Quand t’es sorti de taule, tu t’étais promis de rester loin des histoires et des trucs illégaux que tu n’as de toutes façons jamais touchés. Rageant, quand on voit où ça t’a emmené, de toujours respecter les lois. Ton pire crime ? Un putain d’excès de vitesse de 10 kilomètres/heure, à l’époque, tes sept piges à l’ombre t’ont presque fait regretter d’avoir été aussi droit. Mais tu ne reviens pas sur tes positions : tes valeurs sont plus importantes que n’importe quel discours douteux de tes compagnons de cellule, à l’époque. Mais tu n’es pas dupe. Du moins plus autant qu’il y a quelques années. Tu hausses les épaules et réprimes un rire « disons… que dans tous les cas, ce n’est que de la peinture, c’est pas si grave, si ? » tu lui adresses un clin d’oeil : tu sais pertinemment que si toi tu considères son travail comme de l’art, ce n’est pas le cas de tout le monde. Tu mordilles ta lèvre inférieure et te reprends « du moment qu’on reste discrets, je suppose. » tu te sens un peu con, ça se voit, que tu n’es pas dans ton élément mais est-ce un mal ? Dans le fond, t’es content de pouvoir apprendre quelque chose qui, justement, te sort de ta zone de confort, qui plus est avec quelqu’un d’aussi cool qu’Alÿs. Tu l’écoutes et hoches la tête, effectivement pas surpris par ce qu’elle te raconte : « t’as le talent pour en tous cas. J’te souhaite d’y arriver. » que tu lances, nonchalant. Et puis tu bugues. Parce que tu ne t’attendais pas à sa réponse. Tu bredouilles, surpris « 18 ?? Oh euh… Pour rien. C’est juste que généralement… j’m’entends pas pas plus que ça avec les gens de ton âge. Mais j’te trouve cool ! » tu lui adresses un sourire et reprends « oh et avant que tu demandes : j’ai quasiment dix ans de plus que toi : j’aurais pu être le grand frère relou qui fait sa crise d’ado quand tu essaies de manger tes chocapics devant la télé. » tu réprimes un rire en t’appercevant que cette vanne est inspirée de faits réels. Ç’en devient presque douloureux : ton frère, tu fais tout pour l’effacer de ta vie, mais visiblement… les choses ne se passent pas vraiment comme prévu, dans ta tête. Rapidement, tu éclates de rire, lui assénant un léger coup dans l’épaule « hey ! Mes sapes de la croix rouge ? J’te permets pas, j’ai un grand goût pour le style ! » tu l’observes, amusé, et poursuis « c’est que du matériel, de toutes façons, j’m’en fous pas mal de me tâcher ! On s’y met ? » que tu demandes enjoué, t’as hâte de voir ce qui peut sortir de cette session.

Tu fais confiance à la jeune femme. Après tout, elle semble gérer bien plus que des centaines de types dont tu as pu entendre l’histoire, entre les murs où t’es resté près d’une décennie. Des crétins qui se pensaient au dessus des lois, voilà ce qu’ils étaient. Visiblement, Alÿs, elle, gérait, et ce, depuis visiblement un bout de temps. Tu lui adresses un sourire. Tu ne demandes pas qu’elle soit une ombre, au contraire ; t’es pas pour laisser les autres à l’arrière plan. En fait, c’est même le contraire. Amusé, tu hoches la tête « j’te souhaite d’y arriver, en tous cas. » que tu te contentes de conclure, sincère. Tu sais ce que ça fait, de retrouver ses rêves balancés sans ménagement aux oubliettes, et tu ne souhaites pour rien au monde à la jeune femme de le vivre « C’est toi qui as fait ces dessins ? » que tu poursuis en montrant certains graphs sur le mur d’à côté, avant d’éclater franchement de rire « vas dire ça aux juges. Ils seraient capables de te coffrer pour empathie !  Mais… c’est assez logique, quand on y pense : imagines le nombre de tueurs en série qui courraient les rues en ce moment si on se fiait simplement à la bonne tête d’un accusé ? Ceci dit… je prends le compliment. Merci ! » tu lui adresses un clin d’oeil : tu préfères rire de ta situation que d’en pleurer ; à quoi bon, après tout ? Ce qui est fait est fait, et toi, tu ne demandes qu’à aller de l’avant, autant en rire, bien que ça te fasse rire extrêmement jaune : t’es pas de ceux qui cultivent la rancoeur.

Moqueur, tu croises les bras sur ton torse « ow. Bien. Tu fais bien de me mettre en garde, moi qui allais bouffer la boite... mais maintenant... J’ai juste envie d’essayer, pour voir si c’est vrai. Et aussi… parce que j’ai la dalle. Et que c’est vachement bon, les chocapics. » tu ricanes et lui adresses un clin d’oeil : t’aimes surtout asticoter ton monde, que tu connaisses les gens depuis une éternité ou trente secondes seulement ; il y a des choses qui ne changent pas. Pour autant, tu n’en penses pas un traitre mot. Si ce n’est pas une évidence pour tout le monde, toi,tu ne te permettrais jamais de bouffer ce qui ne t’appartient pas, du moins pas sans permission. Tu lui adresses un sourire et attrapes la bombe qu’elle te tend . Sans conviction, tu commences par un trait, légèrement courbe. Faut bien commencer par quelque part, askip.