Je sens sa présence, pas loin, probablement caché derrière un obstacle, à attendre le bon moment pour attaquer. Un souffle de vent me fait frissonner alors que je ressers ma prise sur la crosse de mon arme.

Et là, sans prévenir, je sens le lasso qui m’attrape en pleine course. Sur le coup, je me fige. Un piège. Le choc m’ébranle, mais seulement un instant. Il pense m’avoir avec une manœuvre aussi lâche ? C’est mignon. Mais dans ce jeu, il n’y a pas de place pour l’honneur. L’imprévisible, l’audace, c’est ce qui fait la différence. Je me débats pour me libérer, et dans la seconde qui suit, une idée me traverse l’esprit. S’il veut vraiment jouer à ce jeu, il va regretter de m’avoir sous-estimée.

Je me tourne légèrement, à peine, juste pour lui donner une fraction de seconde d’espoir. Qu’il pense avoir gagné. Qu’il pense que tout est fini. Mais Sean, il ne sait pas encore à quel point je suis dangereuse. Parce que moi, Hell Blake, je ne me rends jamais.

Quand je me débats dans ce lasso, un rire sarcastique m’échappe. C'est presque mignon qu'il pense m’avoir piégée avec une tactique aussi prévisible. Je me redresse autant que possible, mes mouvements limités par la corde qui m’entrave. Le soleil couchant de Red Dead projette des ombres allongées, ajoutant à l’intensité du moment.

Je lance une provocation, ma voix pleine de défi, résonnant dans le vide du désert numérique :

« Sérieux, Old Man ? Tu pensais vraiment que ça allait suffire pour m’arrêter ? »

Je sens sa présence, sûrement tout près, en train de se délecter de la situation. Il pense avoir l’avantage, me tenir enfin. Mais je ne suis pas du genre à m'avouer vaincue si facilement. Même prise au piège, je garde le contrôle de ce jeu.

« Allez, fais-moi plaisir, termine ton petit coup... Mais souviens-toi de ça : une fois que tu me relâcheras, tu n’auras plus aucune chance. »
Je m'agite un peu dans mes liens, mais je sais très bien que ce lasso ne se brisera pas d'un coup de couteau magique. Je suis coincée, du moins pour l’instant. Le silence s’installe, le monde autour de nous semble figé. Il doit hésiter, se demandant quoi faire ensuite. Ça me fait sourire, parce que je sais que ce moment, cette hésitation, pourrait tout changer.

Mon personnage est toujours attaché, mais mon esprit est en ébullition. Je réfléchis déjà à mon prochain coup. Alors je continue, parce que la psychologie compte autant que les armes dans ce jeu.

« Mon pauvre Old man… T’as peut-être gagné cette manche, mais tu sais très bien que je reviendrai. Et quand je le ferai, crois-moi, ce sera bien pire. »

Je laisse mes mots flotter dans l’air, même si je sais que je suis immobilisée. La bataille n’est pas terminée, loin de là. Je suis Hell Blake, et si je dois attendre mon moment, je le ferai. Parce qu’ici, dans cet univers impitoyable, tout est une question de patience.

WildDreamer

Far-West Rules @Eve Palmyre ft. SeanHell Blake… Cette femme porte bien son nom. Elle me fait vivre un calvaire, un enfer. Elle se joue de mon personnage, se délecte de mon impuissance face à ses coups bas et sa perversité. C'est pour cela que je décide de passer à l'offensive, de la surprendre. Elle ne doit pas croire que je suis à sa merci et encore moins que je vais rendre les armes sans me battre. Maintenant à ma merci, saucissonnée dans mon lasso, je me demande comment je vais pouvoir la tuer. Je pourrais remonter le lasso et lui faire sauter la cervelle avec un fusil à pompe. Je pourrais la poignarder sur place, en plein cœur, ou alors lui ouvrir le ventre et laisser les vautours la tuer à petit feu…

Cette dernière idée sonne comme une mélodie doucereuse à mes oreilles. Mais nous sommes des cow-boys, pas des vikings. Nous n'avons peut-être pas de code d'honneur, mais nous ne sommes pas non plus des vikings. Je ne dois pas oublier également qu'il y a des enfants qui regardent mon live et qui pourraient être choqué par de telles images. Hell Blake… Cette femme, comme une démone, m’a tenu en haleine trop longtemps. Mais maintenant, c'est à moi d'avoir le dernier mot. Je la regarde, toujours enroulée dans les cordes de mon lasso. Son regard de défiance n'a plus rien de menaçant. C’est mon tour de jouer, et cette pensée me remplit d’une satisfaction que je n’avais jamais imaginée.

Ses paroles, en revanche, sont toujours railleuses et percutantes. Elle sait manier les mots et elle m'agace au plus haut point. Même ficelée ainsi, elle trouve toujours les mots pour me titiller. A ses paroles, je laisse un rire sombre échapper de mes lèvres. Regarde t-elle le stream ? Peut-être. J'espère. Cela faisait longtemps que j'étais à la recherche d'un adversaire de ce calibre et il fallait avouer qu'elle se montrer à la hauteur de mes attentes. Mes viewers ont l'air de se délecter de la situation et leurs avis sont mitigés dans la section commentaire. Certains veulent que je l'abatte sur place, de la manière la plus gore qui soit, d'autres voudraient que je l'épargne, pour la beauté du geste. Pour moi, cette issue n'est pas une option.

Mon personnage, un cowboy impitoyable, tourne autour d'elle lentement, traînant ses bottes dans la poussière. Hell Blake est à ma merci, et je me délecte de chaque instant. C’est ce moment-là, ce pouvoir que je tiens entre mes mains, qui donne tout son sens à la chasse. Elle est tellement confiante et certaine de sa supériorité que c'est un plaisir de la tenir ainsi au bout de ma corde. Puis me vint une idée géniale. Je compte la ligoter, la charger sur mon cheval et l'emmener sur une voie de chemin de fer. Ne restera plus qu'à attendre le train. L'avantage, c'est que j'aurai tout le temps de voir la peur et l'abattement dans ses yeux quand elle verra le train s'approcher d'elle à toute allure. T'es une causante toi hein ? Même ligotée et sans solution, tu ne peux t'empêcher de provoquer hein ? Mais tu as de la chance, je suis de bonne humeur. Allez viens, il est temps pour toi d'amorcer ton dernier voyage.

Ma voix, basse et rauque, résonne à travers le microphone. Je m'adresse autant à elle qu'à mes spectateurs, mon ton chargé d'une satisfaction froide et calculée. Avec une habileté presque machinale, gagnée par ces années à arpenter cette gigantesque map, je charge Hell Blake sur mon cheval. Le chat explose à nouveau, certains spectateurs devinant déjà la scène qui va suivre. Je me dirige alors vers la voie ferrée la plus proche, mon couteau accroché à la ceinture, à portée de main, le soleil orange entamant sa descente à l'horizon, peignant le ciel de teintes rougeâtres, comme si le jeu même anticipait le bain de sang à venir. A cet instant, je ne suis sûr que d'une seule chose : je prends énormément de plaisir dans ce duel acharné, et j'espère qu'Hell Blake aussi. Car ne l'oublions pas, ceci est avant tout un jeu, destiné à tous nous divertir.

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Je le laisse parler, s’enfoncer dans son petit monologue de vainqueur, persuadé qu’il tient déjà sa victoire entre les mains. Mais ce qu’il ne réalise pas, c’est que ce jeu n’est jamais terminé tant que je suis encore dans la partie. Il a peut-être réussi à me ligoter avec son foutu lasso, mais il va vite comprendre que ça ne va pas durer. Pas question que je me laisse écraser par un train sans me battre jusqu’à la dernière seconde.

Je m’agite légèrement sur le dos de son cheval, testant les limites du cordage, même si je sais pertinemment qu’il n’y a pas d’option pour m’en défaire facilement. Ces fichues mécaniques du jeu me laissent peu de marge de manœuvre… mais dans un online comme celui-ci, ce n’est jamais qu’une question de timing et de stratégie. L’évasion viendra, à condition de bien jouer mes cartes.

Je sais que d’autres joueurs peuvent surgir à tout moment. Des alliés potentiels, ou même des ennemis en chasse, tout est possible ici. Je lance un regard rapide sur la carte, espérant y voir un point de repère ou, mieux encore, un signe de vie. Si je peux attirer l’attention de quelqu’un… ou si je peux retarder ses plans juste assez longtemps pour que le train ne soit plus une option, je pourrais avoir une ouverture.

Entre deux soubresauts de la monture, un rire m’échappe, franc et provocateur. Il résonne dans le micro, avec ce ton moqueur que je sais si bien utiliser pour l’agacer. « Alors, c’est ça ton grand final, hein ? Me balancer sur une voie ferrée ? Pas très original, cowboy. » Mes mots sont choisis avec soin, pas seulement pour le piquer, mais aussi pour distraire ses spectateurs. Parce qu’il y a toujours un moyen de s’en sortir. Et si je ne peux pas le faire physiquement, je vais le faire mentalement. Ce n’est qu’une question de temps avant que ses viewers se lassent de cette mise en scène et réclament du mouvement. Et quand son attention se relâchera, je serai prête.

Je calcule le terrain, observant les moindres détails. Peut-être que je ne peux pas me libérer du lasso tout de suite, mais je peux le pousser à agir vite, à précipiter ses gestes. Et c’est là qu’il fera une erreur. La patience est une arme redoutable dans un jeu comme celui-ci. Mes doigts restent prêts, posés sur les touches, en attente de l'ouverture.

Le ciel commence à s’assombrir, et l’ombre du train s’étend au loin. Il s’arrête, descendant de sa monture, prêt à me lier aux rails comme il l’a sûrement rêvé depuis le début. Mais dans ce moment de calme, quelque chose change. Une notification apparaît en haut de l’écran : un autre joueur s’approche. Un sourire étire mes lèvres. C’est exactement ce dont j'avais besoin.

« Eh, tu entends ça ? » Je lance la phrase dans le vide, sachant qu’il n’a peut-être pas vu la notification. « T’es sûr de contrôler la situation ? » Je me prépare à tout, mes doigts parcourant mentalement chaque option possible. Si ce nouveau joueur décide d’intervenir, tout pourrait basculer en un instant. Et je suis prête à tirer profit du chaos.

Il traîne ses bottes dans la poussière, mais je sens qu’il n’est plus aussi sûr de lui qu’au début. Moi, je sais déjà que quelque chose va se passer. Ce train peut très bien devenir mon échappatoire, mais il pourrait aussi l'emporter avec moi.

Puis, un coup de feu éclate dans l'air. Pas dirigé vers nous, mais suffisamment proche pour attirer l’attention. Le son résonne dans la vallée, et je vois ses épaules se raidir. Je profite de cette hésitation pour tourner la tête en direction du bruit. Là, sur une crête à quelques centaines de mètres, je distingue une silhouette à cheval. Un autre joueur. Un allié potentiel ? Ou peut-être simplement un autre prédateur cherchant à profiter de la situation ? Peu importe, c’est la distraction parfaite.

Son plan méticuleusement préparé commençant à s’effriter sous la pression. De mon côté, je suis prête à agir. Mes doigts sont tendus, prêts à réagir à la moindre ouverture.

L’autre joueur descend de sa monture, arme à la main, s’approchant de nous avec une assurance calculée. Le cheval soulève la poussière en piétinant le sol derrière lui. « On dirait que t’es plus seul maintenant. » Je lance ces mots avec un sourire en coin, mon regard naviguant entre lui et le nouveau venu. Le train approche, le sol vibre légèrement sous moi. Le timing est crucial. Il va devoir choisir : affronter ce nouvel adversaire ou en finir avec moi rapidement.

Le suspense est à son comble. Mes yeux restent fixés sur l’écran, le son du train qui résonne de plus en plus fort dans mes oreilles. Je sais que cette confrontation va basculer d’un moment à l’autre. Ligotée ou non, je suis loin d’être hors-jeu. Parce que dans ce jeu, tout peut changer en une fraction de seconde.

Et j’ai bien l’intention de profiter de chaque opportunité qui se présentera.

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Far-West Rules @Eve Palmyre ft. SeanLe vent des plaines souffle dans la tignasse ébouriffé de mon personnage. Je peux presque sentir moi-même cette sensation grisante des muscles puissants de ma monture qui roulent sous mes cuisses, telle une machine bien huilée. Il emmene Hell Blake tout droit vers sa destination finale, et elle l'a bien cherchée. Elle avait été une adversaire redoutable et le plaisir que me procurerait sa mort serait à la hauteur de sa malice et des coups bas dont j'ai été la victime. Cette dernière est saucissonnée et chargée sur la croupe de "Freaking Rollins" et j'ai le pouvoir sur elle. Malheureusement, cela se compliquerait sûrement dans les minutes qui allait suivre car un troisième protagoniste pointe le bout de son nez.

Se dressant au sommet de la colline, droit comme un "I" sur son cheval, un nouveau joueur se tient devant nous. Il est loin mais je peux distinguer la longueur de l'arme qu'il tient dans sa main. Dans mon micro, j'adresse un message à ce nouveau pion sur l'échiquier : Hé l'nouveau ! J'sais pas ce que tu fous là, mais passe ton chemin. Cette histoire ne te concerne en rien et tu serais bien avisé d'aller chasser ailleurs… Mais comme je le redoutais, ce nouveau cow-boy n'avait pas l'intention de rebrousser chemin et comptait bien venir mettre son grain de sel dans cette histoire. Pour appuyer sa volonté de rester, il fait retentir un coup de feu dans les airs, ôtant tout doute quant à ses intentions hostiles.

Bon, puisqu'il en est ainsi, soit. Réglons ça vite fait, bien fait. J'ouvre la roue des armes et m'empare de mes jumelles. J'y plonge mes deux yeux et ce que j'y vois me glace le sang. Celui que j'ai pris pour un cow-boy est en réalité une cow-girl. L'œil collé sur la lunette de son sniper, je n'ai le temps que d'entendre le coup de feu, sec, cinglant, résonnant entre les collines et les arbres de la forêt attenante. Putain de solidarité féminine ! Une balle dans la tête, Old Man Gamer tombe de son destrier, son corps lourd s'écroulant sur le sol, subissant une nouvelle fois l'humiliation de l'écran noir.

De rage, je pose ma manette et mon casque. Sur le chat, mes viewers sont plus excités que jamais et réclament plus de sang. Je me frotte les yeux et respire un bon coup. Quand je les ouvre de nouveau, un large sourire fend mon visage. Non seulement j'ai rencontré une adversaire coriace, mais j'allais maintenant devoir faire face à une coalition féminine. Comme si une seule Hell Blake n'était pas suffisant… Comme trop souvent aujourd'hui, je respawn plus loin et j'appelle une nouvelle fois mon cheval. Tête baissée - visiblement je n'apprends pas de mes erreurs, la rage aveuglant mon jugement, je retourne sur les lieux du crime, ne sachant à quoi m'attendre.

Mon cheval arrive au galop, soulevant des nuages de poussière derrière lui. Je grimpe en selle et m’élance à pleine vitesse vers l'endroit où tout s'est effondré. Mes pensées tourbillonnent, le goût amer de la défaite collé à ma langue. Mais c’est aussi cette montée d’adrénaline qui me rappelle pourquoi je joue. Le challenge, l’inattendu, les rivalités qui se forgent en plein désert. Le paysage défile sous mes yeux, et bientôt, je distingue la colline. Le corps de mon ancien moi, là où j’ai été abattu, gît encore au sol. Mais aucun signe des deux femmes qui m'ont donné tant de fil à retordre. Pas de Hell Blake, pas de tireuse. Elles sont sûrement là, quelque part, à ricaner de moi.

Ben alors, les filles ? Qu'est-ce que vous mijotez encore ? Allez, montrez-vous qu'on règle ça à la loyal. Vous êtes deux, je suis seul. Vous trouvez pas le match un peu inéquitable ? Si on réglait ça autrement ?

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Le vent frais des plaines fouettait mon visage, une douce sensation qui contrastait avec la panique qui m'étreignait. Attachée aux rails du train, je pouvais presque entendre le tonnerre lointain des roues approchant. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Mon esprit tourbillonnait alors que je réalisais la gravité de ma situation. Old Man Gamer avait toujours été un adversaire rusé, mais là, il était allé trop loin.

Des bruits de sabots résonnaient au loin, me rappelant que le temps pressait. Il va revenir. Je dois sortir d'ici. Je tirai sur mes liens, mais ils étaient bien trop serrés. Mon cœur battait la chamade, l’adrénaline me parcourant comme un courant électrique. C'est alors qu'une silhouette se profila à l'horizon, une autre cow-girl qui galopait à toute vitesse, ses cheveux flottant derrière elle comme des flammes. Elle était là, comme un rayon de soleil au milieu de la tempête.

« Accroche-toi, je vais te libérer ! » hurla-t-elle en s'approchant. Mon cœur se serra de soulagement. Enfin ! Quelqu'un est là pour m'aider. Je voyais dans son regard la détermination qui se mêlait à une audace rare. Elle ne venait pas juste pour regarder ; elle était là pour agir.

Les cordes se relâchèrent soudain, et je me libérai des rails, me levant d'un bond. J'étais encore un peu désorientée, mais l'énergie de ma sauveuse m'aida à retrouver mes esprits. « Merci ! »lâchai-je, mais il n'y avait pas de temps à perdre. Old Man Gamer ne tarderait pas à revenir, et il allait vouloir se venger.

Je me tournai vers ma nouvelle alliée. « On doit se préparer. Il ne sera pas content d'apprendre que je suis encore debout. Suis-moi, on doit trouver un bon point de tir. » Mes pensées tourbillonnaient ; je savais que le combat qui nous attendait serait difficile, mais il était temps de montrer à Old Man Gamer qu'il ne pouvait pas me traiter comme une proie.

Nous avançâmes prudemment vers une colline, une position avantageuse pour surveiller la zone. Il faut que je garde mon calme, me dis-je en prenant une profonde inspiration. Je sortis mon revolver, vérifiant la chambre. La douceur du métal dans ma main me rassurait, me rappelant que j'étais là pour me battre.

Je jetai un coup d'œil vers ma partenaire. « Quand il reviendra, je vais le distraire. Toi, reste cachée et prépare-toi à tirer. Je suis sûre qu'il ne s'attend pas à ça. »

À peine avais-je terminé ma phrase que j'entendis le bruit des sabots, Old Man Gamer revenait, imperturbable. Une colère froide s'installa en moi. Je devais agir rapidement. Je ne vais pas le laisser gagner encore une fois. Je me penchai légèrement en arrière, cachée par les buissons, ma respiration se faisant plus lente, plus calculée.

D'un geste rapide, je m'élançai vers le chemin principal, levant mon revolver et pointant droit vers lui. « Tu pensais vraiment que j’allais me laisser abattre si facilement ? » lançai-je d'une voix forte, la détermination frappant comme un coup de feu. L’adrénaline pulsait à mes tempes alors que je m’apprêtais à faire feu. Si je le touche, cela pourrait changer la donne.

Le bruit des sabots se rapprochait, et je me concentrai sur ma cible. Le goût amer de la peur s'estompa, remplacé par l'excitation d'un défi à relever. Un pas à la fois, Hell. Tu es prête à te battre. Fais-le pour toi. Je déglutis, ma main serrant fermement la crosse de mon revolver.

Je respirai profondément, prêt à tirer, mais en attendant, j'ajoutai d'une voix provocante : « Qu'est-ce que tu attends, Old Man ? Tu es là pour jouer ou juste pour faire le clown ? »Mon cœur battait la chamade, le moment de vérité approchait.

À cet instant, je savais que le combat ne faisait que commencer, et je n'allais pas reculer.

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Far-West Rules @Eve Palmyre ft. SeanMon cheval galope à sabots rompus vers ma cible. Oui, dans ces cas-là, on peut parler de cible. D'ailleurs, moi, Sean, quand je vois son personnage à la silhouette féminine et sensuelle se poster devant moi, je ne peux m'empêcher de visualiser une immense cible sur son front. Je ne suis qu'à une centaine de mètres quand Hell Blake apparaît de derrière un buisson, pointe le pistolet vers moi et ouvre le feu. De justesse, je me couche sur la crinière de Freaking Rollins et la balle atteint mon chapeau, qui s'envole plus loin. Hé ! Mon chapeau ! C'était le plus beau que j'avais ! Encore un méfait à rajouter à la liste, Blake ! J'arrive très vite à sa hauteur et mets pied à terre en face d'elle. Nous nous observons, nous jaugeons silencieusement.

C'est maintenant un duel de regards. Une main sur la crosse de mon revolver, je suis à l'affût du moindre de ses mouvements. Le moindre muscle qui se tend et je dégaine pour l'abattre. Froidement. De toute façon, ce n'est qu'un personnage virtuel. Ici, on peut respawn à volonté... Ses yeux plissés brillent d'une lueur malicieuse sous son chapeau noir. Elle sait ce qu'elle fait. Hell Blake, c'est pas le genre de fille à se laisser intimider. Elle a déjà trop de cadavres (et trois fois le mien) sur sa conscience pour flancher devant moi. Son sourire, mince et cruel, se dessine lentement sur son visage, comme si elle prenait plaisir à allonger ce moment de tension.

Le vent souffle doucement, soulevant des volutes de poussière entre nous, comme si même la nature retenait son souffle. Freaking Rollins, mon fidèle destrier, piétine nerveusement derrière moi, sentant l'imminence du danger. Mon cœur bat à tout rompre, mes mains sont moites sur ma manette, mais mon regard ne quitte pas celui de Blake. Ses doigts glissent lentement le long de la crosse de son revolver, un geste calculé, provocateur. Elle voulait me pousser à tirer le premier, me faire perdre mon sang-froid. Mais j'avais appris à être patient. Je n'avais plus vingt ans, et avec l'âge, on sait que la précipitation mène souvent à la tombe. Elle me lance une ultime provocation, à laquelle je ne réponds pas. Elle aime beaucoup parler, je préfère concentré, même si je dois admettre que je commence à apprécier ce petit jeu entre nous.

D’un geste fluide, presque imperceptible, elle fait mine de bouger. Mon cœur rate un battement. C’est le signal. Je pars dans la feinte et dégaine... Ecran gris. Whaaaaat ? Comment c'est possible ??? Elle n'a même pas dégainé ! Dans mon casque, j'entends un ricanement féminin...

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Je l’observe en silence, ou plutôt j’observe son absence. Mais je sais que ça ne va pas durer. D’ici quelques secondes, il va réapparaître, probablement un peu plus loin, prêt à revenir dans l’action. C’est ce que j’attends, après tout. C’est ce qu’on attend toutes les deux. Un petit jeu bien orchestré, et lui, il est notre jouet pour ce round.

« C’est dommage pour toi... » Mon ton est léger, presque chantant. « Tu t’es fait avoir par une simple balle, et même pas la mienne ! »

Je fais marcher mon personnage autour de la scène du crime, le bruit des pas résonnant doucement dans mon casque. Je pourrais en finir là, mais où serait le fun ? Non, je veux le pousser à répondre, à essayer de se rattraper. Mon personnage s’arrête près de son cheval qui tourne toujours en rond. Je lui caresse la crinière d’un geste nonchalant, provoquant, comme si je me préparais tranquillement à la suite.

Je continue à parler, mon but étant clair : le forcer à réagir, à sortir de son silence et à venir chercher sa revanche.

« Tu vas laisser ton fidèle destrier là tout seul ?» Je laisse échapper un petit rire, mes doigts jouant avec la gâchette de ma manette « Il commence à s’impatienter, tu sais. Je crois bien qu’il aimerait te voir revenir… et moi aussi, d’ailleurs. »

J’entends ma complice dans mon casque, un léger ricanement qui confirme qu’elle est encore là, prête à recommencer si besoin. C’était notre plan depuis le début : l’encercler, le piéger, et maintenant, on attend la suite. Je sais qu’il n’en restera pas là. Il est bien trop fier pour accepter une défaite aussi brutale, surtout avec deux joueuses contre lui.

Puis, alors que je sens qu’il va bientôt réapparaître, je me rapproche du lieu de sa mort virtuelle, là où son avatar a mordu la poussière. Je tourne lentement autour de cet endroit, traçant des cercles comme un prédateur autour de sa proie, et je lâche une autre pique, plus provocatrice encore.

« Allez, relève-toi. » Mon personnage se penche légèrement, comme pour observer l’endroit où il est tombé. « Je n’ai pas toute la soirée, et toi non plus. Ou bien tu vas te planquer et nous regarder te ridiculiser encore une fois ? »

Je sais que ça va le piquer au vif. Et là, je joue avec ses nerfs. Je veux qu’il revienne avec rage, prêt à tenter un coup désespéré pour récupérer un peu de son honneur perdu. Un duel où il pense avoir une chance, mais où je garde toujours l’avantage.

Mon personnage recule lentement, le regard toujours fixé sur la zone où Old man respawnera. Je laisse juste assez de place pour qu’il ait une ouverture, s’il ose réapparaître et tenter quelque chose. Je veux lui faire croire qu’il peut encore se rattraper, mais la vérité, c’est que j’ai toujours un coup d’avance.

« Alors, c’est quoi ton plan, cette fois ? » Je continue de parler dans mon micro, maintenant le suspense. « Tu vas venir, tirer encore, ou te faire descendre une quatrième fois ? Sérieusement, je commence à penser que t’aimes ça. »

Je ris doucement, mes doigts prêts à réagir au moindre signe de vie sur l’écran. Il va revenir, c’est sûr, et je compte bien savourer cet instant.

Mon personnage sort lentement son arme, une simple provocation visuelle. Je ne compte pas tirer tout de suite, pas avant de voir ce qu’il a en tête. Je lui laisse une ouverture, juste assez pour qu’il puisse tenter quelque chose. Je lève légèrement l’arme, sans pour autant viser, un geste calculé pour qu’il pense qu’il a une chance de me surprendre.

« Alors, tu te réveilles ou t’es encore en train de pleurer ton chapeau ? »

J’attends. L’instant est suspendu, comme si même la poussière dans le jeu retenait son souffle. Il ne va pas en rester là, c’est certain. Je le connais suffisamment pour savoir qu’il va revenir, que la revanche va arriver. Tout ce que je fais, c’est lui préparer le terrain pour qu’il ne puisse pas résister à l’appel du duel.

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Far-West Rules @Eve Palmyre ft. SeanJ'observe l'écran avec une concentration aiguisée, les doigts fermement posés sur les touches. La voix de Hell Blake, ma némésis, résonne encore dans mes oreilles, aussi claire que les cloches d'une église à l'aube. Elle se moque. Encore. Inlassablement. « Alors, tu te réveilles ou t’es encore en train de pleurer ton chapeau ? » Je souris malgré moi, un sourire empreint de satisfaction mais aussi d'une certaine résignation amusée. C’est exactement pour ces moments-là que je continue à jouer, que je reste là, chaque soir, face à l’écran, à batailler avec tous ces joueurs. La compétition, la rivalité, c’est ce qui rend tout ça vivant, ce qui me fait préferer le monde virtuelle au monde réel. Mais cette fois, elle est allée trop loin. Me narguer devant tout le serveur, c'est une chose. Ca fait partie du jeu. Mais me descendre dans le dos, c'est moche. Aaah, tu te sens puissante hein ? Mais à deux contre un, tu ne trouves pas que c'est un peu trop facile ? Légèrement inégal ?

La vengeance ne sera pas douce. Non non. Elle sera brutale. J'ai déjà une idée en tête et tout ce que je peux affirmer, c'est que le sang va couler ! Et cette fois-ci, ce ne sera pas le mien. Je réapparais dans un petit bosquet, suffisamment loin pour qu'elle ne me voie pas immédiatement. Elle est là, son avatar se pavanant nonchalamment près du cheval qui tourne en rond. Le bruit du vent dans les feuilles, les sabots du cheval qui martèlent doucement le sol… c'est un détail, mais ça contribue à l'atmosphère de tension. Tout dans ce jeu est pensé pour que chaque moment ait un goût de Far West. Un goût de revanche, nous faire ressentir "la loi du plus fort". Je l'observe en silence. Visiblement, elle m'attend de l'autre côté car je ne vois que son dos. Mais le hasard a fait que je respawn à l'opposé, à un endroit où je peux rester invisible pour préparer mon attaque. L'autre joueuse est à ses côtés, nonchalamment adossé à l'arbre derrière lequel elle sentait cachée quelques secondes plus tôt.

J’avance doucement, lentement, progressant de bosquet en bosquet. Je prends une grande inspiration. Mon cœur bat plus vite, je le sens, et ce n’est pas juste à cause de la pression. C’est l’anticipation, l’adrénaline qui monte. Ce n’est qu’un jeu, mais dans ce moment précis, tout devient plus réel. Il y a quelque chose de primal dans cette chasse. Son personnage marche lentement autour du lieu de ma dernière mort, probablement en train de me chercher du regard. Je pourrais l’abattre maintenant, d'une balle bien placée. Un tir de précision entre les omoplates. C’est tentant, mais ce serait trop facile. Non, je veux qu'elle sache que je suis là, qu’elle sente la menace. Qu’elle sente que je suis le prédateur, et elle la proie. Et puis mon fusil est resté dans la sacoche de mon cheval. La seule chose que j'ai sur moi, c'est mon petit révolver et... un bâton de dynamite !

Je reste accroupi derrière un rocher et je la regarde se déplacer avec une arrogance feinte (ou pas). Ses provocations continuent, un flot incessant de moqueries légères et stimulantes. Derrière mon rocher, je suis très proche des deux femmes. Je ne peux pas me permettre de simplement me décaler et les descendre toutes les deux. Je ne connais pas assez la seconde joueuse. Je ne sais pas en combien de temps elle réagit, et Hell Blake m'a déjà prouvé à maintes reprises qu'elle était vive et alerte. Si je descend l'autre en premier, Hell Blake aura tout le temps de me flinguer ensuite. Non, je dois attaquer plus vite et surtout plus fort. Pour cela, il me faut frapper en zone, et quoi de mieux que la dynamite pour cela ? Je jette un regard au dessus du rocher puis rapproche mon cigare de la mèche. Celle-ci s'allume instantanemment et je reste appuyer longuement sur la touche de lancer, au risque qu'il m'explose entre les mains. A l'ultime instant, je lache le bâton qui atterri aux pieds des deux joueuses. La déflagration lève un immense nuage de poussière, masquant la scène.

Je ris franchement cette fois-ci, incapable de retenir ma satisfaction. Surprise, Blake, dis-je en prenant un ton faussement désolé. T’aurais vraiment dû surveiller tes arrières, petite. En quelques enjambées, je suis sur les lieux du crime et j'enjambe son cadavre, revolver pointé sur sa tête. Ce n’est que le début, ma vieille. Prépare-toi, la partie vient juste de commencer.

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La déflagration est brutale, et pendant une seconde, je perds tout sens de l’orientation. Mon écran vire au noir et blanc. Mort. Encore.

Son rire résonne à travers mon casque, et je sens un rictus crispé apparaître sur mes lèvres. C’est devenu sa signature, hein ? Ce rire moqueur chaque fois qu’il pense m’avoir battue. Mais cette fois, il se trompe lourdement. Si Red était encore là, on l’aurait déjà démembré. Dommage pour lui, mais je n’ai besoin de personne pour terminer le travail.

Je respire profondément, cherchant à calmer la colère sourde qui monte en moi. Mon coéquipier s’est déconnecté, et je ne peux pas m'empêcher de murmurer :
« Alors, tu me lâches au beau milieu du carnage, Red ? Ça ne te ressemble pas… »
Un sourire étire mes lèvres, plus amer qu’amusé. « Eh bien, va falloir que je m’occupe de ça toute seule, comme toujours. »

Je réapparais un peu plus loin, dans un bosquet tranquille. L'adrénaline pulse encore dans mes veines, mais maintenant, elle est canalisée. Ce n’est plus la colère aveugle, c’est la rage froide, celle qui m’a déjà fait gagner plus d’un duel. Il croit m’avoir piégée avec sa dynamite, mais c’est mal me connaître. Je suis là pour jouer, pas pour pleurnicher.

Mon regard balaie l’horizon. Je suis seule, mais ce n’est pas un problème. En fait, c’est presque mieux comme ça. Je n’ai personne à surveiller, personne à protéger. Juste moi, mon revolver et cette foutue vengeance qui brûle dans mes entrailles. Red n’est plus là pour m’aider, mais il n’a jamais vraiment eu à me sauver.

« Bon, Red, je suppose que t’es plus là pour voir ce qui va se passer… mais tu me connais. Je vais pas laisser ça comme ça. »
Je murmure ça tout bas, presque pour moi-même, comme un serment. Si ce type pense qu’il a gagné, c’est qu’il n’a encore rien vu. Il a réveillé quelque chose de bien plus dangereux qu’un simple duel.

Je recharge mon revolver rapidement, prenant le temps de sentir chaque mouvement. Tout devient plus précis, plus réel. La partie commence vraiment maintenant. Je me mets à avancer, accroupie entre les arbres, en silence. Je sais qu’il est là, pas loin. Il doit croire que je vais me jeter tête baissée dans le piège, m’énerver et foncer droit dans la gueule du loup. Mais je ne suis pas si prévisible.

Je m’arrête un instant, cherchant un plan. Un face-à-face serait suicidaire, même si l’idée de lui faire exploser la cervelle me plaît. Sauf que ça ne suffit pas. Je veux qu’il sache, qu’il sente ce frisson d'angoisse, cette montée de panique. Je vais le traquer comme le vulgaire chacal qu’il est, lui faire regretter chaque balle qu'il m’a tirée dans le dos.

Je repère une falaise non loin, un endroit parfait pour prendre de la hauteur. Je pourrais attendre, le forcer à se montrer. Je grimpe avec précaution, prenant soin de ne pas faire de bruit. L’air est sec, et la poussière flotte dans l’atmosphère. Parfait. De là-haut, j’ai une vue parfaite sur la vallée. Je me plaque contre la roche, invisible pour lui, et je l’attends.

Il est là quelque part. Il pense avoir l’avantage, mais il se trompe. Je ferme les yeux un instant, me concentrant. Mon doigt effleure la détente du revolver, une sensation familière et rassurante. Mon sourire s’étire, cruel cette fois-ci. J’entends encore sa voix en écho, et ça me donne envie d’en finir vite.

Mais pas trop vite. Je veux qu’il souffre.

« Red, tu rates tout. Je vais le détruire. Lentement. »
Je parle dans le vide, imaginant mon partenaire écouter, même déconnecté. Ce n’est pas grave, je me parle à moi-même, à cette rage qui gronde en moi.

Du coin de l'œil, je vois un mouvement en contrebas. C’est lui. Il est là, toujours à se pavaner comme un coq, pensant que je vais me jeter dans la mêlée. Mais j’attends. Je prends une profonde inspiration. Il croit que je suis encore en train de me remettre de son coup de dynamite. Erreur.

Je prépare mon plan. Je pourrais lui tirer une balle bien placée, entre les omoplates. Mais non, ce serait trop simple. Il faut qu’il comprenne, qu’il sache qu’il n’aurait jamais dû me sous-estimer. Peut-être que je pourrais le faire douter, l’entraîner dans un faux piège.

Je descends doucement la falaise, mes pas légers et mes sens en alerte. Je m’approche sans bruit, me glissant d’ombre en ombre, jusqu’à ce que je sois assez près pour l’entendre. Il est là, concentré, mais il ne m’a pas encore repérée. Mon sourire se transforme en un rictus satisfait.

Je siffle doucement, le son résonne dans le calme du soir, juste assez pour qu’il entende. « Surprise, mon grand. T’aurais dû surveiller tes arrières. »

Je ne vais pas l’abattre d’une simple balle. Pas encore. Pas avant qu’il ait compris dans quelle merde il est.
Mon doigt caresse la gâchette, prête à l’action. Il va apprendre, et cette fois, ce sera brutal. Il n’y aura pas de rire moqueur pour l’accompagner. Juste le silence, et la chute.

« Red, si tu m’entends… prends des notes. »

WildDreamer

Far-West Rules @Eve Palmyre ft. SeanC’est une soirée parfaite pour attendre. Pour la narguer, j'ai planté mon camp au pied de la montagne, là où Hell Blake ne peut que me rejoindre si elle veut continuer notre duel. Un petit coin tranquille, suffisamment éloigné pour que j’entende son cheval bien avant qu’elle ne me voie. J'ai monté la tente et allumé un feu. Je n'ai plus qu'à l'attendre. Je ne suis pas pressé. Blake, elle, va finir par arriver, agacée, probablement prête à me planter une balle entre les deux yeux. Alors je l'attends là, faisant les cent pas autour du camp, fusil sur l'épaule, verre de Bourbon du Kentucky dans ma main libre.

Ça fait combien de temps que je l’attends ? Peut-être une heure (in game). Peut-être plus. Je ne me soucie pas de l’horloge. J’ai toute la nuit si c’est nécessaire. Le bruit de la forêt, les grillons, le bruissement des feuilles, tout ça crée un fond sonore parfait pour mon petit moment de calme avant la tempête. Parce qu’une tempête, c’est exactement ce qu’elle va apporter avec elle. Hell Blake... Toujours la même, fougueuse, imprévisible. Je souris à cette pensée. Elle doit fulminer là-haut, tout en haut de cette montagne où elle m’a sûrement perdu de vue, persuadée que je vais encore foncer bêtement dans un piège qu’elle aurait tendu. Non, cette fois, c’est moi qui mène la danse.Oui, je sais qu'elle est là-haut. Je ne l'ai ni vu ni entendu, mais sur mon grand écran, je ne perds pas une miette de ce qui se passe autour de moi et quelques minutes plus tôt, un aigle (ou peut-être une buse) a pris précipitamment son envol. Elle a sûrement été effrayée par l'arrivée de ma némésis.

En m'exposant ainsi, je sais pertinemment que ma mort peut survenir à tout moment. Mais je ne pense pas qu'elle le fera. Pas comme ça. Elle, elle est fan de drama. Elle aime la mise en scène et les coups d'éclat. J'ai donc espoir qu'elle descende de son perchoir pour me confronter en face-à-face. Je réajuste mon chapeau sur ma tête, l’ombre me couvrant presque entièrement. Quand elle arrivera enfin, je serai là, parfaitement détendu, comme si de rien n’était. Ce n’est pas une simple partie qu’on joue, c’est devenu personnel. C’est bien plus qu’un duel de flingues maintenant, c’est un jeu de fierté, d’honneur, et je compte bien remporter cette manche, cette bataille, cette guerre. Mais quelle qu'en soit l'issue, ce duel aura été épique jusqu'au bout et j'espère que mes viewers en auront eu pour leur argent !

Un craquement. Là, tout près. Elle approche. Je pose mon verre et me redresse lentement, avec l’aisance d’un vieux cowboy qui a tout son temps. La viande est presque prête, mais je la laisse sur le feu. Il faut que tout soit parfait. Je sais qu’elle m’observe depuis quelque part, sûrement depuis l’ombre des arbres un peu plus loin. Je ne fais aucun geste brusque, je continue comme si je ne savais pas qu’elle était là, me servant une dernière gorgée de whisky avant de poser le verre à mes pieds. Ah, Hell Blake… T’en as mis du temps, hein ? que je lâche dans mon micro. Manquait plus que le brin de paille entre les lèvres et j'aurai eu l'air d'un vrai cow-boy. Malheureusement, dans ce jeu, on n'en avait pas la possibilité. Je t'en prie, assieds-toi. Comme tu peux le voir, j'allais préparer le repas. Pour donner vie à mes paroles, j'envoie Old Man récupérer le lièvre accroché à la selle de son cheval. Je te propose une trève, le temps d'un repas. N'aie pas peur.

Pour qu'elle comprenne que je ne blaguais pas, j'ouvre la roue des armes et lâche mon arme à mes pieds, en signe de paix.

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Je m'avance, les yeux rivés sur l'écran, le son du vent et des grillons résonnant dans mes écouteurs. La descente de la montagne a pris plus de temps que prévu, mais enfin, je le vois. Là, installé tranquillement près de son feu, son personnage me nargue. Un frisson m'envahit. Ce n’est pas le froid de la nuit dans le jeu, mais un mélange d’excitation et de frustration qui monte en moi à chaque affrontement. Mon cœur bat plus vite. Cette tension palpable est presque électrisante.

Il a installé son camp en bas, bien en vue, comme s’il voulait vraiment me forcer à venir à lui. Je serre les dents, ma mâchoire se crispe sous la pression. Je déteste qu'il joue avec moi, qu'il pense pouvoir m'attirer dans son piège. Mon avatar avance à pas feutrés, mais une branche craque sous mes bottes, brisant le silence. Ce bruit attire son attention. Je souris malgré moi, ma colère s'apaise légèrement. Je ne suis jamais vraiment discrète dans ce jeu, et il le sait.

Je l’entends parler dans mon casque : "T’en as mis du temps, hein ?" Je ne réponds pas tout de suite, le sarcasme dans sa voix m'agace. Ce qu'il ne comprend pas, c'est que chaque seconde d'attente alimente mon désir de revanche. Je fixe l’écran, mon personnage continue de s’avancer à travers les ombres des arbres, mais je prends une seconde pour répondre, mon ton neutre, légèrement moqueur.

« Ah, tu t’ennuies déjà ? J’aurais cru que tu profiterais du calme avant la tempête. » Je sens mes doigts se resserrer sur la manette, une montée d’adrénaline me pousse à agir. Je ne suis pas venue pour une trêve. Pourtant, il continue avec son petit jeu, me proposant de m’asseoir, de partager un repas. Je fronce les sourcils, sceptique, mais je sens une petite flamme de curiosité allumée en moi. Il croit vraiment que je vais tomber dans le panneau ?

Je m’approche encore un peu, jusqu’à être à portée de son feu, les flammes illuminant à peine mon personnage. Je jette un coup d’œil à son avatar qui semble parfaitement détendu, et ça m’énerve. Un cowboy classique, le fusil posé à terre, comme s’il ne se doutait de rien. Mon cœur se serre. Comment peut-il rester si calme face à moi ?

« Une trêve, vraiment ? » Je lâche finalement, le sarcasme coulant dans ma voix. Je n’arrive pas à croire qu’il pense que je vais accepter ça sans sourciller. Mais je joue le jeu, ne pas lui donner ce plaisir. Après tout, ce n’est qu’une partie, même si ça devient personnel.

Je laisse mon avatar s’approcher encore plus, la main toujours prête à dégainer. Je ne vais pas baisser ma garde, pas avec lui. « Ok, ok » je souffle finalement dans le micro, la frustration et l'ironie mêlées. « Si tu insistes. Mais ne t’imagine pas que je vais baisser ma vigilance pour autant. »

Un clic, et je range mon revolver dans son étui. Juste pour montrer que je suis là pour "discuter". Mais à l’intérieur, une tempête de pensées se déchaîne. Je ne perds pas une seconde l’idée que ce duel est loin d’être terminé. Mon personnage s'assied près du feu, face à lui, un mélange de défi et de stratégie dans ma posture. Les flammes éclairent mon visage, et je me permets un petit sourire, à la fois confiant et provocateur.

« Alors ? On fait quoi maintenant ? Tu penses vraiment que cette petite pause va changer les choses ? Parce que je te préviens, la prochaine balle ne te ratera pas. » je ris doucement dans le micro, mais l'angoisse et l'excitation se mêlent dans ma poitrine. Je sais que ce n’est qu’un jeu, mais les enjeux sont réels pour moi.

Je regarde l’écran, l’immersion est complète, mais je n’oublie pas un instant que c’est un jeu. « T’as peut-être tes viewers à amuser, mais moi, je suis là pour gagner. » Je pose ma manette un instant, reprenant une gorgée de ma boisson IRL, avant de revenir au jeu.

Mon personnage se redresse légèrement, ajustant son chapeau d'un geste rapide, comme si le calme ambiant me mettait encore plus sur mes gardes. « Allez, va chercher ton lièvre. Fais comme si de rien n’était. Mais sache que cette trêve ne durera pas longtemps. » Je fais bouger mon avatar, croisant les bras près du feu, surveillant chaque mouvement de l'écran, prête à réagir au moindre faux pas.

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Far-West Rules @Eve Palmyre ft. SeanJe m'installe plus confortablement dans ma chaise, les yeux toujours rivés sur l’écran. Hell Blake, suspicieuse, a accepté l’invitation à s'asseoir près du feu. Elle est toujours prête à bondir, prête à m’attaquer au moindre faux pas. Je pourrais presque la visualiser, tendue derrière son écran, les doigts crispés sur sa manette, chaque muscle de son corps prêt à réagir. Comment je le sais ? Parce que je serais exactement pareil. Mais c’est amusant, en fait, quand on tient les rênes. Moi, je suis là, tranquille, une bière posée à côté de moi, l’esprit serein. C’est là toute la différence entre nous deux. Elle joue chaque partie comme si sa vie en dépendait. Moi, je prends ça à la légère. Enfin, pas trop non plus. J’adore ça, bien sûr. Mais je crois que c’est ce détachement qui la met hors d’elle. Elle déteste mon calme, mon sourire narquois quand je l'entends répliquer dans son micro, toujours à vouloir me piquer. Et là, c’est encore mieux, parce qu’on partage une "trêve" improvisée. Ce n’est pas souvent qu’on s’arrête dans une partie pour simplement… discuter ? Bon, ce n’est pas vraiment discuter. Elle est probablement en train de mijoter quelque chose, ou au moins préparer sa défense.

Mais elle n'aura pas besoin de se défendre, car je ne prépare aucune entourloupe. Mon personnage a juste besoin de manger, rien de plus. C'est l'avantage et l'inconvénient de ce jeu. En ce voulant réaliste, il nous impose certaines contraintes, comme manger pour recharger la santé, dormir pour recharger l'énergie. Je l’observe derrière mon écran, son personnage assis de l’autre côté du feu. Je peux presque sentir la tension qui émane de son avatar, comme si la joueuse jouait avec ses joystycks et faisait se balancer son personnage. Tu peux te détendre, tu sais. Promis, y a pas de loup. Pour tout avouer, tu m'as enlevé pas mal de ma santé et j'ai besoin de récupérer. Tout simplement… Et puis on ne va pas se battre le ventre vide et de nuit, tout de même ? Ça me fait sourire. Mon propre personnage, un cowboy d’une tranquillité effarante (seulement quand il mange), se contente de profiter de la chaleur du feu. Je pourrais presque l’entendre siffler un air, comme si tout allait bien. C’est ça que j’adore dans les jeux comme Red Dead. Ce n’est pas seulement la violence ou l’action. C’est aussi l'atmosphère, le contraste entre les moments calmes et les affrontements explosifs. Et là, on est en plein dans ce calme trompeur, celui où tout peut arriver. Tu peux monter la tente et dormir l'esprit tranquille, et tu te fais réveille par les chasseurs de primes qui pointent leurs fusils sur ta tête.

Je repose ma bière, mes doigts se remettent à jouer mécaniquement sur la manette. Mon personnage, toujours aussi nonchalant, se penche pour ajouter une bûche dans le feu. Les flammes crépitent, éclairant la nuit autour de nous. Elle est là, immobile. C’est presque trop parfait. Si elle savait à quel point je prends du plaisir à ce moment de calme, juste avant que tout parte en vrille. Car oui, cela doit se passer ainsi. C'est écrit. On aurait du commencer par ça dès le début, tu trouves pas ?. Je dis ça plus pour moi que pour elle. C’est vrai, nos interactions sont toujours rapides, piquantes, des duels dans le duel. Elle tente toujours de me prendre par surprise et je le lui rend bien. Aujourd’hui, je me dis que j’ai envie de voir où cette trêve nous mène. Peut-être que ça va l’agacer encore plus. Peut-être même qu’elle va faire une erreur, prise dans sa paranoïa. Après tout, c’est souvent ce qui arrive quand on est trop sur la défensive.

Le vent souffle dans le jeu, faisant craquer les branches autour de nous. Les grillons continuent leur concert. Je fais boire une gorgée de rhum à Old Man et un sourire se dessine sur mes lèvres. J’imagine son visage, concentré, crispé, comme si elle attendait que je sorte un as de ma manche. Mais cette fois, je n’en ai pas besoin. Le simple fait qu’elle soit assise là, face à moi, sans bouger, est une victoire en soi. Un lapin passe en arrière-plan, tranquille, sans se soucier de nos tensions. Je l’observe distraitement à l’écran. On pourrait le chasser. Un lapin pour deux, ca risque d'être léger. Je me lève donc, m'avance vers mon cheval et m'empare de mon fusil à petits gibiers. Instantanément elle se lève, vive comme l'éclair. Un sourire immense s'étire sur mon visage. Si c'était un test, elle avait complètement réussi celui-ci.Ben dis donc, la confiance règne ici ! Je t'ai dit que c'était trève le temps du repas. Et puis que veux-tu que je fasse avec un fusil à petits gibiers ? Cela ne ferait que te chatouiller… Et le sang attirerait les loups. C'était pour le lapin, derrière toi. Mais tu lui as fait peur. Tant pis, on n'en aura qu'un pour deux. D'ailleurs, tu le veux à quoi le lapin ? Nature, menthe, origan ou thym ?

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Je l’observe depuis l’autre côté du feu, tentant de capter un quelconque signe qui trahirait ses véritables intentions. Mon regard se pose sur lui, cette désinvolture affichée me met encore plus sur les nerfs. Il est là, tranquille, à siroter son rhum comme si tout allait bien. Moi, je reste tendue, chaque fibre de mon corps en alerte, prête à réagir à la moindre embuscade. Il me connaît trop bien. Il sait que je ne baisse jamais ma garde, pas même pendant cette soi-disant trêve.

Mais c’est ça qui me dérange. Pourquoi est-il si calme, alors que je ne peux me détendre une seconde ? Il joue avec mes nerfs, c’est évident. Et moi, je ne peux pas m’empêcher de rentrer dans son jeu. J’ai l’impression qu’il se moque de moi, qu’il se nourrit de ma méfiance. Mes doigts se crispent légèrement sur ma manette alors que je jette un coup d’œil à l’écran, mon personnage assis, immobile, à l’affût du moindre signe de trahison.

Il bouge enfin, se levant doucement pour aller vers son cheval. Instinctivement, je me redresse, mes muscles tendus, prête à dégainer au moindre mouvement suspect. Pourquoi ce geste ? Pourquoi maintenant ? Mais quand je le vois s’emparer d’un fusil à petits gibiers, un sourire narquois apparaît sur ses lèvres, comme s’il savourait ma réaction. Un picotement de frustration monte en moi. Je me sens ridicule de réagir ainsi, mais je ne peux pas faire autrement. Il m’a conditionnée à m’attendre à une attaque, à chaque instant.

« Tu te détends jamais, hein ? » Sa voix est décontractée, presque amusée. Je le déteste pour ça. Il me connaît trop bien, et il sait que je suis toujours sur la défensive. Mais je ne compte pas lui donner l’avantage. Pas encore.

Je laisse échapper un soupir tout en plissant les yeux, tentant de calmer mes pensées. « Et toi, tu devrais savoir que je suis toujours sur mes gardes. » Ma voix se veut froide, mais il sait très bien que c’est ma manière de masquer la tension. « C’est pour le lapin, tu dis ? J’ai failli te coller une balle entre les deux yeux pour ton fichu fusil. »

Je le vois sourire à travers l’écran, et ça me fait bouillonner. Il aime vraiment ça, me pousser à bout. Mais je ne céderai pas. Pas cette fois. Je me force à reprendre le contrôle. Ce n’est qu’un moment de calme, rien de plus. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que c’est dans ces moments-là que tout bascule. Un faux mouvement, une seconde d’inattention, et tout peut partir en vrille.

Le vent souffle doucement dans le jeu, faisant craquer les branches autour de nous, mais ça ne suffit pas à me distraire de lui. Je l’observe avec attention, chaque geste, chaque mouvement. Même ses doigts qui effleurent sa manette semblent calculés. Il retourne tranquillement vers le feu, son fusil en main, comme si tout était normal. Mon cœur bat encore un peu trop vite, mais je me force à respirer profondément.

« La trêve, hein ? » Je murmure plus pour moi-même que pour lui. Il sait que je ne fais jamais vraiment confiance. Pas à lui, pas ici. Je lève un sourcil quand il mentionne le lapin. « Un lapin pour deux, ça va pas faire beaucoup. Mais bon, si ça peut éviter de se battre le ventre vide... Thym, ça ira. »

Je le regarde avec méfiance, mais je laisse un mince sourire flotter sur mes lèvres. « Mais si tu essaies encore de bouger comme ça sans prévenir, je te promets que la prochaine balle ne sera pas pour un lapin. »

Je le vois hausser un sourcil, amusé, mais il ne réplique pas. Il sait que je ne plaisante qu’à moitié. Le feu crépite, la chaleur me réchauffe les mains, mais elle n’atteint pas vraiment la tension que je ressens encore au fond de moi. J’essaie de me concentrer, de me calmer, mais mon esprit tourne en boucle. Pourquoi est-il si calme ? Que mijote-t-il vraiment ? Ce genre de trêve, ça n’arrive jamais sans raison.

Je le vois s’installer à nouveau près du feu, comme s’il avait tout le temps du monde. Pendant un instant, je me demande si ce calme n’est pas, en soi, un piège. Peut-être qu’il attend juste que je me détende suffisamment pour frapper. Ou peut-être que, pour une fois, il joue franc-jeu. L’idée me traverse l’esprit, mais je la chasse rapidement. Non, avec lui, on n’est jamais vraiment en sécurité.

Je laisse échapper un autre soupir, les yeux fixés sur l’écran. « Profite bien du lapin, » je lance en me redressant légèrement, sans le quitter des yeux. « Parce que dès que le jour se lève, trêve ou pas, on repartira sur de bonnes vieilles habitudes. »

Et là, dans ce silence feutré, je me dis que je vais devoir trouver le moment parfait pour retourner la situation. Parce que, trêve ou pas, il n’y a jamais de véritable pause entre nous.

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Far-West Rules @Eve Palmyre ft. SeanJe jette un coup d’œil à l’heure. On joue depuis combien de temps déjà ? Deux heures ? Trois, peut-être ? Le temps passe vite quand on est pris dans ce genre de jeu. Mais là, dans cette pause forcée, je sens chaque seconde s’étirer. Pas que je m’ennuie, non. Au contraire, c’est presque grisant, ce petit jeu de patience entre nous deux. Qui cédera en premier ? Je parie sur elle, évidemment. Mais je suis prêt à attendre. Je garde le sourire, un peu pour l'énerver, un peu parce que ce jeu-là, celui où elle se méfie à chaque clignement de mes yeux, il m’amuse. Et ça me rappelle pourquoi on s'amuse si bien, elle et moi : elle est à la fois la plus redoutable adversaire et la meilleure partenaire de jeu que j’ai jamais rencontrée. Et même si elle prétend qu’elle est toujours prête à dégainer, je sais qu’elle ne laissera rien se passer avant d’avoir profité du repas. Car elle aussi est dans l'attente.

En attrapant le lapin que j’ai chassé, je prends mon temps, un peu trop peut-être, à dépecer soigneusement la bête. Elle me regarde toujours de l’autre côté du feu, ses yeux perçants rivés sur moi. C’est presque un jeu silencieux, une tension mutuelle, comme si elle guettait un signe que je pourrais la doubler à tout instant. Sauf que pour moi, tout ça n’est que de la mise en scène. Dans un jeu comme dans la vraie vie, le plaisir est dans le moment, dans la chasse autant que dans la capture. T’inquiète, que je murmure en faisant doucement rôtir le lapin. Je te garde la meilleure part. Je suis tellement concentré et je vis tellement cette partie que je ne dissocies plus le jeu de la réalité. Je parle au micro comme si je m'adressais directement à cet avatar virtuel. C'est comme si j'étais vraiment assis là, derrière ce feu, jouant aux cow-boys avec Hell Blake. Je ne remarque même plus mes abonnés qui me versent de l'argent pour que je la flingue illico.

La viande commence à grésiller et dégage cette odeur appétissante de gibier, mêlée aux quelques herbes que j’ai ajoutées au dernier moment. Dans l’écran, son personnage n’a pas bougé, elle est encore tendue, en position défensive. Je retiens un ricanement, parce que même si elle fait semblant de ne pas se laisser amadouer, je sais que l’odeur la fait saliver, que son esprit veut y croire, même juste un peu. Je lui tends une part du lapin, lui offrant un sourire sans rien ajouter. Dans le silence tendu du jeu, elle accepte finalement, sans me lâcher du regard, et prend une bouchée. C’est ça, mon plaisir ; lui tendre cette part, observer la méfiance derrière laquelle elle essaie de dissimuler son contentement. Un morceau de lapin qui fond dans la bouche, après une longue journée à survivre, c’est comme une promesse de trêve, une illusion de paix.

Pour la mettre encore plus à l’épreuve, je m’amuse à lui raconter quelques anecdotes, des souvenirs de mes premières heures dans Red Dead Online, des parties chaotiques où j’avais du mal à survivre deux minutes dans ce monde impitoyable. Mon ton est léger, désinvolte, et j’accompagne mes mots de quelques rires bien sentis. J’imagine bien son agacement ; chaque éclat de rire est pour elle un rappel que je ne prends rien trop au sérieux, même pas cette tension entre nous. Elle, en revanche, elle ne peut s’empêcher de tout interpréter, de tout décortiquer. Et je sais que ça la rend folle. La trêve est là, mais elle sait aussi bien que moi que c’est une parenthèse qui peut se refermer à tout moment. Et je savoure ce pouvoir. Parce que dans le fond, ce n’est pas la chasse ou la traque qui m’amusent le plus, mais cet instant précis, cet entre-deux où elle ne sait pas si elle doit se préparer à l’attaque ou se laisser aller à un bref instant de paix.

Finalement, je m’étire et lance un dernier regard vers l’écran, vers Hell Blake. La nuit est bien avancée dans le jeu et le feu crépite encore doucement. Bon, Blake, la trêve touche à sa fin. Profite bien de cette dernière bouchée de lapin. Parce qu’à la première lueur du jour… Je laisse ma phrase en suspens, mon sourire en coin disant tout ce qu’il y a à dire. Elle comprendra le sous-entendu, et elle saura que demain, le jeu reprendra. Elle saura que, quoi qu’il se soit passé ce soir, rien n’a vraiment changé entre nous. Et tandis qu’on se regarde en silence, chacun se préparant mentalement à la suite, je savoure encore un peu plus cette douce satisfaction d’avoir joué avec ses nerfs jusqu’au bout. Parce qu’avec elle, le vrai plaisir est là : dans cette attente, dans cette tension, dans cette fausse trêve où l’on se repousse tout en se rapprochant un peu plus.

J'ordonne ensuite à Old Man de se coucher sur son duvet et de dormir jusqu'au petit matin, sans me soucier si elle ferait de même ou si elle allait se pencher sur moi pour me coller une balle dans la tête. Au réveil, je vois tout de suite que quelque chose ne va pas : la map, en bas à gauche, clignote rouge de toute part. Cela ne signifie qu'une seule chose : un groupe de chasseurs de primes arrivent droit sur nous...

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Je n’aime pas ce que je suis devenue à cause de ce jeu. Prévisible, sur les nerfs, la mâchoire serrée et les dents qui grincent. Faut dire que je n’ai jamais eu la chance de croiser un adversaire de sa trempe : aussi tenace qu’intrépide. Ou est-ce juste de la prétention ? Se jouer de moi et essayer de faire renverser la situation à son avantage ? Peu importe ce que c’est, il est agaçant. Et je le suis aussi de tomber aussi facilement dans le panneau. Installée au coin du feu en feignant la détente, j’analyse ses moindres gestes dans l’espoir de trouver quelque chose qui pourrait le trahir. À quelle sauce va-t-il me manger cette fois ? Je me contente de l’observer à travers les flammes naissantes du feu de fortune, les coudes sur les genoux et mon pistolet au bout des doigts. Pour m’éviter la tentation de me trahir à nouveau, je prends la décision de poser ma manette sur le bureau, loin de moi. J’ai eu ma dose d’humiliation et je compte bien lui prouver que je ne suis pas aussi prévisible que j’en ai l’air. Je le regarde préparer sa petite tambouille, les sourcils froncés en “v” , curieuse de découvrir ce qu’il mijote au-delà du lapin. Lui qui était si furieux et assoiffé de sang, casser la graine avec l’ennemi comme un soir de noël sur le no man’s land ? Impossible. Fidèle à moi-même, je pense à mon prochain coup pour ne pas me laisser distancer : fuir à toute vitesse, lui voler son cheval et lui coller une balle entre les deux yeux ? Trop simple. J’évalue d’un coup d’oeil la distance entre le canasson et moi : suicidaire. Renverser le feu et lui brûler la chaire pour faire une sauce barbecue maison ? Trop prévisible. Même si ça me fait mal de l’admettre, il a une longueur d’avance sur moi. Il me pousse à la faute et s’amuse de me voir piétiner, moi qui aime tout contrôler, me voilà au pieds du mur. À présent que j’ai posé ma manette, je risque de perdre du temps à vouloir la récupérer... la moindre secousse de ma part et il prendra ça comme un signe de départ de feu. Dans un profond soupire que je ne prends pas la peine de dissimuler dans mon micro, je regarde le ciel se coucher au travers des pixels nuageux. Dans la vraie vie, il fait déjà nuit, et je n’ai pas encore dîner. C’est comme si je pouvais sentir l’odeur de la viande grillée embaumer mon appart... et si je commandais une pizza ? J’attrape mon téléphone portable pendant qu’il se distrait tout seul, racontant ses faits d’armes divers et variés. Mais, à la dernière minute, plutôt que d’ouvrir Uber Eats et creuser un peu plus mon compte en banque, j’ouvre l’appli Twitch. Je ne suis pas inscrite, je consomme rarement du contenue live, préférant les rediffusions sur youtube. Je m’inscris en reprenant mon pseudo sur le jeu, histoire de faire réellement sensation quand je débarquerais sur son chat. Lui ne semble pas se rendre compte que je suis partie, déblatérant sur ses nombreux exploits comme un prof à la retraite. Je tape dans la barre de recherche “ Old man gamer ” et c’est le premier stream qui m’est proposé. Hell Black a rejoint le chat

Un sourire apparaît sur mon visage quand je contemple l’homme devant sa caméra qui raconte ses anecdotes, ô combien palpitantes, devant sa communauté. Je ne sais pas pourquoi, je ne l’imaginais pas comme ça. Il est charismatique, comme un acteur d’hollywood... un petit air de Hugh Jackman peut-être ? « Tu sais que tu as un joli t-shirt ? » je lance finalement comme si de rien était, le sourire dans la voix. « Tu feras gaffe je crois que tu perds deux trois cheveux blancs. » je balance pour l’embêter alors que le chat en folie me souhaite la bienvenue sur le live. C’est plus fort que moi, je sentais que j’étais en train de perdre le lead et je n’ai rien trouvé de mieux pour le déstabiliser. Je pose mon téléphone dans un coin sur la table basse et reprends la manette en main. « Bon, Blake, la trêve touche à sa fin. Profite bien de cette dernière bouchée de lapin. Parce qu’à la première lueur du jour… » je lève les yeux aux ciels, soudainement plus détendue depuis que j’ai découvert le visage de mon ami/ennemi. Old man n’est pas qu’un personnage un peu agaçant qu’il m’a fait monter ma tension à 16 pendant deux heures. « Tu te moques de moi, Old. » tout en parlant, je fais allonger mon personnage sur sa paillesse. « Tout ceci n’est qu’un test à tes yeux, rien que pour voir comment je vais réagir. Je ne suis pas née de la dernière pluie tu sais... ». Le temps qu’il fasse dormir son personnage, je reprends la possession de mon téléphone et me commande une pizza. Le crépitement des braises s’était doucement apaisé, et la chaleur du feu m’avait enveloppée comme une couverture bienvenue dans cette nuit fraîche. Je m’étais laissée glisser, juste un instant, vers un sommeil que je savais dangereux mais nécessaire. Mais c’est un autre bruit, sourd et métallique, qui m’a ramenée brusquement à la réalité.

J’ai ouvert les yeux, le cœur tambourinant. Les ombres des arbres dansaient sous la lueur tremblante de notre feu mourant, et à la limite de la lumière, des silhouettes menaçantes se dessinaient. Des chasseurs de primes. On aurait dû se méfier plus, partir avant que la nuit ne prenne le dessus.

Sans un mot, je me suis coulée dans l’ombre, une main déjà sur mon arme. Mon esprit se vide. Plus de repos, plus de feu réconfortant — juste l’instinct brut de survie. Les pensées fusent à une vitesse folle : combien sont-ils ? À quelle distance ? Qui va bouger le premier ?

Je n’ai qu’une seule certitude : ce n’est pas ce soir que je vais me rendre.

Je me réveille en sursaut, le cliquetis métallique me glaçant le sang. À peine le temps de reprendre mes esprits que je distingue, à la lueur du feu mourant, des silhouettes armées. Des chasseurs de primes. On est restés trop longtemps…

Je me tourne vers Old man, parlant à voix basse, un murmure aussi tendu qu’une corde d’arc.

« Reste calme, et bouge pas trop vite. Ils sont là, juste au bord de la lumière. » Je serre mon arme, jetant un coup d’œil rapide autour de nous pour évaluer nos options. « On va se tirer de là, mais va falloir la jouer fine. S’ils bougent, on réagit ensemble. »

Ma voix est basse, déterminée. Peu importe combien ils sont — pas question de se laisser prendre ce soir.

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