Cette nouvelle journée était vraiment radieuse après tant de jours de pluie ! Non pas que Mikkel n'aimait pas la pluie mais c'était tout de même plus agréable de se promener dans la ville quand cela ne se faisait pas sous une averse. Mais sous ces douces températures automnales et ce ciel bleu si pur et sans nuage en dépit du soleil un peu pâle de la mauvaise saison, le Norvégien prenait plaisir à se balader du côté de Wandle River où les nombreux cours d'eau cernant Merton lui rappelait un peu ceux qui zébraient les côtes nordiques des fjords norvégiens.

Cette ville était si grande qu'il avait sans cesse l'impression de la découvrir et de la redécouvrir même quand il passait dans des endroits qu'il avait déjà vu auparavant. Depuis combien de temps y vivait-il à présent ? Un mois ? Deux ? Il n'y faisait pas vraiment attention mais il savourait chaque jour, c'était certain. Après avoir marché un petit moment le long de la rive bordée d'un parapet qui donnait son charme au paysage, Mikkel s'arrêta et prit un instant pour apprécier la vue, croisant les bras sur la pierre, écoutant le doux chant de l'eau, inspirant le souffle froid de l'automne qui s'éleva contre lui, tout sourire.

Plus la saison froid approchait et mieux il se portait. Ca lui rappelait sa Norvège natale, quoi que ce pays était loin de l'égaler niveau climat. Pour preuve, Mikkel n'avait pas peur de se balader actuellement en chemise très légère, ayant plus l'habitude de températures polaires. Il glissa finalement ses mains dans ses poches et reprit son chemin avant que son regard ne tombe sur une personne assise sur un banc qui n'avait pas l'air dans son assiette. Enfin, que pouvait-il bien en savoir ? Absolument rien. Mais à vrai dire, il commençait à se sentir un peu seul dans cette balade et il n'y avait pas d'autre âme qui vive dans les alentours, aussi s'approcha t-il d'elle.

— Bønjøur ! lança t-il avec un grand sourire. Je suis Mikkel ! Mikkel Admøntsen.

On ne pouvait sans doute pas faire plus radicale et étrange comme approche !

codage par Laxy Dunbar.

Vous ne savez pas comment les choses se passeront pour elle après l'accident, cela fait des mois maintenant, et aucun signe de changements. Peut être qu'elle restera ainsi des mois encore, des années peut être même difficile à dire, et votre moral reste en berne depuis tout ce temps. Jessie, c'est votre phare dans la tempête qui se passe sous votre caboche, mais depuis qu'elle n'est plus vraiment présente dans votre vie, en dehors des visites que vous lui faites à l'hôpital, la tempête fait rage, elle est parfois tranquille, parfois bien plus violente malheureusement. Et aujourd'hui, si vous avez trouvez le courage de sortir de chez vous Wilma, force est de constater que vous n'avez envie de rien d'autres, mais c'est déjà un incroyable effort que voici. Alors vous vous étiez promenée, ou plus exactement, vous aviez errée dans les rues de la ville, jusqu'à vous trouver dans un coin pas inconnu mais que vous ne connaissiez pas aussi bien que d'autres, un coin où il n'y avait pas tellement de monde en plus. Mais il y avait un banc, alors vous vous poseriez quelques instants, pour tenter de faire le point avec vous même, de voir si cette journée allait être simplement mauvaise ou exécrable ... Si ça ne tenait qu'à vous Wilma, vous passeriez votre vie au travail pour oublier tout le reste, mais aujourd'hui était un jour de repos, un jour où votre esprit s'emballait parfois un peu trop, partant dans des recoins improbables. Perdue dans votre propre esprit, vous n'aviez pas aperçu le jeune homme qui marchait dans votre direction. Il aurait très bien pu passer son chemin sans même vous adresser la parole que ça n'aurait rien changer ou presque. Pourtant, alors que malgré vous, une larme réussissait à perler sur votre visage alors que votre esprit se remémorait un bon souvenir avec elle, il vint vous dire une salutation se présentant. Si votre main passait rapidement sur votre joue pour essuyer la larme, il montrait une certaine surprise.

" Euh bonjour Mikkel, je peux vous aider ? "

Vous posez la question, machinalement, instinctivement alors que dans l'histoire, c'est peut être vous qu'il faut le plus aider et peut être qu'il a pu le voir, et qu'il s'est décidé à vous aider même s'il ne vous connait pas, parce qu'il existe encore quelques bonnes âmes dans cette ville.

codage par Laxy Dunbar.

La larme que Mikkel entraperçut durant le court lap de temps bien avant que l'inconnue ne l'efface de son visage ne pouvait que confirmer à celui-ci que quelque chose n'allait pas et ne pouvait que le soutenir dans sa démarche lorsqu'il arriva près de la jeune femme pour la saluer et se présenter comme si le rendez-vous avait été convenu. La demoiselle lui répondit en retour et sa question fit sourire le jeune homme qui s'empressa de balayer tout malentendu :

— Oh nøn merci, c'est gentil ! Je me prømenåis juste.

Car elle lui avait sans doute demander ça parce qu'il était venu à elle et qu'il avait peut-être quelque chose à lui demander, mais ce n'était pas le cas. Ou presque pas parce qu'il ne s'était pas pointé ainsi sans crier gare juste pour le plaisir de lui gâcher la vue. Il se mit à réfléchir quelques secondes, comme s'il avait justement oublié la raison de pourquoi il avait entamé la conversation avec elle, puis reprit :

— Oh øui ! Je me prømenåis, puis j'åi vu que vøus åviez l'åir un peu mål ålørs je suis venu vøir si møi je pøuvåis vøus åider pøur quelque chøse. Peut-être êtes-vøus perdu ? Vøus åvez frøid ? Fåim ? J'åi vu que vøus pleuriez ålørs j'ai des møuchøirs si vøus vøulez.

codage par Laxy Dunbar.

Le moral n'était pas bon depuis qu'elle était dans le coma. Il y avait des chances pour qu'un jour elle revienne à la vie, comme une résurrection, un jour, mais quand ? Et dans quelles conditions ? Vous ne pouviez pas le savoir, en attendant, elle vous manquait grandement, en permanence, tout le temps. Les seuls moments où elle était en arrière pensée c'était lorsque vous faisiez votre boulot, et que donc, votre esprit était occupé à quelques choses d'autres qu'elle, mais la plupart du temps, elle occupait vos pensées. Et même si vous tentiez des choses pour qu'elle en sorte, elle refaisait rapidement surface votre Jessie. Et là, elle était bien présente, si bien que votre regard dans le vide se faisait malgré vous bien malheureux. C'est dans ses conditions là que le jeune homme vint vous aborder. Vous ne compreniez pas le pourquoi du comment, la réalité était bien là. Vous vous demandiez ce qu'il vous voulez, mais respectueuse, vous lui renvoyiez ses salutations, avant de voir ce dont il pourrait avoir besoin sans comprendre que c'est vous qui aviez besoin d'un peu de compagnie. Et donc, dans votre logique, vous lui demandez s'il n'aurait pas besoin de quelques choses. Il répond qu'il n'a besoin de rien, qu'il se promène juste. Sur votre visage, une certaine incompréhension doit se lire. Pourquoi vous a-t-il abordé dans ce cas ? Difficile de comprendre, et vous froncez les sourcils, montrant s'il ne l'avait pas compris que vous ne compreniez pas pourquoi il venait vous importuner. Vous lui laissiez une chance de s'exprimer toutefois. Sa première réplique n'était pas convaincante. Et la suivante pas d'avantage, pourtant, vous discerniez à travers tout cela qu'il voulait bien faire, mais pas besoin de mouchoirs non, pas besoin de sa pitié non plus dans les grandes lignes. Vous étiez à deux doigts de l'envoyer bouler, mais une vague vous envahis, et une nouvelle larme coule sans que vous ne réussissiez à réellement la contrôler. Perdue, vous l'étiez depuis des mois ...

" C'est difficile pour moi en ce moment, ma bien aimée a eu un grave accident, elle est actuellement dans le coma ... "

Et le simple fait de dire cela à haute voix rendait le tout plus réel encore, et des sanglots dans la voix, vous n'arriviez pas à en dire d'avantage. Mais comment cet inconnu pourrait-il réellement vous aider ?

codage par Laxy Dunbar.

La sociabilité de Mikkel avait été grandement chamboulé depuis qu'il avait emménagé à Londres, dans le bon sens du terme. Après avoir grandi dans un coin paumé où très rares étaient les rencontres, il se retrouvait dans une immense ville où il y avait des gens partout. Et si c'était humainement faisable, pour sûr qu'il se serait donné la peine d'apprendre à connaître absolument toute âme passant à proximité de sa personne. Mais en dépit de toute sa bonne volonté, impossible était de faire entrer dans ses connaissances les millions d'habitants de la ville. Aussi, il ne perdait jamais l'occasion de le faire à une échelle plus raisonnable, notamment lorsqu'il croisait une personne seule, surtout si celle-ci avait possiblement besoin d'aide. Un fait qui semblait de plus en plus évident en vue de son regard larmoyant et son visage si triste que Mikkel ne regrettait absolument pas d'être venu la voir.

— Oh...fit-il, attristé.

Puis, contre toute attente, il s'assit à ses côtés sur le banc avant de lui prendre une main pour la serrer dans les siennes dans la lâcher du regard.

— Je suis terriblement désølé de l'åpprendre, commença-t-il en toute sincérité, qu'est-ce...le cømå ?

La question pouvait paraître stupide mais le nordique était très loin de maîtriser la langue du pays qu'il avait appris désespérément à la va vite dans le but de pouvoir y vivre. Il devait néanmoins sa réussite grâce à son ex-correspondant et désormais colocataire dont les contacts depuis des années à distance lui avait permis d'apprendre mieux que l'école n'aurait su le faire. Ceci dit, il était encore loin d'être parfait dans le domaine.

codage par Laxy Dunbar.

L'homme en face de vous semble être gentil, dans ses manières de faire, dans son regard, raison pour laquelle vous ne l'avez pas encore repoussé, mais aussi parce que vous n'en avez pas la force du tout. En vérité, vous vous rendez compte que vous êtes d'une trop grande vulnérabilité, que vous auriez mieux fait de ne pas sortir de chez vous, même pour vous aérer l'esprit, parce qu'il suffirait de peu pour que vous puissiez sombrer. Peut être qu'il pourra vous aider, peut être que ça sera suffisant pour reprendre le dessus, ou alors il se rendra compte du cas désespéré, et alors, alors seulement il prendre la fuite, mais dans l'instant vous ne savez pas si ce sera un réel soulagement ou votre fin encore plus imminente. C'est difficile à dire tellement c'est le bazar dans votre esprit Wilma. Mais vous n'avez pas d'autres choix que de lui en parler, de parler de ce qui vous arrive, de ce qui s'est produit maintenant, il y a plusieurs mois d'ailleurs, de ce qui semble avoir été fait il y a quelques heures à peine tellement votre esprit et votre coeur sont ravagés par cela. Jusqu'à présent, vous n'aviez cependant pas fait attention à ce petit accent qu'il avait de plus particulier, et peut être que lui aussi n'avait pas fait attention à votre accent slave, votre accent russe, mais vous venez d'utiliser un mot qu'il ne semble pas connaitre, un mot pourtant simple à votre sens, mais qui ne fait pas sens pour lui toutefois. Il venait de s'asseoir à vos côtés, presque trop bienveillant pour que cela soit vrai. Il avait pris votre main, vous posant donc la question sur le coma. Il avait compris que Jessie allait mal, mais il ne se rendait pas à quel point c'était grave.

" Elle dort profondément pour que son corps puisse mieux se réparer. Je ne sais pas si elle se réveillera un jour, et si oui, dans quelles conditions ... "

Et vous ne saviez pas ce que vous désireriez le plus, par rapport à tout ça, par rapport au fait qu'elle puisse se réveiller, peut être sans souvenir, peut être incapable de parler, de marcher, de faire tellement de choses. Cela faisait plusieurs semaines qui s'étaient transformées en mois à présent qu'elle était dans cet état là, stationnaire comme ils disent, sans que ça ne s'aggrave, sans que ça ne s'empire, mais son corps ne voulait pas se réveiller, il ne le désirait pas, il voulait se reposer encore et encore parce qu'il n'avait pas la force de faire plus, d'aller au delà de ses limites là. Et finalement, vous vous mettiez à pleurer à chaudes larmes le prenant instinctivement dans vos bras, car penser à tout cela était trop difficile.

codage par Laxy Dunbar.

Il y avait sans doute de quoi se poser des questions quand on faisait face à la gentillesse quasiment irréaliste de Mikkel. Pour certains peut-être que ça sonnait aussi louche que le gentil monsieur distributeur de bonbons à la sortie de l'école, et pourtant il n'y avait pas plus honnête et sincère que le Norvégien qui n'était jamais pourvu de la moindre malveillance, même quand on lui faisait une crasse. Aux explications de celle dont il ne connaissait même pas le nom, le nordique se mit à cogiter un moment. Elle dort ? Pourquoi être triste parce que quelqu'un dormait ? Surtout si le dodo en question était justement fait pour soigner le corps ? N'était-ce pas plutôt une bonne chose ?

Il accueillit la malheureuse à bras ouvert. Il était toujours prêt à donner tout ce qui serait susceptible d'aider quelqu'un en détresse, sa personne y comprit. Puisqu'elle le voulait visiblement d'ailleurs. Heureusement qu'il était passé par ce coin là, même si l'état de la demoiselle lui fendait le coeur.

— Oh, ålørs c'est simple, répondit-il avec douceur, elle se réveillerå quånd søn cørps serå tøut répåré. C'est bien qu'elle dørt, cømme çå åu møins elle ne døit pås åvøir mål suite à l'åccident. Si elle ne dørmåit pås, peut-être qu'elle søuffriråit beåucøup trøp, c'est peut-être ålørs mieux cømme çå, nøn ?

Bien qu'il n'avait jamais vu l'intérieur d'un hôpital, il se doutait bien qu'on ne sortait pas indemne d'un accident et que les blessures pouvaient être très graves. Il était sans doute préférable de rester dans un état paisible durant le temps qu'il faut plutôt que de subir une lourde guérison.

codage par Laxy Dunbar.

Vous ne saviez pas d'où est ce qu'il sortait pour être honnête. Ce qu'il disait, faisait, n'avait pas de réel sens. Personne ne s'arrête pour parler à une personne qui ne semble pas bien aller, n'est ce pas ? Non, personne sauf lui apparemment. Est ce que c'était quelques choses dont vous aviez besoin ? Possible oui, c'était bien possible. Mais il ne semblait pas pleinement comprendre, parce qu'il n'avait jamais été touché de cette façon pour l'un de ses proches sans doute. Même s'il y avait la barrière de la langue, qu'il avait un accent venant d'ailleurs, pas de Russie, mais d'un pays différent, il semblait être bien naïf, pour ne pas comprendre que vous parliez de coma, un sommeil profond dont on ne sait rien ou presque. Le corps avait besoin d'être réparé, mais ce n'est pas magique, ce n'est pas comme ça que ça marche, même s'il arrive à se régénérer, certaines séquelles peuvent ne jamais se réparer, pire, la personne peut ne jamais se réveiller. Est ce que cela serait le cas pour Jessie ? Vous n'en saviez rien du tout, mais vous espériez que non, qu'elle se réveillerait, et que même si elle avait oubliée des choses, que même si elle n'était plus capable de faire tout ce qu'elle faisait avant, que votre visage puisse lui redonner le sourire, qu'elle puisse vous reconnaître notamment. Vous ne demandez pas la lune, mais pour le moment, elle dort, vous l'espérez le plus paisiblement possible malgré la douleur du choc survenu ce soir là. Mais si vous vous étiez mise à marcher pour oublier, c'était raté, il avait voulu bien faire, or il avait remué les souvenirs, les espoirs et vos larmes coulaient à présent bien trop abondamment. Il ne rechignait pas au câlin, ce qui était une bonne chose même si vous ne le connaissiez pas. Et ce qu'il vous dit alors semblait sortir de la bouche d'un enfant. Qu'avait-il vécu pour voir le monde d'une façon aussi naïve ? On ne se réveille pas ainsi d'un coma qui durait déjà depuis plusieurs mois. Mais elle n'était pas morte, ses organes avaient été endommagés mais pas suffisamment pour que l'un d'entre eux lâches, pour le moment, et le cerveau avait été secoué, mais pas suffisamment pour qu'il soit totalement hors service. Vous ne savez pas si vous n'auriez pas préféré qu'elle meurt directement sur le coup, sans qu'elle ne puisse souffrir, même si vous auriez souffert d'avantage encore. Mais les choses sont ainsi ...

" Si seulement c'était aussi simple ... "

Cette amertume était dans votre bouche, rien ne pourrait changer les choses, à part un voyage dans le temps pour la prévenir de rester quelques instants de plus dans la voiture, sur le côté, pour que le chauffard passe et qu'il ne la percute pas mais tout ceci n'était évidemment pas possible ...

codage par Laxy Dunbar.

Qu'avait vécu le jeune homme pour avoir un regard innocent sur le monde ? Eh bien, justement, pas grand chose à vrai dire. Il n'avait rien vécu. Ou du moins, pas dans ce monde. Il avait grandi à l'écart de tout ça. A l'écart de la guerre, de l'hypocrisie, du mensonge, de la méchanceté humaine...Oui, il existait encore quelque part sur cette Terre des endroits restreints où le temps était figé et où on ne jurait que par la bienveillance. Elevé dans la lointaine campagne norvégienne aux abords du cercle polaire où il ne subsistaient que deux ou trois fermes entre deux monts enneigés, le jeune homme n'avait rien connu d'autre jusqu'à présent que la vie paisible au milieu des chèvres, ainsi que d'une famille unie et d'un voisinage aussi bienveillant que limité. Sous les lumières des aurores boréales des nuits sans fin du nord, Mikkel avait grandi dans l’insouciance et l'ignorance. Visiblement, c'était là deux ingrédients fondamentaux du bonheur.

Quelque fois, quand il ne parvenait pas à fermer l'oeil la nuit, il se ressassait ces moments d'isolement. Il se revoyait, rajustant le col de son épais manteau de laine, les bottes fourrées enfoncées dans la poudreuse immaculée et scintillante, parcourant les versant des collines qui cernaient la demeure familiale, le sourire aux lèvres, la tignasse agitée d'une brise légère mais glaciale, les yeux se levant vers un plafond d'étoiles et de galaxie parfaitement visibles en l'absence de pollution lumineuse avec une impression d'être tout seul au milieu de ce monde blanc et gelé où rien de mal existait. Oui, il se revoyait aisément, tapotant le flanc du plus vaillant bouc du troupeau de sa main gantée, un nuage laiteux s'échappant de son visage à chacune de ses expirations. Le silence y était incroyable. Il avait quelque chose d'apaisant.

— Çå ne l'est peut-être pås, admit-il, se disant qu'il avait sans doute manqué quelque chose, måis si c'est du temps qu'il lui fåut pøur qu'elle åille mieux ålors il fåut lui låisser tøut le temps dønt elle å besøin.

codage par Laxy Dunbar.

Deux visions du monde étaient en train de s'opposer dans cette ruelle, l'innocence même en comparaison à une noirceur réelle, celle de l'âme que vous possédiez, une âme abimée, déchirée, qui errait sans but dans ce monde si ce n'est celui de donner aux morts une dernière demeure, avant que vous-même vous ne plongiez à l'intérieur de l'une de ses demeures. Votre vie se résumait à cela depuis des mois maintenant que Jessie était entre la vie et la mort, entre la survie et les ténèbres de l'enfer. Vous n'arriviez pas à le comprendre, à le suivre. Comment pouvait-il avoir une vision si niaise finalement du monde que vous entourait ? A moins d'avoir été enfermé dans une bulle où le temps n'a pas d'emprise sur votre être, vous ne voyez pas comment cela était possible, même en limitant les interactions avec les autres, même en limitant les prises d'informations, vous n'aviez pas à faire à un enfant de trois ou quatre ans, mais bien un adulte. Pour lui, tout semblait être d'une facilité déconcertante alors que ça ne l'était pas le moins du monde, car rien ne garantissait que le temps suffirait pour qu'elle puisse à nouveau être sur pied, qu'elle puisse à nouveau réellement exister dans votre vie. Vous le regardiez, le sourire triste sur votre visage.

" Justement, on ne sait pas si le temps suffira, s'il fera son oeuvre sur son être très abimé. Peut être qu'elle ne se réveillera jamais, peut être qu'elle se réveillera mais qu'elle ne pourra plus rien faire. Les chances pour que tout redevienne comme avant sont si faibles ... "

Tellement qu'il ne restait que ça, il ne vous restait que ça pour vous accrochez à la vie, que peut être un jour elle se réveille, et qu'alors ce jour là, le cours de votre vie pourrait reprendre. Mais ça ne sera jamais aussi simple. Peut être qu'elle ne se souviendra pas de vous, peut être que les derniers mois se seront envolés et qu'alors votre idylle aura disparue de son esprit même si elle sera là, au fond de son coeur toutefois. Rien ne sera jamais simple dans votre vie Wilma, c'est la définition même de votre histoire, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué pourrait être votre devise, et encore, cela dépends rarement de votre ressort mais votre vie est ainsi ...

codage par Laxy Dunbar.

Tout n'était pas tout blanc ou tout noir dans le monde. Mikkel, aussi enfantin qu'il était, ne perdait pas toujours de vue cette réalité. Aussi rose était sa vie, il avait bien sûr déjà connu de mauvais moments, plus ou moins grave, durant cette dernière. Des soucis financiers familiaux, grosse perte de cheptel par maladie, décès d'un grand-père pour qui il avait toujours eu beaucoup d'amour à offrir...Ce n'était pas courant, ce n'était pas insurmontable, mais ce n'était pas drôle. Aussi comprenait-il l'inquiétude de l'inconnue avec qui il discutait en ce moment.

— Celå fåit beåucøup de "peut-être", répondit-il sans se départir de son sourire, je peux en råjøuter en disånt que peut-être que les chøses se påsserønt plutôt bien en fin de cømpte. Après tøut, même si les chånces sønt fåibles, elles ne sønt pås définitivement impøssibles. Et si les chøses ne redeviennent pås cømme åvånt...elles pøurrønt être différentes, måis pås måuvåises pøur åutånt, åvec un peu d'ådåptåtiøn.

Le jeune homme lui adressa un regard :

— Vøus åvez le drøit d'être inquiète bien sûr ! C'est nørmål de l'être pøur quelqu'un qu'øn åime. Måis je crøis que quånd øn åime beåucøup quelqu'un, øn døit plus crøire en l'infime chånce de le retrøuver, que de presque penser que c'est déjà perdu d'åvånce.

codage par Laxy Dunbar.

Décidément, même s'il était gentil, sa vision du monde était véritablement diamétralement opposé à la vôtre Wilma, et si tout n'est que nuance de blanc, de gris et de noir, pour Jessie, l'espoir était faible, les médecins ne s'en étaient pas cachés, après autant de temps dans le coma, il est rare que la personne retrouve la pleine motricité de ses membres, de son esprit aussi, car si le corps a jusqu'à présent survécu, c'est à un prix fort, au delà de ce qui pouvait être réellement supportable par celui-ci. Mais l'espoir demeurait quand même, un tout petit peu, au fin fond de la boite. Il y avait justement des peut être parce que vous tentiez d'y voir de bonnes choses, mais c'était bien trop hypothétique. Il tenait absolument à rester positif, mais ça n'arriverait pas, c'était une certitude certaine que vous aviez Wilma, mais à quoi bon raisonner celui que vous ne connaissiez pas mais qui semblait être un grand enfant, un éternel optimiste dans une situation qui n'en possédait pratiquement aucune issue. Si elle se réveillait, il était certain qu'il faudrait s'adapter, mais que le plus difficile serait pour elle, ce qu'elle a raté durant ses derniers mois, mais surtout ce qu'elle aura oublié car il est certain qu'elle ne se souviendra pas de tout, encore faudrait-il qu'elle puisse réellement communiquer. L'espoir était là dans ses prunelles à lui, et il était dans les vôtres mais pas au même niveau malheureusement. Il faut dire qu'il ne connaissait pas la situation non plus, il n'avait pas vu l'accident, le corps éjecté à plusieurs mètres, les fractures et tout ce qu'elle avait pu subir. Peut être qu'il aurait été mieux pour elle de mourir sur le coup, peut être que vous auriez fait le choix de la rejoindre si cela avait été le cas ... Personne ne le saura, mais elle était là, et l'espoir était malgré tout permis même si ce n'était pas aussi simple que ce qu'il pouvait bien le dire.

" J'y crois mais les chances que cela arrivent réellement sont infimes. Mais c'est une acharnée, elle n'est pas encore morte, elle s'accroche après ce terrible accident, mais bon, même les médecins ne sont pas très optimistes alors je préfère ne pas me faire de trop forts faux espoirs. "

C'est comme ça que ça fonctionnait pour vous Wilma. Il fallait garder espoir, mais se dire qu'elle allait remarcher, que vous alliez pouvoir rire, sourire, faire du skateboard ensemble à nouveau était bien trop hypothétique pour continuer de se l'imaginer. Mais si elle se réveillait et qu'il fallait prendre soin d'elle, alors vous le feriez sans hésiter.

codage par Laxy Dunbar.

Ce n'était sans doute pas facile de surmonter une aussi délicate épreuve que celle d'attendre sans savoir si on allait perdre ou retrouver quelqu'un. C'est vrai. Mikkel ignorait tout des deux filles. Tout de celle qu'il avait en face de lui comme de celle dont elle lui parlait. Il ignorait le pourquoi du comment de leur situation. Mais à quoi bon ? Est-ce que cela changerait son optimisme ? Absolument pas. Savoir qu'elles tenaient l'une à l'autre était suffisant pour lui pour connaître le minimum de qui elles étaient. Et à partir de là, il était évident pour lui de garder espoir, d'être positif même si c'était difficile, pour celle qui attendait et celle qui était attendu.

— Et vøs médecins n'ønt jåmåis tørt quånd ils åffirment øu infirment quelque chøse ? questionna le jeune homme. Puisqu'åppåremment, vøus ne pøuvez pås cømpter sur eux pøur rester øptimistes, ce døit être à vøus de l'être. Surtøut que vøus semblez åvøir føi en vøtre åmie.

De toute façon, ce n'était pas la morosité qui allait arranger les choses. Ce n'était pas les larmes et le désespoir qui allait lui donner plus de force pour se battre.

— Est-ce qu'øn pøurråit åller lå vøir ? demanda-t-il soudain. J'åimeråis bien fåire så cønnåissånce !

codage par Laxy Dunbar.

Plus le temps passait, moins l'espoir demeurait, moins l'espoir était vif, et plus votre esprit partait dans une totale déliquescence. Mais il n'y avait rien à faire malheureusement, vous étiez tout ce qu'il y a d'impuissant contre cette affaire là, elle resterait peut être encore longtemps dans un état pareil, et si jamais elle venait à se réveiller, se souviendrait-elle de vous Wilma ? Peut être qu'elle aurait tout oubliée, peut être qu'elle ne pourrait même plus parler, peut être que ... Oui, le pire était clairement à envisager malheureusement, et même celui qui était face à vous ne pouvait rien y faire, c'était comme ça. Comment pouvait-il être aussi optimiste ? Cela dépassait l'entendement, mais clairement, vous étiez deux parfaits opposés. Jamais vous ne pourriez être comme lui, même en retournant le problème dans tous les sens. La seule possibilité était de remonter le temps, mais cette possibilité là était impossible malheureusement, il n'était pas possible d'agir dans ce sens là, en dehors de quelques séries ou films sur le sujet ou concernant le voyage dans le temps. Il venait donc à vous demander si vos médecins n'avaient pas tord, mais pourquoi s'entêtait à croire des choses comme ça. Il n'y avait pas besoin d'être médecin pour comprendre que Jessie était dans le coma avec des dommages conséquents pour ne pas s'être réveillée au bout de plusieurs mois.

" La médecine n'est pas une science totalement exacte dans ces cas là, mais il n'y a malheureusement pas besoin d'être médecin pour comprendre qu'après un tel accident, elle puisse ne jamais se réveiller ... "

Il y a ce petit haussement d'épaules. Elle n'était pas morte sur le coup, mais peut être que tout cela aurait été mieux pour elle, peut être bien oui, difficile à dire. Et donc, il venait à vous faire une requête que vous n'aviez pas vu venir. Qu'est ce que cela changerait ? Rien, absolument rien, mais peut être qu'il se rendrait alors compte de l'état de Jessie, comprenant qu'il n'y avait rien à faire que d'attendre un véritable miracle.

" On peut aller la voir, mais ça ne changera malheureusement rien à la situation. "

Mais presque instinctivement, vous vous mettiez en route en direction de l'hôpital, de cette chambre précisément, pour qu'il constate simplement les dégâts, rien de plus ...

codage par Laxy Dunbar.

Quand on ne pouvait rien faire contre une situation, il restait logique selon Mikkel de ne pas s'enfoncer dans le désespoir, mais plutôt de trouver une solution pour garder la tête hors de l'eau. Car, puisqu'on ne pouvait rien faire pour arranger les choses et qu'attendre était tout ce qu'il y avait à faire, alors il fallait se concentrer sur quelque chose d'autre. Quelque chose sur laquelle on pouvait avoir un pouvoir. Et, dans le cas de Wilma, ce quelque chose était clairement sa façon de percevoir sa situation, et ce que ça faisait d'elle. A savoir être dépassée par une tristesse permanente.

— Eh bien, fit le jeune homme, si c'est pøssible que çå se påsse cømme çå, c'est pøssible åussi que çå se påsse åutrement. Pøurquøi tøut de suite penser åu pire ålørs ?

De ce qu'il avait cru comprendre, c'était du 50/50 finalement. Soit elle se réveillait, soit non. Une chance sur deux. Deux scénarios possibles. Un bon, un mauvais. Mais pourquoi ne penser qu'au mauvais alors ? Pourquoi ne pas laisser sa chance à l'autre qui était tout de même bien plus enviable ?

— Oh ! Je n'åvåis pås lå prétentiøn d'être cåpåble de chånger lå situåtiøn ! s'empressa-t-il de répondre. Måis çå å l'åir d'être quelqu'un de bien.

Il suivit le mouvement, emboîtant le pas de la demoiselle dès que celle-ci se mit en route vers un endroit dont elle était la seule des deux à connaître le chemin.

codage par Laxy Dunbar.

Il était évident qu'il ne vivait pas la situation, et qu'il ne comprenait nullement les tenants et les aboutissants. Il n'arrivait pas à se mettre à votre place Wilma même s'il était bien gentil, mais ça s'arrêtait là. S'il n'y a pas de solutions, s'il n'y a qu'un miracle qui pourrait sauver la situation, vous ne voyez pas comment faire mieux que ce que vous faites actuellement. Vous tentez de vivre, de survivre, de vivoter dans ce monde ravager par la misère où un être vous manque, et tout est dépeuplé, bien trop dépeuplé même devriez-vous dire. Il était là, il semblait vouloir tenter quelques choses mais à quoi bon ? Pourquoi pensez au pire qu'il disait ? Pourquoi ? Parce que le choc avait été rude, fort, puissant, et qu'elle n'était "malheureusement" pas morte sur le coup, que l'espoir demeurait, très faible, mais qu'il était là, et que ça vous minait de l'intérieur, chaque jour un peu plus. Si elle était morte sur le coup, la douleur aurait été plus vive encore mais l'espoir aurait été enfermé au fond de la boite de Pandore. Là, il avait été libéré, et clairement, il était trop présent, et votre esprit n'arrivait pas à se dire qu'il n'existait pas. Alors, il agissait sur votre esprit et votre corps de la pire des manières, vous laissant imaginer le réveil de votre belle aux bois dormants dans une santé parfaite avec un simple baiser. Mais si elle se réveillait, elle avait plus de chance de ressembler à un légume qu'autres choses, et ça, c'était encore pire que tout le reste, bien pire oui ...

" Parce que l'accident qu'elle a eu a été rude, et qu'elle n'est pas morte sur le coup. C'est une battante, mais si un jour elle se réveille, il y a peu de chances que les choses redeviennent comme avant ... "

Les lésions sont là, et il y en aura des permanentes, qui ne pourront jamais être réparée. Si elle vous reconnait, si elle retrouve l'usage de la parole, ce serait déjà un miracle. Si cela était envisageable, ce serait déjà beaucoup, mais même pour ça, ne serait-ce que ça, les médecins n'en savent rien, et plus le temps passe, plus les chances que cela arrive est faible. Les chances étaient de l'ordre de peut être 1%, 2% pour qu'elle se réveille un jour. Il faudra prendre une décision à un moment ou un autre, vous le savez, mais pour le moment, tout le monde est d'accord pour lui permettre de "vivre" grâce aux machines sur lesquelles, elle est branchée. Il veut donc aller la voir, même si ça ne changera rien du tout, qu'il n'a pas la prétention de cela non plus ... Il pense que Jessie est quelqu'un de bien, et c'est assurément le cas, c'est la meilleure personne qui puisse exister sur terre, mais elle n'a plus la chance pour le moment d'agir sur cette dernière. Mais puisqu'il veut la voir, vous allez lui montrer, la machine pour respirer, l'intraveineuse pour les nutriments et tout le reste encore. Il ne sera pas déçu du voyage, peut être que cela lui ouvrira les yeux, peut être bien oui ...

codage par Laxy Dunbar.

Toujours pareil. Le "il y a peu de chance" ne voulait finalement pas dire grand chose. Car qui disait peu de chance, disait aussi qu'il y en avait un petit peu. Et c'était ça la chance aussi : une denrée rare, intouchable, incontrôlable. Mais existante. Même si elle était petite, elle était là. La jeune femme le disait elle-même. Alors pourquoi ne pas croire en ce petit peu de chance ? Si ça ne sauve pas la situation, ça aurait au moins le mérite de la rendre plus abordable. Que restait-il à une âme qui cessait de croire ? N'était-ce pas justement cette croyance en la chance qui permettait à cette demoiselle de se lever chaque jour ?

— Alørs je våis prier que tøut se påsse åu mieux le jøur øù elle se réveillerå, assura le jeune homme, je vøus le søuhåite de tøut møn cøeur !

Il ne la connaissait pas mais c'était évident qu'elle avait besoin de soutient. Hélas, il n'avait aucun pouvoir magique et ce n'était pas pour accomplir un miracle qu'il voulait se rendre à l'hôpital mais bien pour soutenir Wilma dans cette épreuve. On pouvait un peu dire qu'il tapait l'incruste dans sa vie, c'était un fait, mais c'était souvent de cette manière qu'il procédait parce qu'il aimait être au contact de ses semblables. S'il entrait dans la vie de quelqu'un d'autre, il voulait le faire bien. C'est ainsi qu'il parvenait à mieux les comprendre.

codage par Laxy Dunbar.

Il était clair et net qu'il vivait sur une autre planète, mais que faire de plus ? Vous connaissiez la réalité des choses, mais pas lui. Dans son esprit, le peu de chance était suffisant pour y croire, alors que si Jessie n'était pas morte, l'espoir pour qu'elle "revienne" à la vie était infiniment mince. Encore faudrait-il qu'elle revienne dans des conditions suffisantes, parce que si elle revenait, peut être qu'elle serait à jamais clouée dans un lit, incapable de faire quoique ce soir, incapable de bouger, de parler, de reconnaître les personnes qu'elle a pu aimer, apprécier. Il voulait donc se rendre à l'hôpital pour constater les dégâts et peut être continuer de rêver à de faux espoirs qu'il tentait de vous donner, de vous vendre comme si tout cela était acquis ou presque. Il allait prier, et votre visage lui offrit un sourire jaune. Dieu ou qui que ce soit d'autres ne pourrait rien faire présentement, mais s'il voulait prier, brûler un cierge à l'église, il pourrait le faire. Il y a des choses que l'on souhaite, que l'on désire, que l'on veut, mais il y a une différence parfois importante entre vouloir et pouvoir. Vous vouliez vivre votre meilleure vie avec Jessie à vos côtés, mais vous ne pouviez pas influer sur le cours de sa vie, elle qui était clouée dans un lit d'hôpital depuis de long mois. Vous auriez pu polémiquer avec Mikkel à propos des croyances qu'il avait, croyances que vous n'aviez pas ... Sur le chemin, la question vous taraudait, votre esprit n'arrivait pas à s'en défaire alors vous ne résistiez plus à la lui poser.

" Vous pensez qu'il existe quelqu'un là-haut qui veille sur nous ? "

Vous ne saviez pas si la question était bonne, mais vous étiez persuadée qu'elle allait lui en faire dire d'avantage sur ses croyances, sur ce en quoi il espérait, une espérance peut être un peu trop grande dans le cas de Jessie.

codage par Laxy Dunbar.

C'était ainsi. Mikkel était un éternel optimiste. Parce qu'il y avait plus à gagner ainsi. Même s'il s'agissait de faux-espoir, même si à la fin tout se transformait en drame...Au moins, durant l'attente d'une certitude, mieux valait veiller sur son moral plutôt que se laisser défaillir. Il n'avait pas appris à être autrement. Et même si une telle situation devait lui arriver un jour, il suivrait probablement ses principes. Il tiendrait bon jusqu'au bout pour revoir une personne chère.

Le jeune homme suivait la demoiselle qui avait accepté de le conduire à l'hôpital où se trouvait celle au centre de la conversation. Il n'avait pas grand enthousiasme à s'y rendre évidemment, mais son visage arborait néanmoins toujours un sourire chaleureux. Il ne s'attendait pas trop à la question de Wilma, mais c'était loin de lui déplaire. Autant continuer à discuter plutôt que de progresser dans le silence ! De plus, la question de la demoiselle était sans doute légitime. Puisqu'elle la posait, il était logique de penser que, pour sa part, elle n'y croyait pas.

— Oh øui, répondit doucement le Norvégien, quelqu'un qui veille sur nøus, puis sur tøut åussi.

Instinctivement, il leva les yeux vers le ciel.

— Måis il n'est pås seul à le fåire. Quånd øn å quelqu'un, dåns nøtre vie, dåns nøtre cøeur. Quelqu'un qui døit målheureusement pårtir åvånt nøus ålørs, il prend plåce à ses côtés pøur regårder vers tøus ceux qu'il å åimé. Tøut cømme nøus qui pøuvøns juste lever lå tête et pørter nøs pensées vers ceux qu'øn å åimé. Gårder cette cønnexiøn, je crøis que c'est impørtånt.

codage par Laxy Dunbar.