wanna hear your voice

T’étais pas vraiment de ceux qui se levaient tôt, en temps normal, du moins pas par plaisir: Roman pouvait en témoigner, lui le premier était déconcerté par tes pannes de réveil. Et encore lui, il était habitué. Pour une raison que tu refusais d’entendre, t’as paniqué toute la nuit à l’idée de rater la sonnerie de ton réveil. Si t’en avais pas grand-chose à faire de faire poireauter la majeure partie de la populace, l’idée de te montrer sous tes pires défauts auprès de la jolie Enéa te tendait. Idiot comme bon nombre d’idées préconçues, t’avais envie de l’impressionner.

Les yeux ouverts, ronds comme des soucoupes à cinq heures du matin, soit environ deux heures avant ton réveil, t’as levé les yeux au ciel : la nervosité et la hâte avaient clairement abusé sur ce coup là : impossible de te rendormir, t’as soupiré, allumé ta baffle qui cracherait un bon vieux Gorillaz, enchaîné de quelques sons des Arctic Monkeys pour une session improvisée de cardio : pour une fois que ton tapis de course servait à quelque chose… les yeux rivés à la fenêtre, tu profitais de l’atmosphère de calme feutré des petits matins. Peu à peu, tu voyais l’obscurité laisser place au petit jour, tes voisins, à l’immeuble de l’autre côté de l’avenue, fumer leur première clope, faire trois salutations au soleil pour les plus souples ou lever leurs enfants. Sans qu’ils ne le sachent, tu t’invitais dans leur quotidien quelques instants avant de regarder ta montre : pas encore en retard : tu te détends, décide d’arrêter là ta session et files te laver tandis que ton café passait. Une fois prêt, jeans et polo enfilé, tes cheveux presque trop longs savamment travaillés d’un coup de main dans la masse, tu t’empressais d’avaler une tasse et d’envoyer un message à la blondinette « le temps d’attraper un taxi et j’arrive. Toujours ok pour travailler le doublage de la scène d’ouverture ? » scène importante s’il en est car elle donne le ton du reste du long métrage, tu n’as pas le droit à l’erreur sur celle là.

Excité comme un enfant devant ses cadeaux le matin de Noël, t’as du mal à tenir en place. Tu donnes à manger à Shaky, attrapes une veste au risque d’une matinée fraîche, et tu t’engouffres dans le premier taxi venu. Quelques minutes plus tard, le coeur léger, tu entres dans le hall du studio d’enregistrement. Tu n’en crois pas tes yeux, détailles émerveillé le moindre petit bout de l’endroit : tu veux graver ce jour dans ta mémoire pour toute ta vie. Des étoiles plein les yeux, tu manques de te faire rentrer dedans par trois personnes qui te ralent dessus : quelle idée de rester planté là comme un con, en plein milieu du passage ? Tu t’excuses, te décales et reprends ta contemplation beaucoup plus discrètement, cette fois-ci, jusqu’à ce que ton regard soit accroché par celui de la blondinette « Ené ! Comment tu vas ? T’es prête ? » que tu as lancé tout sourire, avant de la saluer chaleureusement d’une étreinte rapide et d’un baiser sur la joue. « on y va ? » tu tiens plus d’impatience. Tu sais pas si c’est d’être avec elle ou de réaliser ce que vous allez accomplir mais t’es tellement heureux que tu pourrais déplacer des montagnes !

@Enéa Dawson

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Wanna hear your voice.

— Elijah & Enéa

Adressant un sourire radieux, je remercie la serveuse du café avec le regard reconnaissant. Alors que j’attrapais les deux cafés, je sentais mon téléphone vibrer dans la poche de mon jean. Je me décalais jusqu’à la table la plus proche, pour ne pas gêner le passage des autres clients. Déposant les gobelets dans leur support, je saisissais mon téléphone nerveuse à l’idée que le message puisse être celui de l’annulation de mon rendez-vous avec Elijah ce matin. Mais rapidement mon anxiété, pourtant loin d’être naturelle, s'évaporait laissant mon visage s’illuminer en lisant ses quelques mots. Je prenais le temps de taper une réponse affirmative à toute vitesse sur mon écran avant de remettre le téléphone dans ma poche. ”Toujours ! Je devrais pas tarder à arriver non plus.” avais-je simplement envoyé. Reprenant mon achat matinal, je saluais la serveuse avant de franchir le seuil de la porte pour attraper le bus qui venait à peine de s’arrêter à l’arrêt en face du café. Assise, je poussais un soupir de soulagement, j’aurais pu le louper à trainailler comme ça. Un sourire au coin des lèvres, j’observais le paysage londonien défiler devant mes yeux. Certains endroits me rappelaient de bons souvenirs, d’autres que j’avais des choses à faire dans le coin. Au bout du compte, les trois arrêts étaient passé à une vitesse folle et je m’empressais de sortir du véhicule lorsque les portes s’ouvraient. J’avais hâte de passer du temps avec Elijah, d’autant plus qu’aujourd’hui, il entrait dans mon univers, celui qui me passionnait tant chaque jour. Je n’avais plus que quelques mètres à faire dans la fraîcheur matinale, j'espérais que ces températures ne feraient pas refroidir les cafés. Une vague de chaleur m'envahissait lorsque je passais la porte des studios. Une chaleur réconfortante et agréable de bon matin. Saluant la personne à l’accueil aujourd’hui avec un sourire radieux, je montais les escaliers deux à deux pour aller déposer mes affaires dans la pièce qui nous était réservée aujourd’hui. Prenant le temps d’arranger la pièce pour qu’elle soit le plus conviviale possible, j'approchais mon sac et ma veste au porte-manteaux avant de poser les gobelets sur la table que je débarrassais des quelques feuilles qui avaient été laissées à l'abandon. Un peu en avance, je me permettais de descendre, discuter quelques minutes avec la secrétaire que j’appréciais particulièrement. Échangeant quelques banalités, je riais de bon cœur à ses quelques remarques remplies d’humour. Puis, la voix d’Elijah m'interpellait. Relevant la tête, je me retournais légèrement pour l’apercevoir un radieux sourire aux lèvres, comme à mon habitude. “A tout à l’heure.”, soufflais-je à mon amie de l’autre côté du bureau avant de m’avancer vers Artwood pour le saluer. Partageant son étreinte ses lèvres contre ma joue me faisait rougir. Je pouvais sentir sur moi le regard pesant de mon ami à qui j’avais confié le trouver plutôt charmant. Mes mains autour de sa taille, je lui adressais un sourire en laissant mon regard se perdre une seconde dans le sien. “Ça va super et toi ? Tu as pu avoir ton taxi à temps ?”, l’interrogeais-je consciente que tout le monde n’était pas de nature matinale. “Je suis toujours prête.”, lui adressais-je avec un clin d'œil complice. “Suis-moi.”, répondais-je simplement avant d’ouvrir la marche vers le studio à l’étage. Passant la porte, je refermais derrière lui. “Installe toi, tu peux mettre tes affaires là-bas si tu veux.”, lui indiquais-je en désignant d’une main le porte-manteaux. Pendant qu’il se libérait de sa veste, j’attrapais les deux gobelets avant de m’avancer vers lui. Un sourire toujours aussi lumineux aux lèvres, je lui tendais le sien. “J’espère que je ne me suis pas trompée.”, avouais-je en pinçant légèrement mes lèvres l’une contre l’autre. “Pas trop stressé ? Tu verras, c’est un jeu d’enfant ! D’ailleurs, tout ce qui travaille ici sont un peu comme de grands enfants ..”, plaisantais-je avant de venir porter mon gobelet à mes lèvres.

MAY

T’es presque soulagé, de voir la réponse d’Enéa s’afficher sur ton écran, tu t’installes dans ton taxi. Tu regrettes de ne pas avoir eu le temps de t’arrêter dans cette pâtisserie au coin de ta rue, t’es presque certain qu’elle aurait apprécié ces gourmandises auxquelles toi, t’es incapable de résister. Impatient, tu mets tes airpods dans tes oreilles et ta capuche sur ta tête. Encore la tête dans la chaleur de tes draps, t’as pas la foi d’affronter le froid, encore moins d’en être transi. Ton podcast dans les oreilles, t’observes le monde. La ville qui se réveilles. Tu vois quelques scènes qui te font sourire, comme ce gamin qui fait tomber sa peluche et ce que tu imagines être son chien l’attraper et le lui rendre. C’est pas Shaky, qui prendrait la peine de t’aider à ramasser quoi que ce soit, tu penses. Saleté ! Les chats sont définitivement des sales gosses égoïstes et pourris gâtés. Tu finis par te rendormir presque. Enfin, tu penses. Tu ne sais pas, mais dans tous les cas, t’as pas vu le trajet passer, ce qui te donne une bonne indication : si t’as pas roupillé, t’étais au moins entre deux eaux. Tu t’extirpes difficilement du taxi et de sa chaleur, braves les températures matinales et cours pour abréger tes souffrances : tu sautes entre les portes automatiques, soulagé de constater qu’aux studios, ils font fonctionner le chauffage : YES.

C’est quand ton regard se pose sur Enéa que tu te mets à sourire ; un sourire qui pourrait s’étirer jusqu’à tes oreilles, si vous aviez été dans un cartoon à la Tex Avery. Tu la prends dans tes bras et déposes un baiser sur sa joue pour la saluer… geste peut-être pas si innocent que ça. T’en sais rien. Si avec certaines tu joues avec le feu sans hésiter, Tu sais aussi qu’avec Enéa, les choses sont différentes. Il y a cette légèreté, que tu aimes. Cette tranquillité, lorsque tu te retrouves avec elle. Comme si rien de grave ne pourrait jamais se passer là où elle se trouve : bien évidemment que non ! Elle est à l’image d’une Mary Poppins. Pétillante, créative, douce, et surtout, elle est d’un optimisme dont même toi, tu ne pourrais peut-être pas être capable. Et ce vent de fraîcheur qu’elle a soufflé sur ta vie il y a maintenant quelques semaines, t’as de plus en plus de mal à t’en passer. Tu secoues la tête, et ris légèrement « c’est pour la trace d’oreiller sur ma joue, que tu dis ça ? » tu lui adresses un clin d’oeil amusé « tout va bien, t’en fais pas. J’espère que je ne t’ai pas trop fait attendre ? » Tu hoches la tête et tu finis par la suivre en détaillant le moindre recoin des studios : t’es littéralement fasciné par tout ce que tu vois. Tu restes silencieux, tu continues d’observer ton environnement, et tu finis par t’exécuter, retirant ton manteau que tu poses à côté du sien, presque surpris qu’elle te tende ce café qu’elle tient entre ses mains « merci, c’est trop gentil ! » que tu lances, réellement surpris qu’elle se soit souvenue de ce que tu avais pour habitude de boire. Après tout, vous ne vous étiez croisés que quelques fois. Rien qui puisse prétendre à une habitude. Tu lui adresses un immense sourire « stressé… comme quelqu’un qui va essayer un truc absolument incroyable ? » tu te mets à rire avant d’avouer « j’ai vraiment hâte ! » et puis tu prends une gorgée de ton café et ricanes : grand enfant ? Tu connais bien : tu vis ta vie comme un ado attardé ! « d’ailleurs… merci beaucoup d’avoir pris sur ton temps pour moi. C’est vraiment cool ! » et même bien au-delà. Tu ne sais pas encore comment, mais tu lui rendras la pareille, tu te le promets.

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Wanna hear your voice.

— Elijah & Enéa

Ses lèvres contre ma joue m'arrachaient un sourire, mes joues venaient légèrement rougir. “S’il y en avait une, je ne l’avais même pas remarquée”, rétorquais-je aussitôt avec un doux rire malicieux, levant légèrement les yeux vers le plafond pour me donner un petit air innocent. En même temps, ce n’était pas tout à fait faux, si vraiment son oreiller avait laissé une marque sur sa peau, je ne suis pas certaine que ça aurait été la première chose que j’aurais remarqué tant ses yeux attiraient mon regard. Puis je lui adressais un signe négatif de la tête. “Quelques minutes tout au plus, je n’ai même pas eu le temps de récupérer tous les ragots à l’accueil, c’est te dire !”, le rassurais-je avec une pointe de plaisanterie dans la voix. J’aurais pu lui indiquer le chemin les yeux fermés tant je connaissais les lieux comme ma poche, ça se voyait à l’aise que j’avais à me faufiler dans les couloirs entre le personnel du studio. Une véritable petite anguille à tel point que j’en oubliais souvent de vérifier si les personnes qui me suivaient étaient toujours bel et bien derrière moi. Dans ces studios, je me sentais un peu comme chez moi, c’était une sorte de seconde famille, vous savez, celle qu’on choisit. Un sourire illuminait mon visage venant plisser mon regard de biche. “Avec plaisir, on sait recevoir ici.”, lui adressais-je toujours cette pointe de malice dans la voix. À vrai dire, j’avais vraiment envie qu’Elijah se sente aussi bien ici que possible. Je savais qu’il ne pouvait pas ressentir les choses de la même manière que moi, mais j’avais tellement hâte de lui faire découvrir mon monde, celui que j’affectionnais tant et qui faisait de mon métier une véritable passion. Une envie qui se traduisait aussi par mes questions, cherchant à m’assurer que tout allait au mieux. Mais son sourire me rassurait rapidement, suivi de près par sa réponse. Ma boisson chaude à la main, je haussais les sourcils. “Quoi que tu imagines, ça sera encore mieux !”, affirmais-je confiante. S’il appréciait jouer alors il aimerait certainement aussi cet exercice qui, bien que très différent, était tout aussi prenant. Mon visage venait prendre une moue attendrie : bouche en “o”, sourcil légèrement froncé et regard pétillant. Ses remerciements me touchaient sincèrement. “Tu rigoles ?”, demandais-je avant de sourire à nouveau. “J’aurais raté ça pour rien au monde !”, affirmais-je avec un léger rictus étouffé. Loin de me moquer, j’étais juste vraiment emballée à l’idée de l’accompagner dans cette nouvelle aventure. Je venais enfin prendre une gorgée de ma boisson qui avait eu le temps de prendre une température convenable. “Merci à toi, d’accepter que je fasse partie de l’aventure.”, reprenais-je finalement avec sincérité. J’ignore comment j’aurais réagi si Elijah avait choisi quelqu’un d’autre pour le chaperonner. Certainement, n’y aurais-je pas accordé plus d’importance que nécessaire, mais le fait qu’il l'ait fait, en revanche, me faisait réellement plaisir. “Tu t’es entraîné ?”, demandais-je après avoir pris une nouvelle gorgée d'eau chaude aromatisée aux plantes. “Plus tu connais ton texte et plus tu gagneras du temps. Ça n'a pas l’air comme ça, mais les mots défilent à une vitesse soutenue, alors si tu sais ce que tu dois dire disons que ..”, je marquais une pause, plissant légèrement les yeux comme si je réfléchissais. “Cinquante pour cent du travail sera fait. Après tout n’est plus qu’une question de rythme et d’émotion. Mais ça, je suppose que le comédien que tu es le sait déjà.”, lui adressais-je avec une pointe de taquinerie tandis que mes sourcils se haussaient pour donner un petit air de défi, que mon rire venait rapidement balayer. “Je suis certaine que tu seras parfait.”, avouais-je finalement avec un peu plus de sérieux.

MAY

A sa réponse, t’as ri légèrement. Presque surpris par la légère teinte rose qu’ont pris ses joues, t’as mordillé ta lèvre inférieure : c’est vrai qu’il faisait chaud, dans ce hall. Tu ricanais avant de rétorquer, malin « si tu préfères, on peut toujours redescendre… Moi aussi j’veux les connaître, les potins ! » tu lui adresses un clin d’oeil taquin : le fait que tu ne connaisses quasiment personne dans cet endroit ? Non, on en parlera pas. C’est un détail, ou presque… T’as fini par la suivre, contemplant les lieux autant que tu essayais de mémoriser le chemin jusqu’à la sortie… Derrière elle, tu ne peux pas empêcher ton regard de vagabonder, comme attiré par ses courbes. Aucune arrière pensée, pour une fois. C’est plutôt… comme si ton regard cherchait à apprendre et retenir le moindre détail que la jeune femme pourrait laisser voir : tu veux te souvenir.
Une fois dans la salle, tu l’as remerciée pour le café, aussi étonné que touché qu’elle ait pu se souvenir de tes habitudes en terme de café. Petit geste que tu soulignes et tu te promets de lui rendre la pareille d’une façon ou d’une autre… tu hoches la tête « avec toi comme prof ? J’en doute pas une seconde ! » nouveau clin d’oeil, tu as pris une gorgée de ton café, et t’as secoué la tête « là, c’est toi, qui plaisantes ! J’aurais voulu personne d’autre pour m’enseigner » tu prends un air grave et, tes mains fendant l’air, tu dessines un arc au dessus de ta tête, à l’image de ce gif de Bob l’éponge que t’as beaucoup trop vu tourner sur les réseaux. Tu reprends, des étincelles dans la voix « l’art du doublage ! » si c’était dit sur le ton de la plaisanterie, il n’empêche que le message, lui, était sincère. Tu n’aurais aimé personne d’autre pour te montrer les ficelles du doublage. En fait, la présence de la jeune femme te rassure. Tu lui adresses un sourire, et hoches la tête avant de clarifier « quoique… je ne sais pas trop. Ça compte, de couper le son de sa télé et raconter des conneries à la place des personnages ? J’suis vachement fort, à ce jeu là ! » tu lui adresses un clin d’oeil moqueur. Ah ça, c’est rien de le dire, c’est même ton jeu préféré. Tu ris légèrement avant de te reprendre, comme si t’avais tout à coup besoin de te justifier : comme si son avis avait plus d’importance que le reste. « plus sérieusement… je crois que j’me suis préparé suffisamment pour ne pas me péter la honte. » tu ris « oui. En fait, c’est… une sorte de théatre en karaoké. Mais si ça peut te rassurer… sur scène j’connais mon texte. J’ai appris ce que tu m’as donné avec le même sérieux. Donc… ça devrait le faire ? » tu lui adresses un clin d’oeil amusé, un signe de tête à son encontre, comme pour la remercier de la confiance qu’elle a placé en toi et tu lances , enthousiaste « bon alors, on se le fait, cet essai ? » tu poses ton gobelet et t’avances, explorant un peu plus la pièce : t’es comme un enfant.

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