"Aujourd'hui, nous recevons Ryan Haggerty, la star internationale du rap native de Seattle. Bonjour Ryan Haggerty. Parlez nous de vous".

"Alors rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de mon enfance, ce serait trop chiant ! Euuuh... Attendez, coupez deux secondes...  - Mike ! J'ai demandé un milk-shake y'a cinq minutes ! Il vient comment ? En DeLorean ??? Dépêche ! - Reprenons. Donc, j'en étais où ? Ah oui, l'enfance trop chiante ! Ouais, franchement, ça ne sert à rien d'en parler. Rien s'intéressant.

"Parlez nous du Ryan d'aujourd'hui alors... Parlez nous de votre personnalité, vos goûts, vos hobbies..."

"Écoutez, pour ce qui est de ma personnalité, je me décrirais comme quelqu'un de passionné par ce qu'il fait, qui s'engage à fond. J'aime travailler dur parce que le travail paye toujours. En plus, j'adore travailler avec mes collaborateurs, on bosse dans une belle harmonie. - Bon il arrive ce milk-shake Mike ? J'ai pas que ça à faire ! Euuuh Ike ! Dis à mes assistants de préparer un gros saladier de M&M's dans ma loge, et ordonne que je ne veux pas des M&M's marrons ! Ils doivent les enlever ! - Sinon, j'adore la mode, mais j'aime m'habiller ou simple ou ultra-n'importe-comment. J'aime la France et ses filles, et sa nourriture et le luxe. J'adore regarder le Base-Ball à la télé, et le Basket-Ball.

"Comment décririez vous votre musique ?"

"Je dirais que ma musique a des paroles simples, compréhensible de tous et dans lesquelles chacun peut se retrouver. Je fais passer beaucoup de messages de tolérance dans mes chansons. Ouais, je suis contre la haine et la violence. Je préfère la vie sans prise de tête. Je rêve d'un monde où tout le monde pourrait chanter, danser, aimer, baiser sans être jugé. C'est pour ça que je prône la tolérance dans mes chansons. Je souhaite que chaque gay, chaque noir, chaque femme ne se sente pas discriminé au quotidien. D'ailleurs, mes textes traitent beaucoup sur l'acceptation et la tolérance."

"Enfin, pour terminer, avez-vous un message à faire passer ?"

"C'est marrant que vous me parliez de ça car j'ai une anecdote assez drôle là dessus. Un jour, quand j'avais 22 ans, un producteur m'a dit: "Écoute Ryan, ta musique est bien, y'a pas de soucis, y'a du potentiel, mais je ne peux pas te produire, tu ne perceras jamais dans le rap US". Alors là je lui demande pourquoi, et il me répond: "Ben... T'es pas noir, et t'es pas Eminem". Alors aujourd'hui j'ai un message à lui adresser: Mike, si tu vois cette interview, sache que je t'emm**** bien fort, et j'espère que tu apprécies la popularité que j'ai aujourd'hui, et que tu t'en mords les cou*****".

"Très bien, Ryan Haggerty, merci beaucoup. Je vous laisse le mot de la fin ?"

"Vous êtes sexy vous. C'est quoi votre numéro ? Vous êtes seule ce soir ?"


Oh, doux Jésus, j'en peux plus de ces interview. Tous les jours c'est comme ça. J'ai même plus le temps de jouer à la console avec ces conneries ! Sans déc, c'est pas avec des interview 7 jours sur 7 que je vais finir Elder Ring. Déjà que tu mets trois jours à parcourir la map, alors si en plus on est sans cesse interrompu par des journalistes.
"Voilà qui résume bien mon quotidien: les jeux vidéos. Je ne m'estime pas addict, je ne joue que dix heures par jour. Ce n'est même pas la moitié de la journée. Car pendant l'autre moitié, je dors. Ce qui me laisse deux petites heures, pour écrire, composer et enregistrer. Je suis large.
Et puis je réussis aussi à caser une vie sociale là dedans. Oui oui. Je vois des potes. Enfin, on se parle au micro-casque quoi. C'est pareil. C'est tellement mieux. Tu peux prendre une bière tranquille avec ton pote tout en lui parlant. Mais via l'ordi et Skype. Ca sert à ça la technologie. Même plus besoin de sortir de chez soi. Easy."

Pour la cinquantième fois, je relis cette page de mon cahier de mémoires (ouais, ouais, cahier de mémoires, ça fait plus adulte que "journal intime") que j'ai retrouvé en faisant le ménage que ma copine me tanne de faire depuis une semaine. Je m'essuie les yeux avec mon mouchoir tellement je me fais auto-rigoler. Comment ai-je pu être aussi débile ? Ce petit paragraphe datait de deux ans, et pourtant, j'avais l'impression que c'était il y a une dizaine d'années. Aujourd'hui je ne joue plus (que 5 heures par jour, que dalle). Je passe beaucoup plus de temps en studio, j'enchaîne les tournées. Et je passe le maximum de temps avec celle qui sera ma femme un jour. Laura Benett. Elle est celle qui m'a stabilisé, fait grandir. Et pourtant, elle est aussi perchée que moi. C'est peut-être cet équilibre qui crée une telle harmonie. Tiens, et en plus, je deviens poète. Oh tiens, ça m'inspire une chanson. Allez, tchuss, j'vais composer. Ou jouer. Ou dormir...