Il était 23 heures lorsqu’Amalya décida d’aller voir dans sa réserve cachée de psychostimulant pour pouvoir continuer d’étudier. Elle venait de terminer son quart de travail à la boutique et elle avait un gros examen le lendemain. Elle avait bien révisé pendant la semaine, mais elle n’avait pas encore atteint le niveau de performance qu’elle le désirait. Passer la nuit debout à se repasser en boucle la matière était la seule solution qu’elle voyait, mais elle sentait déjà la fatigue la gagner. Amalya attrapa son étui à crayon et prit la petite pochette de suède rose dans laquelle elle entreposait les comprimés qu’elle achetait quand même assez régulièrement à Aaron. Lorsqu’elle l’ouvrit, elle constata qu’elle était vide. Elle sentit alors un vent de panique monter en elle. C’était impossible qu’elle soit à court de cachets. Elle en avait toujours d’avance pour empêcher d’avoir à courir pour en racheter alors qu’elle en avait vraiment de besoin… Comme ce soir-là. Elle retourna son appartement sans dessus dessous, convaincue qu’elle devait en avoir de cacher quelque part, mais bien vite, elle dut se rendre à l’évidence qu’il ne lui en restait plus. Ce qui la surprit le plus, c’était que la dernière fois qu’elle avait fait ses achats à Aaron, c’était il y avait environ une semaine et normalement, elle était capable de faire au moins un mois avec la même quantité. Elle se convaincut immédiatement que ce n’était que parce qu’elle avait eu une grosse semaine à l’école avec beaucoup d'examens en plus d’avoir dû faire plus d'heures chez Sephora pour remplacer une collègue qui était malade. Ce n’était surtout pas parce qu’elle était accro. Elle pouvait très bien fonctionner sans en prendre et l’augmentation de sa consommation n’était que passagère. Elle attrapa son portable et envoya un sms à Aaron J’ai besoin de cachet. Je t’attends chez moi. L’homme savait exactement où elle se trouvait puisqu’ils avaient eût une certaine relation il y avait quelques temps. En fait, il savait pas mal tout d’elle. Bien qu’il avait eût une relation plus physique qu’émotionnelle, Aaron était le seul qui connaissait pratiquement toutes les facettes d’Amalya et il était également une des rares personnes à qui elle accordait vraiment de l’importance. Et elle savait qu’il lui apporterait exactement ce qu’elle avait besoin pour passer au travers de cette nuit et de la journée du lendemain sans dormir. En attendant son arrivée avec les cachets tant attendu, Amalya essaya d’ouvrir ses livres d’université et de commencer à étudier. À part mettre des feuilles un peu partout sur sa table, au sol et sur son lit, elle n’arriva toutefois pas à se concentrer, regardant son portable ainsi que l’heure à plusieurs reprises. Pourquoi étais-ce si long avant qu’il arrive ? Ce n’était pourtant pas la première fois qu’elle lui demandait une livraison et normalement il se dépêchait plus que ça. Puis, elle entendit sa porte d’appartement ouvrir, elle fit volte-face immédiatement. ”Non, mais étais-tu à l’extérieur du pays ?! Ça fait une heure que je t’attends. J’ai besoin d’étudier.” Amalya n’avait pu s’empêcher de tomber sur Aaron aussitôt qu’elle l'aperçut dans son petit loft. Elle avait perdu toute sa patience pendant cette heure qu’elle était convaincue d'avoir perdu alors qu’elle aurait pu la rentabiliser autrement si elle avait eu ses psychostimulants.