Deux mots, ou plutôt : une phrase. C'est ce qui avait convaincu Lyanna de venir ici. ...grande salle louée pour l'occasion où l'alcool coule à flots : OUI. Elle s'était pourtant juré de diminuer, d'arrêter tout simplement, mais dans le fond, qui s'en souciait réellement ? Elle ignorait même si certains de ses amis venaient, elles ne les avaient pas consultés, non...Pour le coup, elle était véritablement venue seule dans le but de boire et de manger sans oublier le véritable but de cette soirée. Postée non loin de ce magnifique buffet, elle observait les gens danser, se moquant de certains (oui, c'est mal.), elle attrapait un verre sur l'un des plateaux de serveur qui se promenaient, buvant alors dans sa coupe de champagne. Elle n'était finalement pas la seule à ne pas savoir danser, c'est ce qu'elle se disait en observant certaines personnes danser ou plutôt remuer les bras et les jambes comme des flageolets. Cette soirée semblait prometteuse.

Il y avait longtemps que tu ne t'étais pas permis de passer une soirée tranquille, autre part que devant ta télé ou à t'occuper de Lya qui grandissait à vue d'oeil. Tu avais besoin de prendre l'air. Un message rapide envoyé à @Ninoh Wikson , dont tu espérais la présence à cette soirée caritative, tu avais fini par te retrouver entre ces murs, à déambuler, t'imprégnant de l'ambiance. Pour l'instant, c'était assez calme. Peut-être même un peu trop. En même temps, il fallait dire que tu étais arrivé en avance, histoire de ne pas mourir dans la foule. L'air de rien, tu observais autour de toi et attrapais un verre, curieuse de savoir si tu rencontrerais des têtes connues: tu avais envie de croiser tes amis.

Première sortie dans le monde depuis... un bon bout de temps. Tu ne savais pas exactement combien, mais ce dont tu étais sûr, c'était qu'avant de prétendre sortir, il allait falloir t'épousseter et virer toutes ces toiles d'araignées et cette odeur de naphtaline si caractéristique des armoires de grand-mère, qui te suivait à chacun de tes déplacements, d'une pièce à l'autre de ton loft. Bon, ok, peut-être que tu exagérais un peu, mais il était vrai que tu détestais sortir: les interactions sociales, c'était pas ton truc. Pourtant, t'avais des raisons qui te poussaient à faire des efforts: Ca tenait en deux petits noms; Lyanna et Ysée. Tu savais que la première viendrait, elle t'en avait parlé et d'ailleurs, c'était ce qui t'avait poussé à prendre sur toi...Une fois n'était pas coutume, t'avais envie de la voir. Mais en ce qui concernait ta seconde petite blonde, ta protégée préférée... tu avais de sérieux doutes. Elle n'était pas du genre à se mêler à la foule.

Une fois sur les lieux, t'avais posé un rapide coup d'oeil sur la foule qui composait la salle. Enfin, tu avais aperçu Lyanna au buffet. Sourire amusé, tu attrapais une coupe de champagne et sans bruit, te postais à côté d'elle avant de murmurer au creux de son oreille "que fait un endroit pareil dans une si jolie fille ?" tu attendais sa réaction, amusé, et pris une gorgée de ton verre, l'air de rien.

Tu ne perdais pas une occasion de sortir. De soirées en soirées, tu filais, entrais là où il y avait de la lumière. De toutes façons pas d'inquiétudes, tu savais pertinemment, que tu finirais par rencontrer quelqu'un que tu connaisse ou non. Et puis le cas échéant, il y aurait toujours un serveur pour te tenir compagnie alors pourquoi s'angoisser ? Une fois sur les lieux, tu observais autour de toi. Les enchères n'avaient pas encore commencé, aussi cherchais tu quelques petits trucs à grignoter ou picoler: ta gorge était sèche comme le Sahara. bingo tu n'avais pas mis longtemps avant de trouver la table d'abondance. Tu y avais même vu ta soeur, en compagnie d'un type, pas dégueu, du reste... "la p'tite cachotière !!!!" t'étais tu exclamé, te faisant la promesse de venir la chambrer un peu plus tard. Pour le moment, tu te contentais de faire la misère aux petits fours.

"Que le spectacle commence !" c'était peut-être stupide, mais tu avais hâte de voir ce que réservait cette soirée d'enchères. Tu ne roulais pas sur l'or, mais si c'était pour la bonne cause... tu n'allais tout de même pas cracher dessus ! tu débarquais surtout par curiosité, pour être honnête, plus que pour voir qui que ce soit. Curiosité de voir les prix en jeu, de voir aussi celui ou celle qui remporterait le lot que tu avais proposé: à ton tour, t'avais eu l'âme charitable, à ta manière.

Lorsque tu es arrivé, il commençait à y avoir pas mal de monde. Assez pour que tu ne commences à galérer pour te frayer un chemin jusqu'au buffet. Cette soirée promettait d'être cool, loin de l'image ennuyeuse des salles d'enchères où l'on entendait les mouches péter à la ronde, ou son voisin de gauche ronfler.

Rien de spécial à faire ce soir là. Lénaïc avait ses plans pour la soirée et toi, t'avais aucune envie de rester chez vous depuis cette discussion à la con que vous aviez eue. Non mais sans déconner, comme si t'étais assez poire pour croire à ses conneries.

Tu ne t'étais pas spécialement apprêté pour la soirée. Enfin, comprenez par là: tu t'étais débarbouillé en sortant du garage, t'étais changé, mais le délire queue de pie et costume trois pièces, c'était pas ton délire. Un peu curieux, tu t'étais rapproché de l'endroit où se passeraient les festivités, t'avais hâte de voir pour quoi t'allais claquer ta thune.

Tu n'étais pas du genre à vouloir te mêler aux mondanités, mais tu avais besoin de thunes. Ou plutôt, ton atelier avait besoin de thunes: cette table d'impression à aspiration, permettant de plaquer tes affiches mieux qu'avec ton système D : les décalages donnaient un certain style, mais fallait être honnête deux secondes, c'était clairement pas pro.

T'avais repéré une petite annonce pour des agents de sécurité: le gratin londonien avait besoin d'être rassuré. tu avais répondu à cette annonce, et t'avais fini par te pointer là, ce soir. Bordel, t'avais la flemme, et qu'est ce que tu te faisais chier ! ça donnait presque envie de se recoucher mais... ah ouais. Impossible, t'étais payé à faire les cents pas. Tu te posais contre le mur du fond de la salle, ton pied se posant contre le mur, et tu envoyais quelques sms à Jo. L'un où tu lui disais combien tu te faisais chier, l'autre évoquant l'idée qu'elle puisse venir et le dernier... la mettant carrément au défi de se pointer: au moins, t'allais toi aussi profiter de la soirée, d'une façon ou d'une autre... quoique. C'était surtout une excuse pour voir débarquer ta blonde.

Tu regardes ton téléphone vibrer. Une fois, deux fois. La première fois, quand le nom d'Iris s'affiche tu roules des yeux. En tant que bonne assistante, elle aimerait que tu apaises les choses avec ton père. C'est peut-être ton assistante, mais Walter aussi est son patron. Elle veut à tout prix que tu ailles à cette soirée caritative, que tu surenchérisses. Pour l'hôtel. Pour ton père. Et t'as pas envie. Puis tu vois le nom d'Archie et tu souris. Ah bah tiens. Lui aussi y est. Que le monde est petit. Troisième vibration, Archie toujours. Il te faut quelques minutes pour te brosser les dents, faire ton chignon lâche et un peu dégueulasse et mettre les mains dans les poches de ton survêt'. Une bonne soirée en perspectiv... Oh wait. Tu lis son troisième et dernier message.

T'as juste le temps de te regarder dans le miroir et de lever les yeux au ciel. Tu n'as jamais refusé un défi, mais tu sais aussi que tu seras jamais prête à temps... Tu enfiles juste un haut, celui qui te fera pas passer pour la dernières des teubés et mets dans un tote bag la jupe qui va avec le haut et une paire de chaussures plates. Au pire, on pourra pas dire que t'as pas prévu des efforts... et, sans même réaliser que ton chignon es toujours là et explose dans tous les sens, tu t'y rends, assez pressée de montrer que t'es toujours capable de réaliser les défis les plus cons.

Lyanna laissait son regard parcourir la salle, elle observait les gens présents ne manquant pas de se faire quelques remarques par-ci, par-là : jolie robe madame ; par contre vous monsieur, il s'agirait de remonter sa fermeture éclair ; oula Jacqueline ne fais pas d'aussi grands sourire, tu risquerais de perdre tes chicots. C'était une vipère, vraiment, son regard se posait alors sur cet homme qui s'approchait, elle était contente de le voir : regard perçant, sourire éclatant et une tête qui faisait comprendre qu'elle allait encore une fois bien se marrer. Honnêtement, elle passait toujours de bons moments en sa compagnie. Il était venu se poster juste à côté d'elle, l'écoutant parler près de son oreille, son souffle sur sa peau lui offrait un frisson non contrôlé. " Il était écrit : l'alcool coule à flots sur l'annonce. J'allais quand même pas rater ça. " Avait-elle dit en riant, buvant un peu dans sa coupe pour fêter ça d'ailleurs, elle s'arrêtait alors en observant Marty. " Héééé, mais t'es quand même venu. Avoues, mon humour de merde te manquait trop ! " Lui avait-elle dit en lui offrant un coup de coude, pas trop fort juste de quoi le bousculer. " C'est marrant de regarder les gens, le mieux c'est d'imaginer les gens et de deviner leurs prénoms, genre le grand là-bas avec la chemise beaucoup trop petite, je pense qu'il s'appelle Théodore ou bien Benoît et son amie je dirais Stéphanie. Tu veux essayer ? C'est nul, mais c'est marrant."

L’âme charitable et généreuse que j’étais ne pouvait pas vraiment passer à côté de ce genre de petite sauterie. Je tenais de ma mère de ce côté-là, me battre pour les causes nobles, tenté de venir en aide à la veuve et l’orphelin, c’était dans ma nature. Mais la seule pensée de ma mère me faisait un légère pincement au cœur, elle aurait sans doute aimé participer à cette soirée. Je me laissais tenter par un verre, histoire de mettre un peu de couleur dans mes pensées actuelles. J’avais siroté mon verre seule, à l’écart, regardant la salle se remplir petit à petit. Un sourire étirait mes lèvres lorsque j’apercevais Elijah à quelques mètres devant moi. Déposant mon verre, déjà vide, sur l’une des tables de réception, je m’avançais vers le seul visage familier que j’avais aperçu jusqu’à présent. Dans son dos, je me mettais sur la pointe des pieds pour enrouler mes bras autour de son cou. Son parfum venait chatouiller mes narines et je devais admettre qu’il avait du goût. « Qui est-ce que tu regardes comme ça ? », soufflais-je avant de venir déposer mes lèvres contre sa joue avec douceur en guise de salutations. Je desserrais mon étreinte pour pouvoir me glisser devant lui cette fois, juste au cas où il ne m’aurait pas reconnu…

Appuyer contre l’un des murs de l’immense salle, j’observais le monde fourmilier sous mes yeux. Evidemment, j’avais immédiates pris mes marques, verre de mousseux à la main, je trempais mes lèvres dans le liquide qui monterait rapidement à la tête des moins entrainé d’entre nous. Mon regard croisait celui d’Aaron, je levais légèrement mon verre pour le saluer de loin lui adressant un sourire polie. Nous nous retrouverions probablement un peu plus tard au coin fumeur. Trempant à nouveau mes lèvres dans mon verre, je continuais de balayer la salle du regard. Les soirées costards cravates, ce n’était pas vraiment mon truc, mais je n’avais pas trouvé meilleur plan pour ce soir. Alors tant qu’il y avait de l’alcool, je suppose que je survivrais ! Mon regard croisait celui de Raphaël. Si les choses s’étaient quelques peu apaiser, rien n’était comme avant pour autant. Soupirant légèrement, je me résignais à faire le premier pas. « Alors ? », lançais-je en arrivant à sa hauteur, laissant mon regard vagabonder d’une personne à l’autre autour de nous. « Toi aussi t’as troqué ta bière et ta tenue de soirée la plus sexy pour un gala costard cravate et ennuie à mourir ? », demandais-je comme si j’étais complètement détachée de tout ce qui avait pu se passer ces derniers temps …

Rare était les fois où je passais mon tour quand il s’agissait de la bonne cause ! Soupe populaire, dons de livres aux écoles, dons mensuels pour des associassions, je n’étais vraiment pas la dernière dans ce genre de petit geste de bienveillance. Alors je n’avais pas grandement hésité à me joindre à ce petit gala de bienfaisance. Troqué mon ordinateur contre une sortie ce n’était pas dans mes habitudes, mais la bonne cause avant tout je suppose. Un brin nerveuse au milieu de cette foule, je venais pincer le bout de mon pouce entre mes dents pour évacuer le stress. Mais ce n’était visiblement pas suffisant, le petit tas de flyer présentant Battersea était légèrement ouvert en éventail. Sans doute quelqu’un qui c’était servi sans faire attention. Bien entendu, je n’avais pas réussi à refreiner cette pulsion perfectionniste nourrit par le stress. Je me glissais donc devant la table, pour remettre les divers flyers droits et bien entassés. Me donnant presque l’air de bosser pour cette soirée. Un sourire satisfait étirait mes lèvres lorsque tout était bien en place. Mais il disparaissait aussi tôt en me rendant compte que j’avais encore céder à mes tocs uniquement pour atténuer mon anxiété à l’idée de devoir interagir socialement. L’espace d’une seconde, je me demandais pourquoi je m’infligeais ça…

Toute économie était bonne à prendre, ça Théa en était clairement consciente, surtout en vue de sa jolie pile de facture déposée sur le coin de son bureau, entre deux classeurs pour ne pas que quelqu'un tombe dessus. Une soirée où elle allait pouvoir manger et boire comme bon lui semble, ça lui semblait être un bon plan en réalité...Puis, il fallait avouer qu'il était temps qu'elle s'intègre à la ville de Londres, elle n'allait pas éternellement rester dans son coin à attendre que tout tombe du ciel. Peut-être que ce soir elle croiserait quelqu'un qui bosse dans l'immobilier et qui lui offrirait une place quelque part ? En arrivant au lieu de "fête", elle s'était dirigée vers la nourriture, son estomac vide de sa journée ne voulait pas résister aux petits fours. Attrapant au passage un verre, elle avait fini par observer les gens dans la salle, en balayant la salle, elle remarquait la présence de son frère, une jeune femme à ses côtés. Elle ignorait la valeur de cette personne pour lui, appuyée contre le mur, elle les observaient sans plus savoir les quitters des yeux, on passera la discrètion , se posant mille et une questions, réflexions et remarques.

T'as du mal à pas te retenir de lever les yeux au ciel. Ce défi, c'était son idée à lui et, à force, il te connaît. Il sait que t'es pas le genre à savoir refuser un défi, encore moins si c'est lui qui le lance. C'est clair que ta dégaine, elle, craint un peu. Alors tu lui montres ton petit sac en tissu.

- J'ai de quoi me changer, si vraiment mon dress code te déconvient. Mais rester là, son bras enroulé autour de ta taille, c'est tout de même un plan qui, lui, te convient parfaitement, cela dit. À son baiser, tu lui rends sans même hésiter une seconde, vieille habitude qui revient plus vite que tu ne l'aurais cru, expression d'un besoin enfoui tant d'années. Si, dormir. Mais relever tes défis semble être plus important. Chercher l'erreur. Et avec un sourire tu viens caresser sa joue avec ton pouce. En regrettant presque d'être dans cette tenue et qu'il ne soit là que pour travailler. Mais ça te suffit pour l'instant.