"Rapport 47 du 13/06/23, Londres, 04:34 en heure locale.

Je..." un soupire s'échappa de mes lèvres et je topatais nerveusement sur la table devant moi avant de ne me racler doucement la gorge et de ne passer ma main dans ma barbe naissante "je suis passé au restaurant aujourd'hui pour la première fois, comme je l'avais prévu, elle était là, toujours aussi rayonnante malgré la fatigue qui pouvait se lire sur son visage. La fossette qui se dessine à la commissure de ses lèvres est ce que j’aime le plus chez elle. En therme purement physique bien sur, car beaucoup d’autres adjectifs qualitatifs viennent se compléter la longue liste des choses qui font d'elle cette femme exceptionnelle.... La délicatesse avec laquelle sa bouche s’étire quand elle sourit a le pouvoir de faire tomber même le plus solide des hommes. Tout chez elle appèle au pêché. Quand elle entre dans une pièce, le temps est suspendu et plus rien n’existe, les hommes se retournent à son passage et les femmes la jalousent. Je me rappelle encore chaque détails du moment ou je l’ai vu… pour de vrai je veux dire. Sa démarche était comparable à celle d’un ange, elle semblait flotter alors que la fragilité de sa silhouette, davantage allongée par ses escarpins menaçants sous ses pieds, se déhanchait au rythme de ses pas. Je pouvais presque sentir la finesse du tissu qui composait son élégante robe bordeaux, cette couleur qui lui était presque insolante au teint tellement qu’elle lui allait bien et moulait ses formes à la perfection, sa petite pochette à la main. Elle était visiblement la seule à ne pas se rendre compte de l’effet qu’elle produisait, il m’avait fallut une bonne minute avant que je n’arrive à décrocher mon regard d’ll pour analyser ls réactions des personnes autour. Je me rappelle parfaitement qu’à cet instant, alors que mes homonymes masculins la désiraient, j’étais prêt à mettre toutes mes valeurs de côté pour elle, je n’avais pu contrôler mes muscles à ce moment là qui se contractaient, mes sourcils étaient froncés, et j’avais des envies de meurtre. J’ai bien essayé de me convaincre de me retirer de la mission par la suite, parce que je savais que j’étais entrain de me foutre dans la merde…" Je passais de nouveau ma main sur mon visage avant de ne secouer la tête, j'étais entrain de devenir fou et de douter de moi, ce qui ne m'arrive jamais. "Je ne sais pas ce qui m'effraie le plus, le fait que je ne divulgue pas des informations capitales à mon supérieur, la peur qu'on me retire de cette mission pour mettre quelqu'un d'autre, une personne impartiale qui serait plus profesionnelle ... ou le fait que je sois entrain de jouer ma plaque pour elle... je ne me sens pas capable de la faire couler, même si je n'ai jamais été aussi proche du but et d'attraper son paternel." J'étais épuisé, les journées au taff étaient de plus en plus longues, et j'avais ce dilemme qui grandissait un peu plus chaque jour. "Je..." Je secouais la tête, je ne pouvais pas me résoudre à lui faire ça "fin de transmission."

_____FIN DE TRANSMISSION CAMERA_____

Dossier: 9525090003081318
Nom: THOMAS née CASTILLO
Prénom(s): Holly Jane
Âge: 33 ans (trente trois ans)
Né(e) le: 03/08/1989 à Cape Town, South Africa
Casier judiciaire: RAS
Antécédents médicaux : RAS
Téléphone portable: +44(0)20-8553-9226
Adresse: 49 Berkeley Square Mayfair - London W1J, England
Situation: Célibataire sans enfants
Occupation: Médecin réserviste à la Brigade des Sapeurs Pompiers de Londres (94-95 Upper Thames Street, London EC4R UE - Dowgate Fire Station) & Co-gérante de "Elena's"  (0 Duke Street Saint James's, City of Westminster, London)

Informations relatives à la famille:
*Père: aucune données
*Mère: Elena Maria Penelope MARQUEZ-CASTILLO épouse THOMAS de Antonio Julio MARQUEZ et Laura Camilia CASTILLO. Occupation: Gérante de son restaurant Elena's
*Père adoptif: James Andrews THOMAS. Occupation: Ancien Marins à la US
Frère adoptif: Tyler THOMAS. Occupation: Lieutenant à la NAVY

Je refermais le dossier devant moi, attrapant ma tasse de café fumante pour en boire une gorgée. C’était un de ces jours d’été, le soleil était chaud et les températures devaient avoisiner les trente et un degrés. C’était une de ces journées banales à Londres ou les touristes buvaient des cafés en terrasse. Des allemands, des Irlandais, des Espagnols, et surtout beaucoup de français. Londres était un melting spot à cette période et le prix des cafés en était exorbitant. Maudits British avec leur thé! Un rapide coup d'oeil à ma montre m'indiquait que je pouvais profiter encore un peu du soleil qui venait chauffer mon visage. Cela faisait quelques années que j'étais sur une mission d'ordre national. J'étais un vrai requin dans mon domaine, et peu sont ceux qui comme moi, avaient gravis les échellons comme je l'avais fais. J'étais un profiler doué. Un des meilleurs du pays, et cette affaires était un challenge de taille pour moi, car ce fumier était introuvable et depuis que j'ai pris du service, je n'ai pu qu'être admiratif de cet homme puissant qui échappait à chaque fois à nos systèmes, mais il y avait une donnée que la CIA et mes collègues du FBI n'avaient pas, Jason avait eu une fille. Et qui aurait pu croire que ce jour là, l'univers allait la mettre officiellement sur mon chemin?


C'est sous le soleil chaud d'Afrique du Sud que j'ai vu le jour le 3 août 1989, une vraie lionne dans l'âme ! Si je n'ai jamais connu mon père biologique (ou géniteur comme je l'appelle), la vie m'a apporté un papa d'amour et un grand frère à l'âge de cinq ans. Ma vie est un vrai micmac de beaucoup de choses, et l'ingrédient principal a été l'amour de ma famille. Le peu que je sache de mon arbre généalogique, c'est que maman est italienne, mon grand-père Antonio était apparement un homme assez dur, suffisamment dur pour mettre ma mère à la porte à 17 ans, elle a donc pris ses affaires et ne s'est jamais retournée, jusqu'à ce que mon super papa n'encourage ma mère à reprendre contact avec eux, pour le plus grand bonheur de ma grand-mère Isabella, et plus tard de mon grand-père, qui s'est lui même étonné du bonheur que lui procuraient ses petits enfants. Depuis toujours, maman n'a que très peu parlé de mon père, j'avais compris que cet homme lui avait brisé le coeur... "Ca n'a rien à voir avec toi mon poussin, tout ce que tu dois savoir, c'est qu'il ne pouvait pas faire autrement et que les choses sont mieux ainsi..." Et même si son absence a suscité beaucoup de questions durant mon enfance, j'ai eu la chance d'avoir plus qu'un père, un papa. James est venu compléter la famille alors que je n'étais qu'une gamine et avec lui, Tyler, son fils de deux ans mon aîné est venu s'ajouter à notre tableau familial.

Maman et Papa se sont mariés trois ans après leur rencontre, et ce jour-là, marquant encore plus de points auprès de ma mère, James m'a annoncé qu'il s'était renseigné concernant les démarches d'adoption pour que je sois sa fille, et que la seule chose que j'avais à faire "c'est de faire ta plus jolie signature juste ici ma puce, si tu acceptes que je sois ton papa pour toujours". On peut dire que j'ai une enfance heureuse, et j'ai compris dès mon plus jeune âge que nous n'avions pas besoin d'avoir de liens du sang pour considérer que nous étions une famille. Le contrat militaire de mon père a fait que nous avons quitté Cape Town pour le sol Américain quand j'avais une dizaine d'années. Tout était tellement différent de ce que j'avais pu connaitre dans mon pays, même si je me considère comme une Américaine, mon coeur lui est resté en Afrique du Sud, c'est là bas qu'est mon réel chez moi. Je ne me souviens pas un jour avoir manqué de quelque chose, nos parents ont toujours fait en sorte à ce que mon frère et moi ne manquions de rien. Elève modele, enfant adorable et presque sortable, mon entourage à toujours dis que j'étais un vrai petit rayon de soleil. J'aime les choses simples de la vie, et marcher pieds nu, admirer un coucher de soleil, les feux de camps et soirées à la belle étoile en font partis. Je n'ai jamais fais partis des populaires du lycée, ni des pompons-girls, bien trop superficiels à mon gouts... et je ne commence pas avec les footballeurs, je les avais en horreur! Cet aspect cul-cul des Etats-Unis m'a toujours beaucoup dérangé, les gens ici étaient bien moins authentiques et c'était bien dommage, heureusement, certaines personnes sont l'exception à la règle et c'est au bahut que j'ai rencontré ma meilleure amie, cette petite boule d'énergie qui doit bien faire 10 à 15 cm de moins que moins que moi, et que je considère comme ma soeur malgré la distance géographique que nous avons pu avoir depuis la fin du lycée. Diplôme en poche, après douze ans sur le sol Américain et négociation avec mes parents, je m'envole pour l'Australie afin de faire une année sabbatique avant de ne revenir pour poursuivre mes études. Seulement, je n'avais pas prévue de tomber amoureuse de cette Terre -et des hommes qui la foulaient- Si vous saviez à quel point la vie y est facile la bas... l'Ocean y est tellement bleu, et la biodiversité y est incroyable ! Je ne pouvais que fondre pour ce pays qui me rappelait tant le miens... Lors de ma première année, j'étais essentiellement localisée à Adelaide, mon point de départ. Ce qui ne m'a pas empêché de vagabonder un peu partout sur la côte Est. Etant le continent du surf, je ne pouvais pas passer à côté du lagon et encore moins de la Grande Barrière de Corail, mondialement connue... j'y ai rapidement pris gout et j'ai décidé de faire de la mer mon quotidien, d'abord après le taff, puis au sein d'une association de replantation des fonds marins. C'est également en Australie que je me suis engagée pour la première fois entant que sapeurs-pompiers, je n'ai jamais retrouvé d'interventions similaires ou nous étions autant appelé pour intervenir sur les animaux. Dès la deuxième année j'abandonnais mon emploie dans les bureaux afin de me consacrer à ce qui comptait pour moi: préserver la planète et ses habitants, tout en restant engagée chez les pompiers volontaires, passant et validant la formation feu par la même occasion. A l'âge de 23 ans, ma première déception amoureuse me fait quitter le Pacifique, et c'est à ce moment là que je décide d'élargir mes connaissances, me lançant pour challenge de découvrir un nouveau pays non-anglophone, ainsi, je suis retournée sur les bancs de l'école pour me lancer dans une licence en bio-chimie, pas la branche la plus facile pour une personne qui ne parle pas un mot d'espagnol, se repose sur ses notions d'italien et à choisis de commencer son premiere semestre à Barcelone ...

España estaba el fuego ! Realmente ! Rapidement j'ai trouvé mes aises dans la langue, et la ville en elle même est juste géniale ! Difficile de ne pas sortir le week-end quand vous connaissez l'ambiance juste géniale des bars ! Malgré toute la tentation latine, je valide mon semestre et file poursuivre le reste de ma licence à Londres afin de me rapprocher de mes parents qui y ont emmenagé l'an passé. A cheval avec ma licence, dans le but de poursuivre ce que j'avais commencé en Australie, je garde un pied dans le domaine de l'aide à la personne cette fois au niveau associatif avec l'Ordre de Saint-Jean à Londres (Red Cross / Croix Rouge Londonnienne) et entame une année dans les bureaux d'une entreprise entant que qu'analyste diplômée en durabilité dans le but de valider des pré-requis pour la suite de mon cursus, voulant entamer un master. Pour la suite, je décide de partir en France, à Paris pour me lancer dans un master. En parrallèle de mes études, je m'engage à la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris entant que réserviste, les gardes étaient dures, mais les interventions plus qu'interessantes, au bout de quelques mois, me trouvant une passion pour l'aspect médical que j'ai pu découvrir au sein de ce que le monde entier considère comme l'élite des pompiers, je décide de me mettre à fond dans les bouquins et me renseigne pour des études en médecine. Je dois dire que d'être formée sur le tas lors des interventions m'a permis de différencier la théorie et la pratique, j'ai du m'adapter à chaque situation et suis tombée sur des médecins de gardes à la BSPP suffisamment gentils pour pouvoir m'aider dans mes démarches et surtout, m'aider à réviser pour le concours. Un coup de coeur pour le métier, mais aussi pour un pompier m'a fait rester quatre ans sur le sol français, et même si j'étais folle amoureuse de cet homme, la vie à fait que nos chemins se séparaient, j'ai eu l'opportunité de partir dans une excellente école à Dublin en Ireland, et j'ai décidé de saisir ma chance. Pas un jour ne se passe sans que je ne pense à mon petit français que j'ai laissé derrière moi... même si l'annonce de mon départ lui a été douloureux, et que son contrat ne lui permettait pas de me suivre dans conquête du monde à travers ces différents pays, il n'a pas cherché à me retenir, car il savait à quel point ça comptait pour moi... C'est donc à l'âge de 32 ans, médecin certifiée que je reviens à Londres pour pouvoir exercer, non pas à mon compte, ni même dans un hopital comme le veut généralement la coutume, mais bien entant que médecin réserviste chez les pompiers de Londres. Ce statut chez eux me permet de maintenir ma qualification feu à jour, de monter dans un engin pompe s'il manque du personnel et qu'ils ont besoin de volontaires, mais surtout d'exercer ce qui me passionne réellement et venir en aide aux gens pour sauver des vies, tout en ayant du temps libre pour moi, mais aussi pour donner un coup de main à ma mère qui a réalisé son rêve il y a maintenant quatre ans en ouvrant et gérant son propre café/restaurant, le Elena's. Même si ma mère se débrouille à la perfection et n'a jamais eu besoin de personne pour s'en sortir dans la vie, je sais qu'elle se tue à la tâche et travaille d'arrache pieds... Ayant fait un malaise recemment, un souffle au coeur d'après les docs, j'essaie de la soulager un maximum en venant régulièrement pour m'occuper du bon fonctionnement de l'établissement.


J'ouvrais les yeux difficilement ... Ma tête tournait et un affreux BIP assourdissant, me donnant l'impression d'avoir les tympans engourdis m'empêchaient de comprendre ce que la personne en face de moi disait. Je plissais les yeux quand sa lampe vint m'éblouir les pupilles [...] "Monsieur est-ce que vous m'entendez?" Je fis un effort surhumain pour regarder dans sa direction, mes poumons me brulaient, l'air était chaud et j'avais l'impression d'étouffer, elle hurla des mots qui m'échappèrent, je n'arrivais plus à respirer, tentant de me redresser subitement mais elle m'en empêcha vigoureusement. C'est alors que je vis la marre de sang autour de nous, le café... j'étais sur la terasse, petit à petit des bribes de souvenirs me revenaient, il y avait eu une détonation, du feu ... et alors qu'elle venait de stopper l'hémorragie au niveau de ma jambe, mes poumons semblaient se comprimer contre mon torse, ils allaient exploser, pourquoi je n'arrivais pas à respirer. Les lèvres de la brune bougeaient, et je ne pouvais défaire mon regard du siens, j'allais mourir avec la plus belle vision qu'on pouvait avoir, celle d'un ange. Et alors que tout devenait flou, que mes forces diminuaient et que je sentais la fin venir, elle enfonça un tube à peine plus grand qu'un stylo au niveau de mes côtes et j'avais l'impression de respirer pour la toute première fois à pleins poumons.

Qu'elle est la probabilité pour qu'un agent fédéral du FBI sous couverture, en mission classée secret défense tombe nez à nez et se fasse secourir par la femme qu'il suit depuis des mois suite à un accident survenu à cause d'une fuite de gaz dans une ville aussi grande que Londres, dans un quartier différent du secteur habituel de notre sauveteuse en question? Aucune. Zéro. Je n'ai jamais cru en la chance ni au hazard, mais pourtant, j'ai beau retourner les choses dans tous les sens, je ne vois aucune autre explications... Mon erreur la plus grande? M'être rapproché d'elle par la suite, lui proposant de boire un café pour la remercier de m'avoir sauver la vie ce jour là ... J'ai une mission précise à accomplir, retrouver son paternel et user de tous les moyens possibles pour mettre la main sur ce fumier, et utiliser sa fille comme appât pour le piéger en fait parti, mais c'est là me demander l'impossible.... Jamais je ne pourrais lui faire le moindre mal, et je me déteste pour ça, je me déteste car en me rapprochant d'elle, j'ai finis par tomber amoureux de cette végétarienne au coeur sur la main ...