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La veille, Amalya avait passé sa soirée avec Liam, à déguster un bon repas qu’il avait concocté exprès pour elle. Elle n’avait pas prévu rester aussi longtemps chez lui, mais lorsqu’elle avait lu l’article instagram de The Crown à propos d’elle, elle avait fait une crise d’anxiété. Elle ne pouvait pas croire que quelqu’un avait découvert qu’elle consommait des neurostimulants et parfois des amphétamines alors qu’il n’y avait qu’Aaron qui était au courant puisque c’était lui qui lui vendait. Elle ne pouvait pas croire qu’il l’avait dit à d'autres. Elle ne voyait toutefois pas qui d’autre pouvait être au courant. Elle était contente d’avoir pris connaissance de cet article avec son meilleur ami puisqu’il avait bien su la calmer même s’il avait été un peu surpris de sa consommation. Bref, elle était donc arrivée chez elle assez tard dans la soirée et avait profité qu’elle ne travaillait pas ce matin-là et qu’elle n’avait pas de cours pour faire la grasse matinée. C’était rare qu’elle se donnait le droit de dormir aussi longtemps. Normalement, elle se levait tôt pour pouvoir commencer sa journée rapidement et être productive. Elle savait par contre que de prendre une journée tranquille lui ferait le plus grand bien. Elle fut toutefois sortie de sa grasse matinée par des coups à sa porte. Elle décida d’ignorer la personne qui était venue la voir. Elle se résigna à se lever lorsqu’elle se rendit compte que cette dernière avait bien décidé de défoncer cette dit porte si elle ne l’ouvrait pas. Elle enfila un sweat shirt un peu trop grand et une paire de leggings si court que c’était tout juste si l’on ne voyait pas le commencement de sa fesse, attrapa un élastique sur sa table de chevet pour attacher ses cheveux dans un chignon haut pêle-mêle et alla ouvrir la porte, bien décidé à dire à cette personne qu’elle n’était pas la bienvenue chez elle. ”AMALYA ! OUVRE !” Elle reconnaîtrait cette voix entre mille. C’était Damian et à l’entendre hurler au travers de la porte d’entrée, il était de mauvaise humeur. Quoi que… L’avait-elle déjà vu de bonne humeur ? Elle ouvrit l'obstacle entre eux deux et n’eût pas le temps de placer un mot avant qu’il entra sans demander la permission et lui colla son portable devant les yeux. ”C’quoi encore c’conneries ? Elle reconnut immédiatement l’image qu’elle voyait : l’article de The crown. Pourquoi se mettait-il dans cet état pour ça ? Elle lui envoya un regard noir. ”Rien qui te regarde. Et puis de toute manière, c’est de la foutaise. J’suis pas accro à rien.” Elle jeta un furtif regard autour d’elle, regardant rapidement sur les surfaces de son appartement pour s’assurer que son pot de comprimé ne se trouvait pas à portée de main. ”Tu n’as pas d’affaire à te pointer chez moi sans t’annoncer et encore moins d’essayer de défoncer ma porte.” Elle renifla, grimaça en sentant l’odeur qui émanait de lui. ”En plus tu empestes. Une douche après le travail ça ne te tentait pas ?”

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Ils étaient pratiquement toujours en train de se prendre la tête Amalya et Damian et ce n’était pas ce matin-là qui était différent. Même si leur relation était conflictuelle, Maly ne pouvait toutefois pas s’imaginer sans le russe dans les parages. Il la rendait folle, mais elle savait aussi qu’elle pouvait se fier sur lui si elle avait des problèmes. Enfin… C’est ce qu’elle croyait. Elle aurait quand même laissé de côté sa crise de nerf à cet instant même. Elle le vit suivre son regard du coin de l’oeil lorsqu’elle s’assura de ne pas avoir laissé de comprimé visible. Quoi que connaissant Damian, il ne serait pas vraiment surprenant qu’il retourne l’appartement complètement à l’envers pour les trouver. ”Pas l’temps d’rentrer chez moi, mais ‘scuse, la prochaine fois j’t’invite au restau pour t’engueuler sur ta conduite. Ça t’va ?” Il se prenait pour qui ? Son père ? Même ce dernier ne se préoccupait pas du tout de ce qu’elle pouvait bien prendre pour améliorer ses performances mentales ou pour tout simplement échapper à la vie. En même temps, ça lui faisait un petit velour de voir que quelqu’un s’en faisait pour sa santé. Elle avait l’impression que tous ses proches ne se souciait pas de ce qu’il pouvait bien lui arriver dernièrement. ”Tu te prends pour qui premièrement de m’engueuler sur ma conduite. C’est pas comme si tu avais ton mot à dire. Même mes soeurs n’ont pas réagi comme ça suite à l’article. Amalya ne savait pas par contre si c’était le genre d’Ella et d’Olive de lire les sites à potins. Et à vrai dire, elle préférait ne pas y penser puisqu’elle sentait la crise d’anxiété qu’elle avait fait chez Liam la veille au soir se pointer le bout du nez. Elle ne voulait pas montrer cette faiblesse devant Damian pour qu’il ne puisse en profiter lorsqu’il en aurait l’occasion. ”Et t’fous pas d’moi ! J’sais qu’tu prends des trucs ! J’sais bien qu’c’est pas d’la merde qu’on refile dans la rue, mais quand même ! T’connais mon point d’vue d’ssus.” À voir les mains de ton interlocuteur trembler, elle se rendit compte à quel point le fait qu’elle consomme parfois des substances l'affectait. Elle ne se défonçait pas à la cocaïne, elle prenait des neurostimulants une fois de temps en temps. Bon, plus fréquemment dernièrement, mais quand même. Elle était convaincue qu’elle pouvait arrêter lorsqu’elle le voudrait. Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’il sortit son paquet de cigarettes de ses poches. Elle s’approcha rapidement de lui pour lui enlever le dit carton des mains. ”Et toi, tu sais très bien ce que je pense de ça et tu n’arrête pas. On est quitte. De toute manière, si je voulais, je pourrais avoir une prescription et tu n’aurais rien à dire. Je prends juste un moyen plus court. Elle se dirigea vers la fenêtre de son appartement d’un mouvement rapide, l’ouvrit et passa sa main à l’extérieur en menaçant de laisser tomber le paquet de clope. ”T’arrête de gueuler ou sinon je les balance sur le trottoir.” Elle avait conscience que si quelqu’un regardait la scène de l’extérieur, ils agissaient de manière totalement enfantine, mais c’était comme ça qu’ils fonctionnaient ces deux-là : ils ne savaient pas comment être matures et se parler comme des adultes responsables.

Entre elle et Damian, ça avait toujours été compliqué. Elle ne se souvenait plus au juste quand elle l’avait rencontré, mais elle se souvenait que c’était via Liam. Et dès le début, ils s’étaient crié dessus et envoyé paître d’une manière très peu classe. De l’extérieur, les gens croyaient qu’ils se haïssaient. Et pourtant, ils ne pouvaient pas vraiment se passer l’un de l’autre. À croire qu’ils étaient un couple toxique. Pourtant, il n’y avait aucun autre sentiment que de l’amitié. ”Pas t’attends quoi ? Vas-y. T’m’devras que treize livres. C’juste une connerie pour toi, ça. C’est rien dans ton port’-pognon.” Alors qu’elle était dos à lui avec la main au travers de la fenêtre ouverte, elle sentit la colère monter en elle. Il savait que l’argent était un sujet sensible pour elle. Elle travaillait si fort au travers de son cours d’université pour pouvoir payer ses factures sans avoir à demander d’aide à qui que ce soit. Elle se faisait un devoir d’être autonome et de ne pas avoir à compter sur qui que ce soit qu’elle prenait des neurostimulants pour arriver à tout faire et qu’elle était en train de s’épuiser complètement sans savoir comment s’arrêter. Elle fit donc rapidement volte-face. Si dans ses yeux il n’y avait eût qu’un agacement jusqu’à ce moment, maintenant Damian pourrait y lire de la colère pure et dure. ”Tu fais vraiment exprès d’être aussi con ou ça te vient naturellement ?! Tu n’es pas le seul à travailler je te signale. Pourquoi tu penses que je prends ces médocs hein ?! Certainement pas pour mieux dormir.” Elle avait admis qu’à moitié prendre de la médication sans ordonnance à Damian, mais maintenant elle avait dévoilé la vérité. Il avait été trop loin et elle ne voulait pas faire pitié, mais elle ne pouvait pas le laisser avoir des propos si blessants pour elle. ”Tu le sais parfaitement en plus que je me tues à la tâche pour essayer de payer mes études et mon appart moi-même.” Il avait appuyé directement là où il le fallait pour lui faire mal. C’était leur spécialité après tout elle et lui : se torturer l’un et l’autre. Le pire, c’est que ce n’était pas vraiment conscient. En tout cas, quelques fois ce n’était pas fait consciemment. ”T’attends quoi ? T’as pas les couilles ? T’as peur ?” Ses lèvres se retroussèrent dans un léger sourire. Elle se retourna vers la fenêtre et envoya le dit paquet de cigarette directement sur le trottoir, une fraction de seconde avant que passe le cycliste qui roula sur ce dernier. ”Des couilles, je suis convaincue que j’en ai plus que toi.” Provoquer Amalya n’était pas une bonne idée. Si au début elle n’avait que prévu envoyer une ou deux cigarettes en bas du troisième étage où se situait son appartement, les paroles du jeune Engelgardt l’avait poussé à tout jeter. ”Tu y penseras la prochaine fois avant de me provoquer. Non seulement tu déboules ici sans avertissement, tu me réveilles et ensuite tu me tombe dessus pour absolument rien. Je ne prends pas de la cocaïne tout de même.” Elle criait encore. C’était une manière absolument charmante de débuter ta journée.